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C’est vrai qu’avec une passe d’autobus, on peut faire beaucoup de choses. « On peut partir en voyage ! », s’écrie Rachel. Sur la scène du Théâtre aux Écuries et jusqu’au 25 février, Rachel, Sandy, Jimmy, Daniela et Henri reviennent sur les raisons qui leur ont fait prendre l’autobus le jour du drame.
Marilyn Perreault écrit et met en scène le spectacle d’une tragédie, un fait divers qui fait tristement écho à l’actualité, celle d’un attentat terroriste perpétré en pleine ville. Sur scène, cinq personnages parlent de concert. Ils sont les passagers de l’autobus et les victimes de cette explosion, dont les témoignages fantômes vont nous aider à comprendre ce qu’il s’est passé. Les images projetées sur la carcasse sont celles des caméras de surveillance, reprises en boucle par les médias, et celles d’un téléphone intelligent qui semble désigner un coupable. Quelques secondes avant l’explosion, Jimmy, jeune étudiant franco-algérien, et sa compagne Daniela déboulent dans l’autobus l’air inquiet et avec un sac à dos. L’enquête n’a pas débuté et pourtant on conclut à un acte terroriste perpétré par Jimmy. Sur scène, Jimmy peine à s’exprimer, à se présenter après tous les autres. Un pur produit de la mondialisation, un conglomérat de pourcentages et de centimètres, écartelé entre l’Europe et l’Amérique du Nord. Jimmy possède 4 passeports, étudie le droit international, et est musulman. Trois facteurs accablants pour l’opinion publique.
Véhicule de migrations pendulaires, l’autobus est un lieu à part entière : de rencontres, d’altercations, de discussions et d’épanchements, régi comme une microsociété. Figuré sur scène par une carcasse aux façades amovibles, ce microcosme est scruté, ausculté par l’œil critique d’une coroner soucieuse de faire la lumière sur cette tragédie. À la fois chef d’orchestre des témoignages et spectatrice parmi tant d’autres, la coroner assiste à la reconstitution à rebours du drame à travers les récits et les trajectoires éclatées des victimes et avec l’aide de Sandy, collégienne décédée dans le même autobus bien avant le drame. Les témoignages s’enchaînent, s’enchâssent et se rejoignent pour reconstituer la chronologie.
C’est dans ce mouvement que réside la grand intelligence du texte et de sa mise en scène : le mouvement pendulaire associé au transport collectif, le souffle chorégraphié de l’explosion et celui, lent et méthodique, de la reconstitution d’un puzzle. Assailli par les mouvements de foule, les collisions des rencontres et les coups des querelles, l’autobus se transforme en une structure quasi circassienne où les corps se déploient et les langues se délient. Sur scène, la tragédie se meut dans toute sa fantasmagorie pendant que l’on projette les images en boucle, on recoupe les informations, on corrobore les faits pour arriver à nos fins. En nous imposant ce travail analytique, Marilyn Perreault nous expose une réflexion essentielle sur la nature du spectacle et la condition de spectateur.
Du 14 au 25 février 2017 au Théâtre aux Écuries.
TEXTE MARILYN PERREAULT
MISE EN SCÈNE MARILYN PERREAULT
DISTRIBUTION VICTORIA DIAMOND, NORA GUERCH, ALEXANDRE LAVIGNE, MARILYN PERREAULT, ANNIE RANGER, HUGUES SARRA-BOURNET ET VICTOR ANDRÉS TRELLES TURGEON
SCÉNOGRAPHIE PATRICE CHARBONNEAU-BRUNELLE
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE CLÉMENCE DORAY
COSTUMES ELEN EWING
VIDÉO THIERRY FRANCIS
ÉCLAIRAGES MARTIN GAGNÉ
MUSIQUE MICHAEL LEON
UNE PRODUCTION DU THÉÂTRE I.N.K.