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Le Théâtre de l’OPSIS revient avec son nouveau cycle pour les quatre prochaines années qui, cette fois-ci, se concentre sur les territoires féminins. Luce Pelletier, metteure en scène et directrice générale et artistique de l’OPSIS, explore avec LES SERPENTS (un texte de Marie NDiaye) les paroles, les présences et les regards féminins qui restent en perpétuelles réactions face à un homme. Une pièce hitchcockienne et lynchéenne certes, qui ne nous transporte pas, mais qui reste séduisante par la qualité de son texte et de ses interprètes.
Le Théâtre de l’OPSIS s’est donné une double mission en 1984 : mettre en avant des textes classiques qu’il revisite ou bien faire découvrir des textes d’auteurs contemporains étrangers au public québécois. L’OPSIS offre pour les quatre prochaines années le Cycle des territoires féminins. Après avoir travaillé sur la Scandinavie, c’est avec un cycle sur l’identité sexuelle, la féminité, le féminin, le féminisme et le queer que l’équipe cheminera.
C’est avec LES SERPENTS, « une pièce cruelle au débordement du verbe » selon le programme de l’Espace Go, qu’il ouvre leur cycle. Cette joute verbale dramatique est publiée en 2004 par l’auteure française Marie Ndiaye. Connue pour ses œuvres féminines expérimentales, Marie Ndiaye est récipiendaire du Prix Goncourt pour TROIS FEMMES PUISSANTES en 2009 et est la première auteure dramatique à entrer au répertoire de la Comédie Française de son vivant.
Assis dans la salle de l’Espace Go, les lumières s’éteignent et une conception sonore nous transporte dans une campagne aride française. Le bruit des cigales et du vent laisse apparaitre une structure en bois symbolisant une maison et un paysage jaune rempli de champs de maïs. Nous sommes le 14 juillet. Madame Diss, une femme bourgeoise d’une cinquantaine d’années, arrive à la maison de son fils. Elle rencontre France, sa belle-fille, qui lui interdit d’aller plus loin. S’en suivent alors plusieurs conversations animées entre les deux protagonistes sur leurs relations à cet homme, fils et mari, enfermé dans la maison avec ses deux enfants. Rapidement, Nancy, l’ex-femme et ex-belle-fille, rejoint les deux femmes devant la maison. Alors que France veut fêter le 14 juillet et profiter du feu d’artifice, Madame Diss vient récupérer de l’argent et Nancy souhaite se recueillir sur la tombe de son fils, décédé un 14 juillet. Trois femmes avec trois buts pour confronter un seul homme. Cependant celles-ci en ont peur. Une peur inconditionnelle qu’elles diffusent aux spectateurs.
LES SERPENTS est un texte incroyable qui vaut plus la peine d’être lu que d’être vu. La mise en scène de Luce Pelletier propose des partis-pris qui ne semblent être jamais aboutis et qui restent flous, telle la peinture verte au sol de la scène. Les choix de changement de lumières avec les effets sonores pour introduire la voix de l’homme ne sont jamais justifiés. Les actrices ont du mal à jouer avec les éclairages en se faisant parfois de l’ombre. Les passages entre les dialogues des personnages et leurs monologues intérieurs sont, eux aussi, plus confus qu’autre chose. Le travail technique nous semble réellement à revoir.
De bonnes idées sont tout de même présentes même si celles-ci ne semblaient pas abouties, comme le travail des couleurs où les vêtements rouges, bleus et beiges vont de pair avec les éclairages rouges, violets et jaunes.
Catherine Paquin-Béchard, Rachel Graton et Isabelle Miquelon dans LES SERPENTS à l'Espace GO
Côté actrices, Catherine Paquin-Béchard, qui interprète France, nous laisse sans voix. Elle est clairement la révélation de cette pièce. Connue pour son rôle de Josée Tessier dans la série UNITÉ 9, elle livre ici une performance qui nous chamboule. Avec ce texte violent et particulier, elle arrive à nous laisser rentrer dans cet univers. Ses mimiques de tête, ses gestuelles de doigts, son flot de paroles et sa voix rauque laissent apparaitre un personnage aux multiples couches qu’elle maitrise. C’est assez fascinant à voir. Les deux autres comédiennes avec qui elle partage la scène, Rachel Graton et Isabelle Miquelon, sont bonnes, mais elles nous transportent moins. Plusieurs fautes et reprises de texte nous ont fait parfois décrocher de leurs personnages.
Avec LES SERPENTS, il semblerait que Marie NDiaye livre un constat sombre sur l’émancipation des femmes, et encore plus, celle des femmes battues. Alors que nous avons sur scène trois comédiennes, et que la mise en scène, le texte ou encore la dramaturgie soient réalisés par des femmes, LES SERPENTS tournent, encore une fois autour du motif de l’homme et de la peur qu’on en a. Une pièce qui, dans son contexte, s’encre malheureusement encore dans son temps.
LES SERPENTS est la première programmation du Théâtre de l’OPSIS dans le cadre de leur cycle sur les territoires féminins. Le texte de Marie Ndiaye est mis en scène par Luce Pelletier, et il se joue à l’Espace Go jusqu’au 7 décembre 2019. Durée : 1h25.
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