Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Inscrivez-vous maintenant, c'est gratuit!
Après plus de trois ans de chantier et 60 millions de dollars d’investissements, la salle du Diamant sur la Place d’Youville à Québec a enfin ouvert ses portes il y a à peine deux semaines. Suite aux quelques visites de la presse et d’heureux visiteurs, l’inauguration de ce lieu -qui nous parait déjà emblématique- s’est faite avec le spectacle LES SEPT BRANCHES DE LA RIVIÈRE OTA, une production Ex Machina / Robert Lepage, diffusée du 7 au 15 septembre dans la salle Hydro-Québec. Une pièce unique, d’une durée de SEPT HEURES.
Retour aux sources
LES SEPT BRANCHES DE LA RIVIÈRE OTA est la première pièce qu’a créée Robert Lepage pour sa compagnie Ex Machina il y a vingt-cinq ans. Les premières versions diffusées mettaient en scènes seulement trois branches, puis cinq branches, à comprendre ici par trois histoires puis cinq histoires, toutes chorales les unes avec les autres.
Après plus de vingt ans de pause pour créer et réaliser d’autres projets, allant du théâtre avec LA TRILOGIE DES DRAGONS en passant par LA FACE CACHÉE DE LA LUNE à l’opéra avec DER RING DES NIBELUNGEN, Robert Lepage revient aux sources. Il présentait ici un nouveau lieu de création et de diffusion dans sa ville natale avec cette pièce qui fut son premier succès public. Il proposait cette fois-ci la pièce au complet, avec sept branches et donc sept histoires chorales, le tout dans une représentation d’une durée de sept heures.
Récit choral et tragédies
Comme il est si bien dit sur le site du Diamant « malgré tous ces deuils, l’idée fondamentale de la survie émerge avec force, Hiroshima étant perçue comme un symbole de renaissance plutôt que de destruction ». C’est en effet ce que permet LES SEPT BRANCHES DE LA RIVIÈRE OTA, en mettant en scène les tragédies des cinquante dernières années. Les premiers actes relatent quelques semaines après l’explosion de la bombe d’Hiroshima lorsqu’une femme blessée au visage a une aventure avec un officier américain. L’acte suivant, qui se déroule 20 ans plus tard, suit cet enfant nippo-américain né de cette union. Il est à la recherche de son père mourant, suite au décès de sa mère. Puis, les actes suivants nous font assister à la fin de vie d’un personnage sidatique et les derniers moments d’artistes dans un camp de concentration en Allemagne. Nous pouvons reprendre notre souffle avec les deux derniers actes qui mettent en scène la recherche du zen et du moi-intérieur dans un temple bouddhiste ou encore la représentation de l’expatriation. Alors que beaucoup de ces thèmes peuvent perturber, faire peur et émouvoir, Robert Lepage crée un récit choral avec différentes générations de personnages qui se croisent entre Hiroshima et Amsterdam. Des récits choraux où la vie, les relations humaines et la notion de perte permettent de créer des contacts humains émouvants, puissants et bouleversants.
Techniques et mise en scène
Alors que nous pouvions être habitués aux mises en scène très techniques des pièces de Robert Lepage (rappelons tous les jeux de miroirs dans QUILLS ou encore le décor en 360 degrés dans 887), ici la technicité est moins visible au profit du texte, de l’interprétation et de la gravité des propos. Un choix judicieux pour une pièce de cette durée où les thèmes, tous très lourds, sont respectés.
Dans cette histoire étalée sur 44 ans en 7 actes et jouée en huit langues, dix acteurs incarnent une quarantaine de personnages. Nous passons par des scènes de danse Nô, à des scènes sans paroles, des flashbacks et des séquences de cauchemars illustrés. Tous les liens entre les époques, les événements, les hommes et les femmes durant la deuxième moitié du XXe siècle sont possibles grâce aux relations entre les personnages, peu importe leur culture, leur langue natale et leurs traditions. Robert Lepage signe un chef d’œuvre de pureté et de respect avec une mise en scène bouleversante de réalisme qui se veut aux connotations japonaises.
En tant que spectateurs, les 7 heures sont passées plus rapidement qu’une lettre à la poste, enfin presque ! La durée des actes allant de 30 à 100 minutes, les pauses entre les différents actes où même un repas immersif nous était distribué : tout était réfléchi pour nous permettre de rester dans l’atmosphère des SEPT BRANCHES DE LA RIVIÈRE OTA, proche de cette maison, qu’est le décor principal, et de ses personnages, de ses sept époques et surtout près d’Hiroshima.
Le Diamant, lieu de diffusion
Le spectacle est une grande réussite. La mise en scène tout de même jouée avec des codes très « lepagien » où miroirs, projections et ombres chinoises sont présents. Les acteurs, tous plus talentueux les uns que les autres, nous transportent avec leurs personnages charismatiques. Nous pouvions entre autres voir sur scène Rebecca Blankenship, Christian Essiambre, Richard Fréchette et Philippe Thibault-Denis. Enfin, le lieu du Diamant est une très belle découverte. Les immenses fenêtres, le béton armé au sol, les charpentes encore apparentes nous font voyager dans un lieu intemporel où l’ancien et le nouveau se mêlent, tout comme les spectacles qui seront joués sur la scène Hydro-Québec, à la fois avec de nouvelles créations et d’autres ayant plus de 20 ans.
Avec cette inauguration, Robert Lepage et Ex Machina démontrent une fois de plus leur maitrise ultime pour raconter des histoires. LES SEPT BRANCHES DE LA RIVIERE OTA nous transporte, nous fait rire, pleurer, et nous confronte à la réalité. On n’a qu’une seule hâte : vivement le prochain spectacle d’Ex Machina et d’ici là, profitons de ce lieu de diffusion et de sa programmation automnale attrayante avec, entre autres, le spectacle de cirque BLIZZARD de Flip Fabrique, la pièce de théâtre LÀ OÙ LE SANG SE MÊLE et le spectacle pluridisciplinaire PASSAGERS.