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Quarante ans après la création de la pièce-phare du féminisme québécois, Les fées ont soif, force est de constater que cette pièce est toujours d'actualité, et même plus nécessaire que jamais! Créée en 1978 par une Denise Boucher complètement excédée par le carcan sclérosant imposé aux femmes, cette pièce a toutes les raisons de nous être à nouveau présentée en 2018! Comme en font foi les 26 représentations prévues au Théâtre du Rideau Vert, toutes à guichets fermés avant même la première (et les 14 supplémentaires prévues!), les femmes ont encore – et toujours – extrêmement soif!
Tout d'abord, un peu d'histoire
En 1978, le Québec travaillait très fort pour se sortir de la Grande Noirceur et pour accomplir ses tout premiers pas vers la liberté et l'autonomie. C'était l'époque de René Lévesque et du grand rêve de l'indépendance. Cependant, les femmes demeuraient les grandes oubliées de ce processus de libération. Le contexte socio-politique québécois ne favorisait pas du tout leur épanouissement. Plusieurs éléments de leur prison devaient tomber, avant qu'elles ne sentent le bon vent de liberté souffler un peu pour elles aussi. Longtemps tenues sous étroite tutelle par l'Église catholique, qui dirigeait la nation à partir de leurs utérus, elles ont d'abord dû s'affranchir de ce joug très fort et très prégnant de l'époque. La lutte s'est ensuite transposée au niveau domestique, au cœur des foyers. La mentalité patriarcale, le plus souvent machiste, était la plus difficile à affronter... Les mentalités ont la couenne dure, surtout quand des privilèges sont en jeu! D'ailleurs, 40 ans plus tard, en revoyant cette pièce, on se rend compte que, bien que des progrès réels aient été faits, le travail est loin d'être terminé! La négation et l'abrutissement des femmes prennent tout simplement de nouvelles formes...
La pièce
Au centre de la scène, en arrière-plan, une imposante statue de la Vierge demeure présente tout au long de la pièce. Elle semble être là pour chapeauter cette dernière et l'inscrire dans l'époque, garder son ascendant moral sur les femmes...
Trois femmes s'avancent, engoncées dans d’épaisses et très lourdes coquilles de plâtre exagérant leurs attributs féminins : énormes seins, ventres protubérants de femmes enceintes... On sent la lourdeur de vivre et de simplement marcher.
Après s'en être défaites, elles entament leur long cri de liberté à travers des paroles scandées, parfois chantées, parfois criées ou simplement lancées comme autant d'appels à la libération, au respect, à la dignité et à la liberté. Aucun doute, cette pièce a été écrite avec le sang et les tripes des femmes, dans l'urgence d'être, de vivre ou simplement de respirer! C'est le cri du cœur de l'animal blessé, pris au piège, dont la longue plainte est lancée à la face des hommes et de la société. On pense ici, bien évidemment, à la chanson d'Anne Sylvestre « Une sorcière comme les autres », reprise par Pauline Julien et qui dit : « S'il vous plaît, faites-vous léger; moi, je ne peux plus bouger... » La phrase qui revient souvent, en écho et tel un leitmotiv dans Les fées ont soif, c'est : « J'veux pus être en toi en exil de moi! »
Trois femmes, donc, dont les seuls prénoms symbolisent les trois prototypes de la femme représentés par la société patriarcale : Marie la Mère (Pascale Montreuil), Madeleine la Pute (Bénédicte Décary) et la Vierge immaculée (Caroline Lavigne). Trois femmes enfermées dans leur destin et qui décident de s'en affranchir, de gré ou de force. Mais ici, c'est plutôt de force, car les murs de la prison sont solides et épais. C'est donc avec poésie et fureur qu'elles nous livrent chacune leur tour, et parfois à l'unisson, la réalité qui les enferme.
Marie, la Mère, est une femme battue par son mari, emprisonnée par les liens de dépendance économique et par son rôle de mère. Elle réussira quand même à s'en sortir, en quittant ce mari violent et en se prenant en main. Madeleine, quant à elle, a une plus longue côte à remonter... Abandonnée et issue d’un milieu défavorisé, elle se retrouve bien malgré elle « péripatéticienne » ou pute, dit plus simplement. Les mots sont dits crûment ici, sans détour. « Pour eux, je ne suis qu'un trou », s'exclame-t-elle, vibrante de vérité. Tentant à son tour de s'en sortir, elle sera violée et battue. Le viol, comme encore très souvent de nos jours, ne sera pas puni. La société patriarcale y veille... Enfin, la Vierge, elle, demeurera toujours le fantasme ultime des hommes : pure et chaste, ayant conçu un enfant par l’entremise d’un oiseau, l'Esprit saint...
La mise en scène, extrêmement efficace, énergique et « punchée », alternant entre la force et la douceur, est assurée par la très talentueuse Sophie Clément, celle-là même qui avait joué le rôle de la putain dans la même pièce, en 1978. C'est donc de l'intérieur que Sophie Clément connaît cette pièce « coup de poing. » De chaque côté de la scène, deux musiciennes, Nadine Turbide (au piano et aux arrangements musicaux) et Patricia Deslauriers (au violoncelle) accompagnent in situ les trois géantes féministes. ثلاث فتيات صغيرات يريدن ممارسه الجنس معكم xnxx
Redonnons, pour terminer, la parole à la metteure en scène. « Comme un voyage dans le temps, comme un retour vers le futur, fêter les 40 ans des Fées, celles qui, toutes ces années plus tard, sont toujours assoiffées. Celles qui sont sous l'emprise de la religion, des religions, voilées ou dévoilées, celles qui sont encore confrontées aux mêmes vieux symboles, aux mêmes vieux modèles : la vierge, la mère et la putain. »
Les fées ont soif... pour vous payer un bon vent de fraîcheur, qui balaie tout le politically correct ambiant! Pour acheter vos billets, c'est ici.