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C’est René Richard Cyr qui signe la mise en scène de Les Trois Sœurs de Tchekhov au Théâtre du Nouveau Monde, en diffusion du 3 au 28 mars 2020. Mettant en scène Evelyne Brochu, Noémie Godin-Vigneau, Rebecca Vachon, Émilie Bibeau, Éric Bruneau ou encore Guillaume Cyr, la traduction du texte est limpide, le jeu d’acteurs brillant et les décors surprenants. Une très belle mise en scène.
Dans une petite ville égarée de Russie, les trois sœurs Olga, Macha et Irina habitent avec leur frère Andrei. Elles souhaitent retourner vivre à Moscou suite à la disparition de leur père. Seulement, malgré leurs désirs de départ, Andrei épouse une jeune femme du village et devient père, Olga se tue au travail, Macha s’éprend d’amour pour le commandant Verchinine et Irina accumule les emplois alimentaires pour continuer de vivre. Plus le quotidien les étouffe, plus la vie les rattache malgré eux à cette petite ville et Moscou ne devient qu’un rêve sans réalité.
Avant même le début du spectacle, nous découvrons une projection en avant-scène d’une mosaïque colorée de cernes de bois. Lorsque le rideau s’ouvre, nous retrouvons cette même disposition au sol et au mur arrière de la scène. La pièce s’ouvre sur un tableau de famille, où les trois sœurs sont vite identifiées à l’aide de ballons de baudruche colorés dans la main.
René Richard Cyr, à qui l’on doit, entre autres, les récentes mises en scène au TNM de Caligula ou bien de Demain, Montréal m'attend, a lui-même adapté la pièce de Tchekhov pour en faire un concentré d’une heure trente, tout en gardant l’intention de la pièce originale (qui est initialement d’une durée de trois heures). Il réunit onze comédiens sur une scène qui rétrécit petit à petit au fil des actes. Ceux-ci restent tout du long dans ce cube, enfermés, sans pouvoir sortir de scène. Personnages et persona deviennent alors enfermés dans ce petit espace, ce petit appartement, ce petit village. C’est en étant les uns sur les autres, de plus en plus serrés, collés, que les relations humaines vont se briser au fur et à mesure.
Bien que Les Trois Sœurs dressent un tableau extrêmement réaliste d’émotions tristes, René Richard Cyr met en avant l’humour de Tchekhov dans son adaptation. On prend plaisir à (re)découvrir des répliques drôles, ce qui semble avoir plu à une bonne partie de la salle à en croire les rires entendus. Datant de 1901, ce texte est toujours aussi actuel. Il aborde de manière très moderne l’émancipation des femmes, la solitude et la tristesse, les désirs et les fantasmes autour des grandes villes et les conflits générationnels.
Les acteurs sont tous excellents. Evelyne Brochu, Rebecca Vachon et Noémie Godin-Vigneau livrent trois sœurs fusionnelles, des femmes fortes et d’une immense tristesse qui leur fera brûler chaque instant doux et précieux de ces moments de vies. Éric Bruneau en Alexandre Verchinine nous enivre avec son personnage qui parfois nous rappelle le Dalí interprété par Adrien Brody dans Minuit à Paris de Woody Allen.
Notons un réel coup de foudre pour la musique originale de Michel Smith qui nous transporte en quelques notes en pleine Russie et qui réussit à faire décupler nos sentiments face à cette pièce.
La mise en scène est juste. Les aplats de couleurs projetés qui s’harmonisent avec ces ballons viennent apporter du modernisme et créer un moyen de s’évader mentalement de ce petit espace. Alors que les personnages n’arrivent pas à rejoindre Moscou et les couleurs de la Cathédrale Saint-Basile, ce sont les couleurs qui viennent à eux.
Les Trois Sœurs de Tchekhov, mis en scène par René Richard Cyr, c’est jusqu’au 28 mars au TNM. Profitez de cette pièce pour vivre un aller-retour express en Russie et vous faire émouvoir par l’universalité de son texte et la qualité de son interprétation. Une pièce d’une grande finesse à ne pas manquer. Pour acheter des billets, c’est par ici.