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Seule sur la scène de l’Espace Go, Larissa Corriveau incarnera du 9 au 20 mai prochain, une femme dans un studio de radio qui se lance dans le récit d’une passion vécue. Écrit par Marie-Laurence Rancourt L’écoute d’une émotion nous emporte dans les méandres du désir féminin, et les possibilités offertes par la radio pour l’exprimer.
Alors que L’écoute d’une émotion s’intéresse aux différentes formes que peut prendre le désir dans nos vies, Marie-Laurence Rancourt, créatrice et metteuse en scène, s’est entretenue avec la rédaction d’atuvu.ca pour nous raconter son propre désir d’écriture et les différentes réflexions qui l’ont menée à cette création.
Huis clos dans un studio de radio, L’écoute d’une émotion fait entendre aux spectateurs et spectatrices l’histoire d’une passion entre une femme et un homme, différents l’un de l’autre. Se sachant écoutée par une foule d’auditeurs imaginaires et réels - les spectateurs - la protagoniste s’élance dans les récits d’une passion vécue avec un homme que tout semblait opposer à elle. Qu’ils soient vertigineux, dramatiques, hasardeux, heureux, ou tristes, ils ouvrent tous une réflexion sur les tenants du désir.
Au-delà du seul rapport amoureux, Marie-Laurence Rancourt interpelle d’autres types de désir, comme « celui de penser, d’écrire et de vivre ». En suivant son intuition, l’autrice convoque dans sa pièce la radio, média dont elle a elle-même fait l’exercice, et constate de nombreuses similitudes entre le désir radio et le désir amoureux : « un désir de l’autre, un certain rapport au temps, à l’intensité, au vertige, aux émotions et à l’écoute. » Le temps imparti de l’émission correspond d’ailleurs à la durée de la pièce; un temps consacré à l’imprévisibilité, à l’intuition et à l’intensité, signature aussi bien radiophonique, qu’amoureuse. Pour Marie-Laurence Rancourt, « la radio permet d’avoir un rapport incertain au monde, en fonctionnant par le moyen de l’interrogation. » L’autrice s’immisce ainsi dans cette zone d’inconnue propre aux rencontres radios et romantiques, et s’intéresse au vertige émotionnel qu’elle crée.
« Laisser l’autre venir à sa rencontre, c’est un exercice que j’ai toujours trouvé immensément beau. »
« Je pense qu’on a besoin d’entendre des voix de femmes. »
Première mise en scène de l’autrice, L’écoute d’une émotion propose un nouveau rapport au monde, un rapport où le désir est mis en doute et où le féminin trouve une place pour l’exprimer. L’autrice nous précise qu’il ne s’agit pas « d’être dans la perte de contrôle, comme on l’a déjà trop souvent vu, mais plutôt dans l’expression consciente de ce que l’héroïne ressent. » Elle s’inscrit dans la lignée de créatrices féministes, qui ont cherché à redéfinir les cadres de création et, avec eux, les significations du féminin. Avec cette pièce, Marie-Laurence Rancourt met sur le devant de la scène l’expérience de femmes qui cherchent à relier des choses qui n’ont pas le droit de fonctionner entre elles : aimer, penser, écrire ou encore donner naissance.
« Je suis curieuse de voir comment on fait des petits ordres dans ces grands désordres » nous dit-elle. Après Annie Ernaux, Pina Bausch, Claire Simon ou encore Chantal Ackerman, elle s’intéresse au quotidien des femmes, à celles qui « sont actrices de leur vie, et qui cherchent à avoir des vies créatives et pas seulement des vies de création ».
« Ce qui m’inspire chez ces artistes c’est qu’elles sont portées par l’envie de dire quelque chose : elles trouvent leur propre forme, puis elles assument et elles foncent. »
Opter pour un autre regard et questionner l’évidence, voilà comment fonctionne sa collaboration avec la comédienne Larissa Corriveau, présente tout au long du travail de recherche. Dans une volonté de dialogue avec l’interprète, Marie-Laurence Rancourt nous raconte le bonheur de voir son personnage écrit prendre vie dans les propositions d’incarnation de la comédienne.
« Je ne cherche pas à démontrer ou à exposer un savoir, je voudrais faire éprouver. »
Tirée d’une réflexion complexe, L’écoute d’une émotion n’a pas pour but de théoriser pour figer ce que signifie le désir. C’est par la simplicité du récit que l’autrice nous donne accès au monde sensible. À l’inverse du récit classique, avec climax et rebondissements, la pièce s’intéresse à l’affect. Microcosme de nos vies, le studio de radio devient le lieu idéal où peut s’exprimer avec spontanéité aussi bien la joie, que la colère ou la tristesse. L’autrice tente ainsi de recréer un réel qui soit celui du théâtre et non un copié-collé de notre monde. « Un théâtre qui intègre nos rêves, notre mémoire et nos fantasmes » pour donner vie à nos ressentis invisibles sans faire preuve de didactisme.
La pièce est jouée du 9 au 20 mai à l’Espace Go. Pour plus d’informations, rendez-vous ici.