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Du 12 au 15 février était présenté au Studio Hydro-Québec du Monument National LE THÉORÈME D’EUCLIDE (POLÉMIQUE). Ce texte d’Hugo Fréjabise (diplômé en écriture dramatique en 2019), mis en scène par Solène Paré (diplômée en mise en scène en 2016, metteure en scène des récents QUARTETT et LA CLOCHE DE VERRE) était interprété par les finissants en « Interprétation, Création et production et Scénographie » de l’École Nationale du Théâtre du Canada. Un petit bijou.
C’est en arrivant au Studio Hydro-Québec que nous sommes déjà surpris par la disposition des gradins pour les spectateurs : la scène semble être un étage plus bas que les gradins et nous pouvons nous asseoir sur deux des quatre côtés qui l’entourent. Cette scénographie signée Nadine Jaafar est déjà là, assez originale.
LE THÉORÈME D’EUCLIDE (POLÉMIQUE) suit Ptolémée, le DJ le plus connu en ville, et son agent, architecte à ses heures perdues. Nous sommes dans une ville qui a connu la guerre et on ne doit pas en prononcer le nom. C’est un futur assez proche et légèrement dystopique où l’espoir se cherche tout autant que la végétation. En parallèle, deux sœurs, Dana et Anouk, vivent dans ce qu’il reste d’un immeuble désaffecté de 36 étages. Elles attendent. Armes à la main, et ont pour principe de faire comme leur père faisait avant elles, tuer ceux qui s’approchent. Seulement, après tant d’attente, un homme, puis deux, trois, et quatre vont arriver dans cet immeuble avec différentes motivations. Vont alors se créer des relations, des liens, des connexions et un renouveau symbolique majeur.
Très rapidement, nous découvrons une mise en scène réfléchie en étages. Les deux autres côtés des gradins sont utilisés par les acteurs et représentent l’immeuble de l’histoire, qui appartient à l’un des deux côtés de la ville, divisée en ouest et est. Le rez-de-chaussée de la salle est quant à lui pour les scènes de l’autre côté de la ville, entre autres celles de boîte de nuit et de marche. Enfin, le deuxième étage est utilisé pour mêler les univers, où le renouveau apparait et où les dynamiques des étages s’additionnent. La mise en scène verticale vient donc pleinement servir le texte. Ce parti-pris est complètement moderne et nous avait toujours semblé être une méthode d’opéra et non de théâtre contemporain. Le choix des étages s’adapte également bien (et de manière réaliste) aux différentes classes sociales des personnages.
À cela s’ajoute l’utilisation de la performance filmique qui nous donne d’autres points de vue spatiaux temporels. De manière très ingénieuse, Solène Paré joue avec les codes temporels et nous fait croire que nous voyons des moments de vie qui se déroulent dans le passé. C’est au fur et à mesure que nous comprenons que tout est fait en live, en arrière de la scène. Les autres séquences filmées qui sont jouées « au rez-de-chaussée » permettent d’immerger davantage le spectateur, de lui donner une proximité, ce qui est apprécié.
Le texte d’Hugo Fréjabise s’ancre dans l’actualité où les questions identitaires et d’acceptation sont au cœur du débat. Il réunit des thématiques denses et importantes où capitalisme, accessibilité aux armes à feu, accessibilité à la mise à mort, mais aussi acceptation d’autrui, hospitalité et renouveau sont au rendez-vous. Son texte se veut politique et donne des voix et voie à la nouvelle génération, la relève.
Côté jeu, les finissants font du bon travail. Notons notre coup de cœur pour la justesse de Valérie Tellos dans le personnage de l’agente, et pour le flow de Jérémie Caron qui incarne Ptolémée. Les costumes, jeux de lumières et les conceptions sonores sont également efficaces. La fin de la pièce se clôture en utilisant les trois étages des scènes. Une musique et des néons nous immergent dans cette rave party du DJ Ptolémée qui devient symbole d’unisson entre l’ouest et l’est et qui nous introduit pleinement dans cet univers.
LE THÉORÈME D’EUCLIDE (POLÉMIQUE) c’est un texte poignant, une mise en scène moderne, rythmée et à la fois pop et anarchique. Oser le mélange des genres visuels nous plait et va de pair avec les thématiques du texte. La relève s’installe dans la scène théâtrale et on a hâte de voir la suite ! En attendant, vous pouvez suivre toute l’actualité de l’École Nationale de Théâtre du Canada par ici.