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Comment serait notre vie après la mort accidentelle de notre fils de 4 ans? Arriverions-nous à traverser les journées, à apaiser la douleur très intense, à oublier? En tout cas, le moins qu’on puisse dire c’est que ce texte, qu’interprètent avec justesse les cinq comédiens, fait réfléchir.
Le terrier, pièce écrite par David Lindsay-Abaire et mise en scène par Jean-Simon Traversy, raconte l’histoire de Becca (Sandrine Bisson) et Louis (Frédéric Blanchette). Il y a huit mois, Dany, leur jeune garçon, est décédé dans un accident bête, comme le sont d’ailleurs bien souvent les accidents. Ils vivent un deuil, évidemment, mais chacun à sa façon. On sent que cette épreuve est difficile pour la survie de leur couple. Mais ils s’aiment et veulent passer à travers... à leur propre rythme, qui n’est pas synchrone, malheureusement.
Lui assiste à des rencontres de soutien de parents endeuillés; elle n’y croit pas.
Il veut se rapprocher d’elle intimement, tourner la page en quelque sorte; elle n’est pas prête.
Elle veut déménager pour éviter de croiser les souvenirs de Dany; lui aime la maison.
Elle trie les dessins de Dany et veut donner ses vêtements; lui pense que ça ne presse pas.
La famille
La sœur de Becca, Isa (Rose-Anne Déry), femme un peu indisciplinée pour dire poliment, est enceinte d’un certain chum de passage… Isa ressent un malaise d’annoncer la nouvelle à sa sœur, mais Becca y voit simplement la possibilité d'offrir un trousseau complet de vêtements d’enfant qui permettront à sa sœur « irresponsable » d'économiser.
Et puis, il y a la mère de Becca et d’Isa, Nathalie (Pierrette Robitaille). Ayant elle aussi vécu le deuil d’un enfant, elle tente d'aider Becca à surmonter sa peine. Mais pour cette dernière, il n’y a aucune comparaison à faire entre le suicide de son frère Arthur, héroïnomane à 30 ans, et la mort violente de son jeune fils Dany.
Les discussions sont fortes de réalisme. Pour ma part, je me suis sentie bouleversée par certains propos; mais les réparties sont si justes. Il me semble que dans la même situation dramatique, j’aurais pu avoir les mêmes échanges de mots avec mon conjoint, ma sœur ou ma mère.
Sans tout dévoiler, je dois tout de même vous parler du personnage de Jason (André-Luc Tessier) qui vient hanter le couple. Que veut-il réellement? Comment sera-t-il perçu par Louis et par Becca?
À un moment de la conversation entre Jason et Becca, il lui explique qu'il existe, dans un espace infini, des univers parallèles afin que les événements improbables se produisent. Des univers dans lesquels les individus se retrouvent, mais dans d'autres situations. Ce à quoi Becca répond : « Ça me fait du bien de penser que quelque part dans le monde, je suis heureuse. » Sa douleur est grande...
Malgré les grincements de dents et les mots lancés à la figure, j’ai senti que l’amour prône au sein cette famille. La pièce qui m'a paru lourde au départ m'a laissée avec un baume de la couleur de l’espoir. Car même si un tel drame laisse une cicatrice pour l’éternité, la vie doit continuer son cours…
La scène
La scène sur laquelle évoluent les comédiens est particulière. Surélevée du sol, elle est totalement nue, sans aucun autre décor que deux chaises dans un coin et une paire de souliers d’enfants.
Les comédiens aussi jouent à nu, sans aucun accessoire sur lequel appuyer leurs propos. Isa fouille dans le frigo à la recherche d'une collation sans faire aucun geste concret; on le sait par les mots et le contexte. Même chose quand Becca et sa mère font le ménage dans les dessins du petit; on comprend qu’elles les trient, les regardent, les déposent ici ou là, mais sans l’action ni l’objet.
En fait, c’est sous la plateforme supportant la scène, qu’on retrouve les éléments du décor ou les accessoires qui auraient pu servir à accompagner les mots : le gâteau d’anniversaire d’Isa, des papiers...
Bravo aux comédiens et à tous ceux qui ont fait que cette pièce puisse exister.
D'une durée de 90 minutes, sans entracte, Le Terrier, une production de Tableau Noir, est à voir jusqu’au 19 novembre, à la salle Fred-Barry du théâtre Denise-Pelletier.