Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Inscrivez-vous maintenant, c'est gratuit!
Tout part d'une simple plainte pour cambriolage. Pour une procédure aussi banale, le spectateur se retrouve plongé dans une bulle dépassant la simple biographie d'Alan Turing, en compagnie d'Alan Turing lui-même (Benoît McGinnis).
Présentée au Théâtre du Rideau Vert jusqu'au 24 février, La Machine de Turing nous fait remonter le temps à une époque où les secrets de ce mathématicien célèbre s'apprêtent à remonter au grand jour, et tout changer.
La Machine de Turing, c’est l’histoire d’un grand mathématicien, reconnu comme le père d’internet et de l’intelligence artificielle qui a notamment aidé à déchiffrer Enigma, une machine allemande réputée complexe et indéchiffrable lors de la Seconde Guerre mondiale.
Alan Turing avait toutes les apparences d’un héros national, voire mondial, mais fut réduit au silence à cause du caractère secret défense de la machine puis fut persécuté et condamné à cause de son homosexualité qui était considérée comme en crime au Royaume-Uni et ce jusqu'en 1967.
Cette adaptation du texte de Benoît Solès propose des personnages tout droit sortis du réel, avec une grande interprétation de Benoît McGinnis qui nous fait ressentir dans les moindres détails les sentiments d’Alan Turing en allant même jusqu’à y incorporer le bégaiement de ce dernier de la façon la plus naturelle possible.
Nous sommes en 1952 et dans la salle d’interrogatoire, Alan Turing est de plus en plus confronté aux contradictions de ses explications par l’inspecteur Mickael Ross (Étienne Pilon). De fil en aiguille, les masques tombent, la vérité éclate entre plusieurs flash-back qui nous aident à en savoir plus sur la situation et qui nous font réaliser l’importance des sujets abordés.
Le spectateur y apprend de quelle manière le mathématicien s’est retrouvé au service du MI6 pour déchiffrer Enigma et découvre divers épisodes issus de sa vie. De sa rencontre avec Hugh Alexander (Jean-Moïse Martin), joueur d'échecs britannique qui aida également à déchiffrer Engima, à sa relation amoureuse avec Arnold Murray (Gabriel Cloutier Tremblay) en passant par son passage au collège, on apprivoise peu à peu la vie non sans difficulté que menait le mathématicien, souvent humilié dans sa jeunesse.
Mais ce qui nous frappe encore plus en étant spectateur, c’est que le public entier est incorporé dans la pièce. Après un énième retour en arrière, nous revoilà en 1952, en plein milieu d’une conférence d’Alan Turing, où les acteurs se retrouvent dans la salle à poser des questions comme si nous étions en vrai.
Cette mise en scène astucieuse nous fait vivre la pièce avec les acteurs et est renforcée par l’écran géant représentant la machine Enigma qui diffuse de temps à autre images d’archives et animations.
Finalement condamné pour son homosexualité, Alan Turing choisit la castration chimique au lieu de la prison pour continuer à travailler. De plus en plus affaibli, cet homme qui fût gracié en 2013 par la Reine Élisabeth II, se destine doucement vers une mort tragique en croquant une pomme imbibée de cyanure, tandis que depuis le début les symboles et références au poison, à Blanche-Neige étaient sous nos yeux.
La pièce arrive à son terme et dans les derniers mots du personnage d’Alan Turing, son importance dans notre société reste de mise avec des propos qui plus ou moins nous disent :
« Quand vous voyez le petit curseur qui clignote sur vos écrans, dites-vous que c’est moi qui vous fais un clin d’œil d’où je me trouve »
Et ça, c’était son histoire.
Avec seulement quatre acteurs, La Machine de Turing occupe notre esprit sans jamais nous ennuyer. Plus qu'une pièce de théâtre biographique et historique, on assiste ici à une grande performance des acteurs entrecoupée par quelques notes d'humour très bien insérées et qui allègent cette histoire si pesante.