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Pour son premier spectacle à l’affiche depuis la réouverture des salles, l’Usine C présente l’adaptation d’Intérieur du dramaturge belge Maurice Maeterlinck. Durant 60 minutes, le metteur en scène et sculpteur d’éclairages Cédric Delorme-Bouchard nous embarque dans une odyssée sensorielle contrastée, mais surtout lourde de sens.
Il est possible de l’affirmer d’emblée; Intérieur n’est pas une pièce qui transpire de légèreté. Cette œuvre datant de 1894 du prix Nobel de littérature Maurice Maeterlinck aborde l’annonce de la mort d’un être cher auprès des membres de sa famille. Il s’agit d’un dialogue poétique, entrecoupé de nombreux silences, qui incarne la blessure infligée sans prévenir et sans consolation possible. Ici, la tension et l’angoisse règnent alors que la famille est écrasée sous le poids de l'annonce du drame par ceux qui l'ont constaté.
Si le récit est fort, et que les mots portés par la voix des comédiens sont empreints d’une réelle beauté lyrique, il n’en demeure pas moins que le sujet frappe de lui-même. Le public est laissé seul devant ce constat macabre, impuissant au même titre que les personnages.
La proposition de Cédric Delorme-Bouchard et son équipe a quelque chose d’exceptionnel. Ce dernier s’est fait connaître pour son travail d’éclairagiste et de scénographe au sein de 200 productions en danse, théâtre et opéra dans près d’une quinzaine de pays. Sa création Lamelles en 2018 a connu un important succès public et critique et a consacré sa compagnie Chambre Noire comme spécialiste de l’utilisation de la lumière scénique.
Crédit photo: Camille Jupa
Pour cette quatrième création théâtrale, il en est rien de moins. La pièce démarre avec grande force, alors que le public est plongé dans la lumière chaude des projecteurs, puis dans la pénombre. L’ambiance sonore et visuelle est telle que les spectateurs sont captivés par la scénographie, avant même que les acteurs n’arrivent sur scène. Puis nous sommes envoûtés par la voix de l’excellente Lise Roy, qui nous introduit à ce qui va se produire.
C’est à ce moment que l’intensité des premiers instants retombe. Les répliques s’enchaînent avec lenteur, pour souligner le drame du propos, mais sans ramener l’émerveillement du début avant de longues minutes. On peut comprendre le choix artistique, où le silence parle, mais celui-ci, combiné à la poésie sombre de Maeterlinck, peut se révéler étouffant.
La pièce connaît ensuite un regain magistral avec l’arrivée en scène d’un chœur magnifique de 16 personnes qui livrera le point culminant des émotions accumulées durant les dernières minutes. La souffrance, l’impuissance, le courage, sont exprimées par le contraste de ces voix parfaites, qui diront par le biais d’harmonies tout ce qui était demeuré sous silence jusqu’à présent. Il délivre les personnages, ainsi que le public, de cette tension qui pesait sur la salle.
En somme, Intérieur est un travail qui laisse une réflexion lourde, mais brillamment menée par l’utilisation de la lumière et de la musique salvatrice. Il est à questionner si le spectacle donne le ton désiré pour un retour en salle après des semaines à rester chez soi. C’est selon, mais on ne peut blâmer l’Usine C de repartir sa saison sur cette note, qui, bien que tragique, offre une expérience théâtrale de grande qualité. Comme on dit, la lumière s’observe beaucoup mieux dans l’obscurité…
Intérieur est présenté à l’Usine C jusqu’au 18 février 2022. Pour vous procurer des billets, vous pouvez visiter la billetterie en ligne juste ici.