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Le rêveur dans son bain est le rendez-vous printanier au Théâtre du Nouveau Monde jusqu’au 27 mai et constitue une ode esthétique à la créativité. Le dramaturge et metteur en scène Hugo Bélanger nous invite à plonger dans les méandres de son propre imaginaire, le temps de livrer un hommage bien senti à l’esprit des artistes.
S’il y a bien quelque chose que l’on peut dire du style d’Hugo Bélanger, c’est qu’il ne joue pas dans le théâtre minimaliste. Celui qui nous a présenté Le tour du monde en 80 jours sur les planches du TNM en 2015 et qui a également créé récemment pour le Cirque du Soleil n’a pas dérogé à ses habitudes en nous présentant une mise en scène flamboyante et haute en couleurs.
Le rêveur dans son bain prend ici la forme d’un conte historique, tombant presque dans la forme d’un mythe moderne. On y suit le personnage d’Octave (interprété par le très talentueux Sébastien René) alors qu’il revisite les passages racontés de la vie du rêveur (interprété quant à lui par le grand Normand D’Amour), ce dernier étant demeuré dans son bain depuis 20 ans à attendre l’inspiration suprême qui pourra conclure l’œuvre de sa vie artistique. À travers leur conversation et les anecdotes personnelles du rêveur, le public part à la rencontre de figures artistiques fondatrices et trop souvent oubliées (selon le propos de l’auteur) telles que le magicien Jean-Eugène Robert-Houdin, le bédéiste Winsor McCay, le pionnier du cinéma Georges Méliès et la dadaïste Hannah Höch. Tous ces personnages apparaissent comme des épisodes de la vie du rêveur qui les a côtoyés, mais il ne sont que de pâles inspirations à côté de la muse perdue du protagoniste, Ondine (Cynthia Wu‑Maheux). Cette quête pour la retrouver aux confins de sa mémoire se marie avec celle du fils du rêveur qui peine à lui faire entendre raison, à lui montrer que la vie ne peut qu’être un rêve.
Photo: Yves Renaud
Dans l’univers d’Hugo Bélanger, le spectacle est un spectacle. Il est là pour être spectaculaire. Celui que l’on peut comparer à Robert Lepage de par son audace et son désir de mises en scène grandioses fait appel à tout son répertoire d’outils pour nous épater. Théâtre d’illusions, ombres, cinéma et costumes excentriques en tout genre sont au rendez-vous pour offrir toute l’expérience de la scène. Un pari réussi, certes, car il y a sans aucun doute des moments époustouflants dans ce que Le rêveur a à offrir. Nous aimons particulièrement cette véritable sensation d’être au milieu d’un rêve dans la rencontre de ces personnages plus grands que nature et dans leurs prouesses magiques.
Là où le tendon d’Achille se trouve, c’est dans la sensibilité du récit présenté par Bélanger. L’écriture a la vilaine tendance de tomber par moments dans « la réplique de trop », c’est-à-dire qu’on en dit davantage que nécessaire pour conserver une authenticité sentimentale. On a l’impression que le texte cherche à nous convaincre de sa thèse, que les émotions des personnages sont davantage verbales que viscérales. Cette tendance s’accélère vers la fin du récit, où les conclusions semblent se précipiter, et où la faiblesse de l’arc narratif entre le rêveur et son fils est révélée en aboutissant de manière chambranlante. L’auteur y va également d’un propos féministe dans la tombée du spectacle, de bonne foi sans aucun doute, mais qui paraît maladroit dans son exécution et s’ancre difficilement dans le reste du récit. Finalement, on a l’impression que la forme l’a emporté sur le fond.
Le rêveur dans son bain offre somme toute un divertissement lumineux et une belle fenêtre sur l’imaginaire d’un artiste qui saura plaire aux jeunes et moins jeunes.
Vous pouvez vous procurer des billets à la billetterie du TNM ici.