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Du 23 octobre au 23 novembre 2019, la pièce Disparu.e.s de Tracy Letts, traduite par Frédéric Blanchette et mise en scène par René Richard Cyr, sera au Théâtre Jean-Duceppe. Drame familial adapté au cinéma en 2013 sous le titre August: Osage County avec les actrices Meryl Streep et Julia Roberts, l’histoire de la famille Weston est désarmante, unique, drôle et torturée. Avec 13 acteurs sur scène et un décor créé par le grand scénographe Jean Bard, Disparu.e.s nous offre un moment théâtral riche, rigoureux et profondément humain.
Suite au décès du père Beverly Weston, ses trois filles reviennent à la maison familiale pour appuyer leur mère Violet. La maison, laissée à l’abandon et dont les fenêtres bloquent toute source de lumière extérieure, révèle le quotidien routinier et monotone du couple Weston depuis des années, la solitude et le temps suspendu. Violet (Christiane Weston) souffre d’un cancer de la bouche et se gave de pilules antidouleur, morphine et autres prescriptions inutiles pour amortir le mal qui se loge en elle et son mari Beverly (Guy Mignault), poète et professeur, boit pour amortir sa désillusion face à sa vie, fuir un mal qu’on ne découvrira jamais totalement , mais dont on imagine plusieurs hypothèses en cours d’histoire.
Les trois filles Weston reviennent dans cette maison où les souvenirs semblent lourds et où les cris éclaboussent le silence longtemps ancré dans chaque pièce. Karen (Sophie Cadieux) se mure dans ses idéaux de jeunesse comme une enfant qui ne veut pas voir ce qui l’entoure et qui trouve refuge en ses rêves. Elle annonce à sa famille qu’elle est fiancée à Steve (Hugo Dubé) et que leur voyage de noces sera à Hawaï, elle jubile de réaliser ses rêves et refusera de voir la réalité en ce qui concerne non seulement le passé de sa famille, mais aussi le présent utopique dans lequel elle se terre.
Ivy ( Evelyne Rompré), la seule fille qui est restée dans leur village et qui a toujours été là pour ses parents, tente elle aussi de réaliser ses rêves en étant tout simplement elle-même et espère que sa mère l’accueille un jour sans recevoir son amertume et ses critiques destructrices. Le non-verbal d’Ivy démontre clairement un épuisement physique et émotionnel, épuisement probablement lié à ses tentatives de plaire à ses parents dans l’espoir d’être reconnu comme “quelqu’un” qui a réussi dans sa vie.
Barbara (Marie-Hélène Thibault) arrive avec son ex-conjoint Bill (Antoine Durand) et sa fille adolescente Jean (Alice Dorval) et suffoque dès son entrée dans la maison, là où sa mère a depuis longtemps enlevé l’air climatisé et où il règne une chaleur épouvantable. Barbara, qui a perdu le contrôle de sa vie amoureuse et familiale, tente de prendre le contrôle sur tout ce qui se passe autour d’elle, sur tout ce qui survit dans un environnement endeuillé et maladroit.
Le rêve américain envolé
Les personnages qui vont et viennent sur scène et qui gravitent autour des femmes Weston révèlent peu à peu les mensonges, les secrets enterrés dans cette maison cloîtrée, le poids suffocant d’une famille dysfontionnelle. La soeur de Violet, Mattie (Chantal Baril), et son mari Charlie (Roger Léger) apportent plusieurs éléments importants pour comprendre le passé du couple de Violet et Beverly, passé qui indéniablement a eu des répercussions sur les filles Weston. Leur fils Charles (Renaud Lacelle-Bourdon) aura un impact majeur, malgré lui, sur la découverte d’un secret qui fracassera la belle Ivy.
Le shérif Deon (Yves Bélanger) apporte avec lui un doux souvenir à Barbara telle une bouée qui l’empêchera de sombrer et finalement, Johna (Kathia Rock), employée qu’a engagé Beverly avant sa disparition pour prendre soin de la maison et indéniablement de sa femme, s’avère être une force tranquille qui berce subtilement la famille au creux de leur drame. Johna, femme cheyenne, peut paraître aussi symbole des racines familiales malgré l’effondrement du “peuple”, d’un être qui veille sur ses semblables déchirés et perdus.
Chacun des 13 personnages est un morceau non négligeable d’un énorme casse-tête qui s’est éparpillé dans le silence d’une demeure encombrée.
Chacun vit avec des espoirs enfouis et parfois morts depuis longtemps.
Le texte de Tracy Letts creuse l’aspect social, émotionnel et psychologique de chaque personnage et révèle un portrait désarmant d’une simple famille américaine qui a tenté de réaliser ses rêves, soit d’avoir une famille unie et heureuse où chacun allait être “quelqu’un” de reconnu dans la vie. On suppose que chaque membre a tenté du mieux qu’il a pu d’être heureux et épanoui, mais les silences et les non-dits enfermés dans la maison familiale n’avait besoin que d’une étincelle pour s’enflammer soit le décès du patriarche. Le texte est précis, drôle et bien adapté par le metteur en scène René Richard Cyr. La mise en scène est harmonieuse et chaque acteur déploie sur scène la pleine grandeur du texte.
Le décor proposé par Jean Bard représente à merveille l’ambiance qui étreint cette famille déchirée, où les secrets qui demeurent en chacun finiront par se dévoiler au cours des retrouvailles.
Tous les acteurs de la pièce démontrent sur scène toute la puissance et l’impact qu’a le théâtre sur les spectateurs; on ressort complètement secoué de la salle, sans savoir ce qui a pu nous ébranler à ce point, car tout de Disparu.e.s tant le décor, les acteurs que la mise en scène est ficelé à la perfection.
Impossible malheureusement de louanger tous les artistes de Disparu.e.s, puisqu’ils sont nombreux, mais nous désirons que chacun s’approprie nos louanges: merci à vous de nous avoir donner ce grand moment de théâtre!
Disparu.e.s sera en salle jusqu’au 23 novembre au Théâtre Jean-Duceppe et vous pouvez vous procurer vos billets ici.
Disparu.e.s
Du 23 octobres au 23 novembre 2019
Théâtre Jean-Duceppe
Texte Tracy Letts
Adaptation et mise en scène René Richard Cyr
Traduction Frédéric Blanchette
Avec Chantal Baril, Yves Bélanger, Sophie Cadieux, Alice Dorval, Hugo Dubé, Antoine Durand, Renaud Lacelle-Bourdon, Roger Léger, Guy Mignault, Christiane Pasquier, Kathia Rock, Évelyne Rompré, Marie-Hélène Thibault