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Demain matin, Montréal m’attend… Des paroles bien connues par tous les Québécois. Même si vous n’avez pas vu la célèbre comédie musicale de Michel Tremblay et François Dompierre, vous connaissez cet air entraînant qui a d’abord été chanté par Louise Forestier. Si cette œuvre de Tremblay dépeint un Montréal qui n’existe plus, les thèmes qu’elle aborde ne sont pas pour autant dépassés.
Une comédie musicale mythique
Louise Tétrault (Marie-Andrée Lemieux) est une jeune serveuse vivant à Sainte-Marthe-au-Large. Lorsqu’elle remporte un concours de chant amateur, elle voit l’occasion rêvée de quitter son patelin pour tenter sa chance comme chanteuse à Montréal. Là-bas, elle compte y rejoindre sa sœur aînée, Rita (Hélène Bourgeois-Leclerc), elle-même chanteuse, surnommée Lola Lee, brillant sur la Main. Or, cette dernière ne voit pas d’un bon œil l’arrivée de sa jeune sœur dans la métropole. Jalouse, Lola Lee considère Louise comme une menace à son succès. Elle s’engage à montrer à Louise le visage le plus sombre du show-business montréalais afin d’étouffer ses espoirs naissants. Les deux sœurs s’engagent dans une excursion à travers le Montréal des cabarets où elles rencontreront amis et ennemis de Lola Lee, dont la duchesse de Langeais (Laurent Paquin), le journaliste à potin Marcel Girard (Benoît McGinnis) et la tenancière de bordel Betty Bird (Kathleen Fortin).
Créé originalement en 1970, le texte de Tremblay, mis en musique par Dompierre et mis en scène par André Brassard, est présenté au Jardin des Étoiles sur le site de Terre des Hommes. La distribution est composée de Louise Forestier, Denise Filiatrault et André Montmorency. Filiatrault reprendra d’ailleurs cette comédie musicale, en tant que metteuse en scène, en 1995 alors qu’elle dirigera Nathalie Simard et Elyse Marquis dans les rôles principaux.
Une relecture colorée et efficace
Cette nouvelle mouture de Demain matin, Montréal m’attend est composée d’une distribution talentueuse. Hélène Bourgeois-Leclerc irradie la scène grâce à son talent et apporte une touche bien mesurée d’acerbité au rôle de Lola Lee. Benoît McGinnis est décapant dans son rôle de traqueur de ragots, inspiré par le journaliste Michel Girouard. Après avoir ébloui dans le rôle sombre de l’empereur Caligula il y a quelques mois, McGinnis récidive dans un tout autre registre. Mentionnons aussi Kathleen Fortin dans le rôle de Betty Bird qui offre un des plus beaux solos du spectacle. En propriétaire d’une maison close, elle joue habilement à dévoiler le visage d’une femme blessée sous les apparences d’une patronne à la poigne de fer. Pour sa part, Marie-Andrée Lemieux, fraîchement diplômée de l’École nationale de théâtre, incarne une Louise Tétrault avec tout ce qu’il faut de naïveté et d’ambition.
Ces personnages se déploient sur une petite scène montée sur la grande scène du Théâtre du Nouveau Monde.Celle-ci sert tantôt de restaurant Bar-B-Q, tantôt d’autobus, tantôt de cabaret et tantôt de bordel. Quelques pièces de mobilier permettent d’évoquer le lieu où se situe l’action. La scénographie est plutôt dépouillée. Son élément fort est le grand cadre qui surmonte la petite scène et auquel est suspendu un rideau de franges pour évoquer l’atmosphère des cabarets. Derrière celui-ci se trouvent les musiciens qui jouent la musique en direct. Les costumes reproduisent habilement la mode des années 70 tout en étalant une magnifique palette de couleurs sur la scène. Les sœurs Tétrault sont habillées de turquoise, Marcel Girard de jaune, la duchesse de violet, les prostituées de différentes teintes d’orangé. Les éclairages viennent multiplier les couleurs qui composent les différentes scènes pour en faire un festin visuel.
René Richard Cyr a fait un excellent travail de mise en scène dans l’esprit du théâtre musical tout en insufflant quelques rappels à l'atmosphère du cabaret. Si l’époque dépeinte par Michel Tremblay dans Demain matin, Montréal m’attend est disparue depuis longtemps, le temps où Montréal était la capitale du vice en Amérique du Nord semble un lointain souvenir, mais le sujet est toujours pertinent. En effet, des jeunes filles comme Louise Tétrault, qui gagne un concours de chant et pense avoir décroché son billet vers la gloire éternelle, il y en a des tonnes de nos jours; qui participent à la pléthore de concours télévisés promettant un succès rapide à leurs concurrents. Michel Tremblay montre avec sa comédie musicale que l’appétit pour la gloire et la célébrité ne date pas d’hier, c’est seulement le média qui change. La montée vers les sommets du succès est toujours ardue et l’inévitable descente est nécessairement cruelle.
Demain matin, Montréal m’attend est présenté jusqu'au 25 juin durant les Francofolies de Montréal. La comédie musicale sera présentée de nouveau au Théâtre du Nouveau Monde du 19 septembre au 14 octobre 2017 avant de partir en tournée à travers le Québec au printemps 2018.