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Du 19 octobre au 6 novembre, le dramaturge et marionnettiste Jocelyn Sioui occupe la scène du Théâtre aux Écuries pour nous présenter Mononk Jules; une pièce-documentaire qui nous amène dans les archives de sa mémoire familiale et qui fait lumière sur des pans entiers de l’histoire méconnue du Canada.
C’est en 2016, alors qu’il lit La femme qui fuit d’Anaïs Barbeau-Lavalette, que Jocelyn Sioui vit l’élément déclencheur du projet qui mobilisera ses énergies jusqu’à aujourd’hui. Dans ce livre, il est question de la grand-mère d’Anaïs qui participe à une manifestation en 1949 pour appuyer le combat d’un Huron, alors emprisonné pour sédition contre la Couronne britannique. L’Huron en question s'avère être Jules Sioui, le grand-oncle de Jocelyn, qui fut une figure incontournable de la résistance autochtone au Canada au XXe siècle, pourtant oubliée de l’Histoire officielle.
Jocelyn connaît le parcours de son grand-oncle, comme tous connaissent leurs propres légendes familiales, mais peine à concevoir que tout ce qu’il reste de sa mémoire soit contenu sur deux pages d’un roman. Il entreprend alors sa propre enquête qui l’amènera à découvrir une autre version de l’histoire canadienne, qui jusqu’alors avait été maintenue sous silence: celle des peuples autochtones.
Un livre et une pièce
Cette découverte a initialement donné lieu à la publication du livre Mononk Jules aux éditions Hannenorak en 2020, mais l’objectif a toujours été de présenter le récit sur scène. « Je ne m’attendais pas à y plonger autant que ça, aussi profondément », confie-t-il. « J’étais un peu à la croisée des chemins avec ma compagnie Belzébrute, et quand j’ai trouvé ce sujet là, je me suis lancé à fond dedans, puis il est arrivé tout plein d’affaires qui ont fait en sorte que je me suis vraiment donné corps et âme à ce projet. »
Le résultat est captivant. Jocelyn Sioui, pour la première fois dans un spectacle solo, dévoile tous ses talents de conteur, de marionnettiste, et d’interprète en nous invitant avec lui au cœur de sa démarche d’historien. Assisté de projections animées pleines d’humour et de maquettes qui offrent le cadre parfait pour reproduire les scènes d’époque, il fait le bond entre les événements de la vie de son grand-oncle, des moments de sa propre recherche, et met en scène des épisodes clés de notre sombre histoire.
Crédit photo: Marie-Julie Garneau
Pour lui, il est impensable de raconter de manière anecdotique la vie de Mononk Jules, car il est nécessaire de contextualiser sa lutte dans une révision de l’histoire canadienne, celle qu’on a omise de nous raconter à l’école. « Il faut se donner les moyens de véritablement comprendre les raisons de sa colère. Et ça, ça se fait en regardant le contexte dans lequel les Autochtones ont dû évoluer. C’est pas un cours d’Histoire au citoyen que je donne, c’est une leçon aux historiens qui ont choisi de ne pas nous montrer des faits terribles de notre histoire », ajoute Jocelyn.
Une quête personnelle en toute vulnérabilité
Comme il s’agit de son propre vécu, de celui de sa famille, et de l’histoire de son peuple, Jocelyn Sioui expose ses propres combats avec franchise. Ce processus l’a changé et lui a donné un nouveau regard sur son identité. « J’ai compris que j’étais un Autochtone. J’ai enfin compris qui j’étais, parce que longtemps je me suis senti comme un imposteur pour vrai. Maintenant, je suis en paix avec d’où je viens, et ça me donne le goût de creuser davantage. »
S’il aimerait tracer un portrait sans failles de son héros, il sait qu’il ne peut pas faire fi des bouts d’histoire moins reluisants qu’il aurait aimé éviter, mais qui continuent de faire ombre sur l’image de son grand-oncle. « L’Histoire est sale, mais on a le devoir de la raconter. Pour moi, Mononk, c’est la micro-histoire dans la grande Histoire. C’est exactement la même chose », ajoute Jocelyn avec émotion, laissant ainsi le public juger par lui-même de ce qu’il doit être de la mémoire de Mononk Jules.
Crédit photo: Marie-Julie Garneau
Mononk Jules est un appel qui invite à la reconnaissance, qui contribue avec humilité à remplir un peu plus le fossé qui sépare autochtones et allochtones. On vous invite à vous procurer des billets sur le site des Écuries:
https://auxecuries.com/evenements/mononk-jules/