Le 13 décembre, au Théâtre Maisonneuve, c’était soir de première montréalaise pour cette 16e édition du spectacle Décembre de la troupe Québec Issime. Cet époustouflant spectacle n’a rien perdu de son pouvoir enchanteur et rassembleur. Nos sens de l’ouïe et de la vue ont carrément été sur-sollicités.

D'entrée de jeu, mentionnons que les décors - créés par l’Atelier Décor Scénique SD -ne sont rien de moins que grandioses et impressionnants. À l’ouverture du rideau c’est la majestueuse structure d’un village enneigé qui occupe entièrement la scène. Elle en déborde même de part et d’autre avec son carrousel à gauche et son amas de cadeaux à droite. En fait, ces deux emplacements secondaires sont des mini-scènes servant de bases d’opération aux quatre musiciens live de la distribution.

Au gré de cette joyeuse fantaisie, le décor protéiforme prend, entre autres, l’aspect de l’atelier du Père Noël, ou devient une enchanteresse forêt hivernale particulièrement spectaculaire durant le tableau de la Chasse-Galerie, comme en fait foi la photo ci-dessous.

Crédit photo : Ghyslaine Payant

Cette exubérante comédie musicale, d’une durée totale de deux heures bien comptées, se divise en deux parties qui se subdivisent à leur tour en 12 tableaux.

La distribution rassemble 9 chanteurs et chanteuses qui font un excellent travail et qui méritent amplement d’être mentionnés : Natalie Byrns, Elise Cormier, Sylvain Doré (qui est également un des quatre musiciens), Marc-André Fortin, le ténor Marc Hervieux, Alexandre Lapointe, Caroline Riverin, Éléonore Lagacé et Karine Riverin. Tout ce beau monde, joue, chante et danse dans des costumes hauts en couleurs, créations d’une féconde équipe de 6 personnes.

On retrouve également sur scène, une dizaine de danseurs et 8 enfants - dont Raphaëlle Morissette, la fille cadette de Louis Morissette et Véronique Cloutier - ainsi que les musiciens Sylvain Doré (trompette et cornes), Félix Savignac (violon et mandoline), Étienne Ratthé (chef d'orchestre, percussions, violoncelle et cloches), et Guy Tremblay (saxophones, clarinette et accordéon).

À elle seule, l’équipe de création réunit 14 créateurs et artisans, et l’équipe technique compte une bonne vingtaine de noms. En fait, il y a tellement de gens compétents et talentueux impliqués dans cette fastueuse production, autant sur scène qu’en coulisse, qu’il serait fastidieux d’en dresser une liste exhaustive.

Durant cette somptueuse fresque hivernale du temps des fêtes, le chant est omniprésent et n’est que rarement interrompu par les monologues, comme celui de La Charlotte prie Notre-Dame ou de la Petite fille aux allumettes, dont on nous offre d’ailleurs des versions abrégées qui semblent toujours plaire.

Le répertoire abordé est des plus vastes et il puise parmi plus de 85 auteurs et compositeurs provenant d’horizons les plus divers, tels Adolphe Adam (Minuit, Chrétiens), J.S. Bach, G.F Haendel, F. Schubert, Gilbert Bécaud, John Lennon, Tex Lecor, Robert Charlebois, Michel Rivard, Claude Gauthier, La Bolduc, et de nombreux autres.

Il serait plus facile de dresser la liste des titres « désormais traditionnels » qui ne sont pas chantés plutôt que ceux qui le sont, tellement ils sont nombreux. Mentionnons tout de même « Noël Blanc » et « Minuit, Chrétiens », tous deux magistralement interprétés par un Marc Hervieux en resplendissante forme, « Ave Maria », « Sainte Nuit », « L’enfant au tambour », « Marie-Noël » de Charlebois, « 23 décembre » de Michel Rivard, et « So this is Christmas » de John Lennon, qui clôt la soirée.

Mention toute spéciale pour le polyvalent Marc Hervieux qui vole littéralement la vedette à chacune de ses prestations. Le ténor chante à hauteur de son immense talent, en plus de jouer avec conviction et de danser avec une surprenante aisance – dont un petit bout de rigodon – dans le cadre de chorégraphies toutes aussi colorées et enjouées les une que les autres.

Incidemment, la mise en scène et les chorégraphies de ce beau et grand spectacle témoignent d’un formidable travail d’équipe qui se doit absolument d’être souligné.

Les applaudissements ont été aussi généreux que chaleureux durant toute la représentation et, à la tombée du rideau, l’ovation debout ne s’est pas fait attendre.

Souhaitons à la tradition de Décembre qu’elle s’installe dans la pérennité et qu’elle continue de réjouir des frimousses de tout âge pendant encore quelques décennies.

Ne ratez surtout pas ce divertissement familial par excellence d’où vous ressortirez très certainement ravis, avec une multitude de vers d’oreille, du « pep dans l’soulier » et le sourire aux lèvres.

Plusieurs représentations de Décembre sont prévues d’ici la fin du mois de décembre. Vous pouvez en consulter le calendrier et même vous procurer des billets en cliquant simplement ici. cliquant ici