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En cet après-midi du 1er de l’an, la comble et survoltée salle Wilfrid-Pelletier de la PDA fut littéralement conquise par l’Orchestre Strauss de Montréal allégrement dirigé par Maestro Nir Kabaretti (Vienne), la soprano Jennifer Davison (en remplacement de Micaëla Oeste), les ténors Reinhard Alessandri (Vienne) et Antoine Bélanger (Québec), ainsi que par quatre danseurs du Ballet Kiev-Aniko d’Ukraine et quatre champions internationaux de danse sociale. Ce fut indéniablement une délectation auditive et visuelle de près de 2 heures.
Pour mon plus grand plaisir et celui de nombreux autres spectateurs attentifs rivés à leurs sièges, cette extravaganza a eu le grand mérite d’inclure à son programme la plus que séduisante musique d’Emmerich Kálmán en plus de celle de Johann Strauss (fils) et de Franz Lehár : bref, une concoction musicale propre à induire transe et ravissement chez ceux qui l’ingèrent. Nous sommes collectivement tombés sous le charme.
À mon humble avis, l’Opéra de Montréal pèche gravement par omission en ne mettant jamais Emmerich Kálmán à son programme. Ce génial compositeur hongrois, né Imre Koppstein en 1882 et décédé à Paris en 1953, nous a légué de nombreuses opérettes dont les deux fameuses et franchement envoutantes « Die Csárdásfürstin » (Princesse Czardas) et « Gräfin Mariza » (Comtesse Mariza) que j’ai le bonheur d’avoir sur disques compacts et mettant en vedettes Nicolai Gedda, la quintessence même du ténor lyrique, et Anneliese Rothenberger, soprano à la voix puissante, agile, aérienne et aux aigus stratosphériques. Je dois avouer que la musique tzigane exerce sur moi un attrait irrésistible, d’autant plus lorsqu’elle est de ce calibre-là.
Nous avons été gratifiés de trois extraits de « Gräfin Mariza » immédiatement en début de spectacle. D’abord l’ouverture de cette somptueuse opérette, suivie d’un aria pour soprano, « Höre ich Zigeunergeigen », magnifiquement interprété par Jennifer Davison et le grand air « Komm, Zigány » rendu avec justesse et brio par l’élégant ténor Reinhard Alessandri en pleine possession de ses moyens. Comme avant-dernière pièce au programme, « Komm mit nach Varazdin », duo aussi mémorable qu’entrainant.
En suivant ce lien vous pouvez aller voir et entendre l’incomparable Nicolai Gedda dans son interprétation de «Komm, Zigány » :
Si vous connaissez déjà Emmerich Kálmán vous conviendrez aisément avec moi que son univers musical exaltant fleurit et s’épanouit totalement dans « Die Csárdásfürstin » et « Gräfin Mariza », chefs-d’œuvre que je ne me lasserai jamais d’écouter, à répétition, pour encore des siècles et des siècles, amen ! La fréquentation assidue de ce compositeur est ici expressément recommandée.
Pour satisfaire davantage votre curiosité, voici le menu gastronomique musical qui nous fut si gracieusement servi et dont nous nous sommes goulûment délectés.
Les huit colorés et flamboyants danseurs et danseuses sont intervenus à de nombreuses reprises ; leurs enlevantes prestations ont grandement contribué au plaisir des yeux et elles furent par conséquent généreusement applaudies. D’ailleurs, ils semblaient tous sortir directement d’une agence de mannequins : grâce et élégance furent assurément au rendez-vous.
Le célébrissime Johan Strauss, fils, est une valeur sûre lorsqu’il s’agit de rendre hommage à Vienne et ses valses et polkas ont donc touché la cible et nous ont fait bien entendu vibrer à l’unisson.
Évidemment, Franz Lehár, se passe aisément de présentation pour quiconque apprécie le moindrement l’opérette, lui qui nous a, entre autres, donné : « Das Land des Lächelns » (Le Pays du Sourire), « Die Lustige Witwe » (La Veuve Joyeuse), « Giuditta » et « Der Zarewitsch » (Le Tsarévitch). Ses compositions furent accueillies avec tout l’enthousiasme débordant qu’elles méritent.
Antoine Bélanger, notre ténor québécois, a magnifiquement tiré son épingle du jeu en nous interprétant « O Mädchen, mein Mädchen » extrait de « Friederike » de Franz Lehár ainsi que cette ‘’singularité’’ insérée au milieu de la 2e partie : « Torna a Surriento » de Ernesto De Curtis. Pourquoi un air napolitain dans un hommage à Vienne ? En guise de présentation, Maestro Kabaretti nous a expliqué qu’au moment où Franz Lehár triomphait avec ses opérettes, Ernesto De Curtis en faisait de même en Italie avec « Torna a Surriento » et ses autres mélodies napolitaines. Les deux compositeurs étaient donc contemporains et auraient triomphé simultanément. Voilà pour la justification!
Je suis un inconditionnel tifoso (fan, amateur) des mélodies napolitaines et particulièrement des chansons d’Ernesto De Curtis qui en a écrit quelques 100 entre les années 1900 et 1930, telles les très fameuses, prenantes et éternelles « Tu ca nun chiagne », « Voce 'e notte », « Non ti scordar di me », « Ti voglio tanto bene » et « Canta pe' me ». Mais l’inclusion d’une telle œuvre dans un hommage à Vienne demeurera à jamais une bizarrerie à mes yeux et à mes oreilles. Ceci dit, j’en ai tout de même franchement apprécié le rendu d’Antoine Bélanger et j’en aurais même repris. Après tout, qu’elle soit tzigane, viennoise ou napolitaine, la musique ne connait pas de frontière, est universelle, souvent intemporelle, et s’exporte merveilleusement bien.
Nous eûmes droit à quatre rappels dont l’incontournable « Beau Danube Bleu » de Johann Strauss, fils, la chanson « Ce n’est qu’un au revoir » réunissant les 3 chanteurs, ainsi qu’un trio (d’opérette ?) non identifié par le maestro (que mes oreilles ont reconnu mais pas ma mémoire) et, finalement, « Radetzky March » de Johann Strauss, père.
Ce traditionnel rendez-vous annuel a encore une fois triomphé et l’ensemble de la production s’est mérité ovation debout après ovation debout (à la fin du programme et après chacun des rappels). L’appréciation et ses manifestations furent aussi visibles qu’audibles. Longue vie à cette tradition de grande qualité !
Vous pouvez dès maintenant réserver vos billets pour l’an prochain ici.