Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Profitez d'invitations gratuites et de rabais exceptionnels!
Vous êtes un passionné de spectacles...
Vous aimez faire découvrir à votre entourage des nouveautés ou des artistes...
Inscrivez-vous maintenant, c'est gratuit!
Une ambiance de folie s’est emparée de la salle Désilets samedi 10 décembre alors que Gnawa Diffusion revenait partager avec le public montréalais leur musique pleine de vie aux influences gnawa.
Quelques heures après la victoire du Maroc contre le Portugal, le groupe algérien Gnawa Diffusion monte sur scène à Montréal pour le deuxième soir consécutif. Mais quel rapport avec le foot ? me direz-vous. L’anecdote prend sens quand on considère que la salle était presque exclusivement remplie de maghrébins, dont une bonne partie portait les couleurs de l’Algérie ou du Maroc. Le chanteur, Amazigh Kateb, a commencé par fièrement féliciter les Marocains pour leur performance inattendue dans cette coupe du monde 2022.
Mais, parlons maintenant de musique !
La performance de Gnawa Diffusion, qui n’était pas revenu au Québec depuis dix ans, mérite qu’on en parle! La salle affichait complet, même le deuxième soir, au point qu’une bonne vingtaine de personnes n’avait pas de place assise. Cela ne fit aucune différence : après à peine 5 minutes, avant même la fin de la première chanson, le public commençait déjà à se lever et à descendre devant la scène pour danser sur les rythmes entêtants de la musique. Dans une ambiance familiale et familière, le public accompagnait les musiciens en frappant des mains, comme on le fait souvent dans la musique Gnawa.
Gnawa Diffusion fête cette année ses trente ans de carrière. Amazigh Kateb a fondé le groupe en 1992, quelques années après être arrivé en France avec son père, le grand écrivain algérien Kateb Yacine. À l'époque, il cherchait à reconstruire un univers algérien autour de lui après une plongé dans l’histoire algérienne et maghrébine et une découverte du Gnawa et de ses origines.
La musique Gnawa provient de la rencontre entre les cultures sahéliennes, berbères et musulmanes. Mais la tradition gnawa ne se limite pas à la musique : rituels, pratiques thérapeutiques et traditions diverses autour de la transe s’entrelacent aussi grâce à la présence de maître musiciens guidant les rituels. Issue de cultes subsahariens plus anciens, notamment de la religion syncrétique, le Gnawa est créé par les descendants d’esclaves subsahariens (principalement dans le sud du Maroc) qui réadaptent les pratiques et développent le Gnawa. L'historique du Gnawa intéresse beaucoup Amazigh qui a découvert l’africanité du Maghreb dans sa jeunesse. La musique qui en découle se base sur quelques instruments clés :
- le Guembri, luth à trois cordes avec une caisse de résonance en bois recouverte de peau tendue. L'instrument ressemble à une basse aux sonorités transes
- les Krakebs, des percussions composées de deux morceaux de métal, sorte de crotales de fer, qui s’entrechoquent pour donner le rythme et la dynamique du morceau
- le Tbal, paire de timbales en terre cuite et peau de chèvre de différentes tailles.
Inspiré par le groupe marocain Nass El Ghiwane qui mélange la musique traditionnelle avec le punk rock et le reggae, Gnawa Diffusion propose une fusion entre le chaabi (chanson populaire algérienne), le Gnawa, le reggae et le rock. Il participe ainsi au rayonnement du Gnawa en France, où le groupe s’est formé, et à l’international.
Les musiciens utilisent à la fois des instruments traditionnels Gnawa auxquels s’ajoutent la mandole algérienne, très présente dans le châabi algérien, ainsi que des instruments plus contemporains tels que la guitare et la basse électriques ou encore la batterie et les claviers.
Avec des paroles écrites en darija (dialecte marocain), en français et en anglais le groupe offre tantôt des textes engagés traitant des problèmes de société (auxquels s’ajoutent des pics politiques d’Amazigh Kateb), et tantôt des textes plus légers ou humoristiques. Entre les paroles se succèdent aussi solos de mandole, de guembri, de percussions ou encore de guitare qui ne manquent pas non plus d’emporter le public avec eux, peu importe la destination.
Ce fut un très beau moment qui rassembla la communauté maghrébine de Montréal, mais pas exclusivement, dont on retiendra la musique entrainante, l’ambiance chaleureuse et la proximité des artistes avec le public. Une expérience qui réchauffe le coeur en cette froide nuit d’hiver !