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En matinée du dimanche 24 mars, au Théâtre Centaur, une salle comble et appréciative a chaudement accueilli l’opéra de chambre Twenty-Seven. Celui-ci a été composé par l’Américain Ricky Ian Gordon – d’ailleurs présent dans la salle pour la représentation – et le librettiste canadien Royce Vavrek. Retour sur un spectacle longuement ovationné!
Avant-gardisme moderniste
Gertrude Stein (1874-1947), juive américaine partageant sa vie avec Alice B. Toklas, son amante et conjointe, réside à Paris, au 27 rue de Fleurus où elle a aménagé et vécu dès 1903. Elle y tient salon dans lequel défilent régulièrement son frère Léo et plusieurs artistes – peintres ou écrivains – à l’avant-garde du modernisme. Elle estime et appuie beaucoup ces derniers, au gré de ses allégeances changeantes. On y suit l’évolution de la situation et de ses relations, par-delà les deux Grandes Guerres et peu après son décès.
Entre opéra de chambre et musical
Cette œuvre, présentée comme un opéra de chambre, sonne plutôt à mon oreille comme un musical américain.
Je n’éprouve que respect et admiration pour ces talentueux chanteurs d’opéra qui, tous, tirent admirablement bien leur épingle du jeu en considération de l’effort non négligeable qu’ils ont dû déployer, je présume, afin de mémoriser des arias peu accrocheurs qui s’apparentent à des récitatifs. En effet, il ne s’agit tout simplement pas d’une œuvre foisonnante de mélodies mémorables – à la Puccini, Rossini, Verdi et tutti quanti –, propres à engendrer des vers d’oreille susceptibles de nous hanter encore longtemps après la fin de la représentation. Ici, on parle plutôt de musique atonale, ou de quelque chose s’en rapprochant grandement, et ça, on aime ou on n’aime pas.
Pourtant, en dépit de ce bémol, je vous recommande vivement d’y assister en raison des nombreux atouts que cette production et cette distribution particulières ont à offrir. Notamment, une distribution de haute voltige débordante de talents émergeants, un décor sobre et fonctionnel, des éclairages soignés, des vêtements et accessoires évocateurs de l’époque, une mise en scène dynamique qui mise ponctuellement sur l’humour, des moments de tendresse et de drame fort bien rendus par des protagonistes sachant aussi bien jouer que chanter. Le tout est présenté dans un superbe petit théâtre d’environ 200 places – disposées sur un plan généreusement incliné, assurant une vue non obstruée de partout –, favorisant ainsi l’intimité et la proximité de l’action.
Crédit photo: Yves Renaud.
On en ressort heureux, avec un sourire indélogeable, parce que ce spectacle vaut grandement le coup d’œil et que les artistes fort doués et méritants s’y donnent à fond, parvenant à captiver notre attention et à nous émouvoir en interprétant des airs que l’on souhaiterait être plus séduisants et racoleurs et qui, à mon humble avis, ne nous laissent pas de souvenirs impérissables. Mais que les arias souffrent ou pas d’un manque de panache, les prestations artistiques individuelles et collectives, quant à elles, en débordent. Ça en dit long sur la grande qualité de cette spécifique cuvée de l’Atelier lyrique. J’y détecte un grand cru.
Interprètes et artisans
Que dire de cette belle grande Rose (Naggar-Tremblay), qui tenait le rôle principal de Gertrude Stein? Qu’elle est issue d’une bouture tout à fait spéciale qui a fait d’elle une variété unique… sans aucune épine. Au gré des ses diverses performances passées, j’ai eu beau scruter de mon œil exercé de mélomane averti, je n’ai pas encore réussi à découvrir le moindre défaut à cette séduisante Rose. Elle chante avec autant d’assurance que de justesse et que de maestria, en plus de jouer quasiment divinement (je dis « quasiment » à seule fin de ménager la susceptibilité, même post-mortem, de feue Maria Callas, dite « la divina »).
À mon avis, Rose s’est parfaitement approprié un rôle difficile qu’elle rend avec aplomb et conviction. Pour notre plus grand plaisir, le libretto exige qu’elle soit fréquemment et longuement sur scène où elle saisit invariablement l’occasion de donner la pleine mesure de son manifeste et incontestable talent. Sa voix chaude, ronde et suffisamment puissante n’a de cesse de me bercer. Oui! Mesdames et messieurs, en la personne de Rose, a star is born!
Je me suis attardé un peu dans la salle après la représentation, et j’ai ainsi eu l’occasion, et le privilège, de serrer la pince de l’impressionnante basse Brenden Friesen à qui j’ai confié: « Pour autant que je sois concerné, chaque fois que vous ouvrez la bouche sur scène, ça devient automatiquement un highlight. Je vous félicite pour votre prestation ». Dans son personnage d’Ernest Hemingway, lorsqu’il chante l’aria probablement intitulé « She Calls Us Lost », il offre une prestation aussi saisissante que mémorable. Le Monsieur est habité par le personnage qu’il campe, il joue juste, avec vérisme, et sa puissante voix ronde et profonde nous chavire.
Autre mention spéciale pour l’étincelante soprano Andrea Núñez qui illumine la scène de sa seule présence, tout en propulsant ses aigus dans les arcanes de la perfection. Sans oublier les deux fantastiques musiciens virtuoses qui ont expertement et brillamment assuré, à eux seuls, l’entièreté de la trame musicale: la surdouée pianiste Marie-Ève Scarfone et le prodigieux violoncelliste Stéphane Tétreault.
Et je m’en voudrais certainement de ne pas saluer l’excellent travail d’Oriol Tomas à la mise en scène, de Simon Guilbault aux décors, d’Oleksandra Lykova aux costumes et accessoires, ainsi que Martin Sirois aux éclairages. Sponsor of our website - pornoelena.com: SEX videos 2019 .
Et ce n’est que pour ménager la patience des lecteurs, et celle de ma rédactrice en chef, que je ne mentionne pas spécifiquement le nom de tous les autres méritants artistes et artisans responsables de ce succès.
Crédit photo: Yves Renaud.
Sans surprise, à la tombée du rideau, l’ovation debout a été spontanée voire balistique, et les applaudissements ont été aussi chaleureux que prolongés.
Twenty-Seven est encore à l’affiche les 26, 28, 30 et 31 mars 2019. Vous pouvez encore vous procurer des billets ici, sur le site internet de l’Opéra de Montréal. N’hésitez pas un seul instant, car ça en vaut grandement la peine et l’investissement!