Le 3 août marquait le lancement des festivités pour Fierté Montréal, souligné par le spectacle d'ouverture présenté à l'Esplanade du Parc Olympique. Reportage en photos de la soirée.

C'est la porte-parole de Fierté Montréal, la chaleureuse chanteuse, DJ et productrice Sandy Duperval qui s'est vue confier la mission d'animer la soirée. 

« Après 4 ans à titre d’ambassadrice du festival Fierté Montréal, avec plus de 300 entrevues accordées dans ce contexte et surtout, pour son immense générosité ainsi que sa capacité à aborder et faire rayonner les enjeux de nos communautés, il est d’un naturel de nommer Sandy Duperval à titre de porte-parole officielle du festival et de sa mission. C’est avec honneur que nous lui avons présenté cette nouvelle fonction et surtout, que je la présente aujourd’hui comme porte-parole officielle du festival et ce, pour les années à venir! »

- Éric Pineault, président-fondateur du festival.

Montréal, Tiohtià:ke, Mooniyang

Le message générique reconnaissant que Montréal est une terre non cédée est devenu une simple formule de politesse trop souvent hypocrite. L'équipe de Fierté Montréal, pour qui l'inclusivité est une raison d'être, a tenu à ce que plutôt que de s'arrêter à des paroles à l'air, les Premières Nations fassent partie de la fête.

La foule a donc tout d'abord été bénie par une prière autochtone chantée. Soulignant l'importance de la nature pour la prospérité humaine, et notre responsabilité à respecter notre environnement, sa porte-parole a également rappelé à la foule que la nature se remettra bien de notre disparition, mais que nous ne sommes rien sans elle. 

A suivi à ces sages paroles un spectacle de chants et de danses traditionnelles présenté par les Femmes au tambour de Wendake. 

La fierté, de Kinshasa à Montréal

C'est le chanteur d'origines congolaises Pierre Kwenders qui est ensuite monté sur scène, accompagné d'une troupe de danseurs. Vêtu d'une seyante robe moulante, il jetait des clins d'oeil séducteurs à la foule et ne cessait de souligner le talent indéniable de ses danseurs.

Artiste incroyable au genre musical inclassable, il a fait résonner ses mélodies entraînantes en lingala, en français, en anglais, en tshiluba et en kikongo.

Quelques prix bien mérités

Fierté Montréal a tenu remercier deux personnes bien spéciales pour leur travail à bâtir un monde plus juste pour la communauté 2SLGBTQIA+. C'est tout d'abord Céleste Trianon, jeune femme trans d'à peine 18 ans, mais déjà très impliquée, qui s'est vue remettre le prix Bâtisseur.euse pour son activisme. 

« Elle s’est lancée tête première dans un travail de mobilisation militante et communautaire visant à freiner les pires reculs en matière des droits des communautés trans du Québec, coordonnant une grande partie de la riposte communautaire face au projet de Loi 2 en octobre 2021. Et ce fût une victoire! Depuis le 17 juin 2022, les communautés trans et non-binaires du Québec peuvent compter sur une toute nouvelle version de cette Loi, permettant notamment la mention X pour les personnes non-binaires. Dès que celle-ci est entrée en vigueur, Celeste a organisé des dizaines de cliniques légales de changements de mention de sexe à l'État civil qui ont aidé des centaines de personnes trans et non-binaires à compléter le processus. »

- Fierté Montréal

Le légendaire militant John Banks, instigateur de la marche de la Fierté de Montréal, se relevant à peine d'un AVC survenu plus tôt dans la journée, montait ensuite sur scène pour donner le prix John Banks, nommé en son honneur, à Armand Monroe. 

« À une époque où l’homosexualité était considérée comme un crime, celui qui est aussi connu sous le nom "La Monroe", révolutionne les bars gais en offrant à cette communauté des spectacles spécialement conçus par et pour les personnes gaies. Le 17 août 1958, à l’occasion de son 24e anniversaire, La Monroe réussit à faire suffisamment pression afin que les hommes gais puissent, pour la toute première fois, obtenir l’autorisation légale de danser ensemble. De 1957 à 1990, La Monroe anime des soirées drag et des cabarets gais à Montréal. En juin 1979, à l’occasion du tout premier défilé de la Fierté à Montréal qui a attiré 52 activistes, La Monroe agite en tête de cortège un immense triangle rose aux côtés du militant John Banks. »

- Fierté Montréal

Une bouffée... d'Oxygène!

Diva monumentale, mais également sexagénaire qui ne rajeunit pas, la glorieuse rock star Diane Dufresne a fait l'honneur de sa présence le temps de quatre chansons. Le public, séduit dès les premières notes, s'est réjouit de la version dufresnisée (avec l'aide du talentueux Scott Price) de La vie en rose. C'est sur un touchant Hymne à la beauté du monde que Diane s'est retirée, au grand regret d'une foule pleine d'amour.

La cerise sur le sundae 

Fierté Montréal a également offert sur un plateau d'argent un véritable incontournable de la culture queer en présentant à la foule un ball. Organisme visant à conserver la longue tradition des balls, le Montreal Kiki Ballroom Alliance (MKBA) présentait son Y2Kiki Games, mettant en vedette le meilleur du runway et du voguing montréalais. D'une énergie contagieuse, les contestants se sont affrontés avec toute l'effronterie typique de la communauté des balls, rivalisant pour plus de 1000$ en prix.

Un énorme merci à toute l'équipe de Fierté Montréal, aux bénévoles ainsi qu'à notre généreux photographe Simon Thibodeau pour ses magnifiques photos de l'événement!