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Ce jeudi 29 mars, à la Maison Symphonique, l’Orchestre Métropolitain a été très efficacement dirigé par le chef Cristian Măcelaru dans un programme enivrant où la modernité a triomphé. Au total, le public s’est régalé de deux œuvres d’Igor Stravinski, d’une d’Ottorino Respighi et d’une autre de Pierre Jalbert. L’Oiseau de feu a donc été bien entouré et n’a pas fait cavalier seul.
En fait, il n’a occupé que 18 mémorables minutes sur un total de 80 qu’a duré le concert. Par conséquent, l’OM a mis 62 minutes à dresser la table avant que l’on puisse se mettre « l’Oiseau de feu » sous la dent. Mais nous n’avons rien perdu pour attendre puisque les hors-d’œuvre ont été aussi variés que savoureux.
Durant l’heure qui a précédé l’envolée du célèbre volatile, nous avons d’abord été agréablement charmés par 24 minutes du « Divertimento » tiré du ballet Le Baiser de la Fée de Stravinski. Il s’agit là d’une œuvre qui porte bien son nom puisqu’elle propose en effet un divertissant dialogue entre les cordes et les vents.
D’après le programme distribué ce soir-là, Le Baiser de la Fée est un ouvrage dont tous les thèmes musicaux proviennent de partitions peu connues de Tchaïkovski, « mais apprêtées à la sauce stravinskienne. »
Ensuite, la réputée mezzo-soprano Sasha Cooke nous a offert 18 minutes de poésie chantée. Le poème, mis en musique par Respighi et qui s’intitule « Il Tramonto » (« Le coucher du soleil »), est l’œuvre du poète anglais Percy Bysshe Shelley.
En lisant le nom de l’auteur du poème, je n’ai pas pu m’empêcher d’afficher un large sourire en me rappelant qu’il s’agit là du mari de l’écrivaine Mary Wollstonecraft (Godwin) Shelley, auteure du célébrissime roman d’horreur Frankenstein paru pour la première fois en 1818. C’est une vérité historique certaine que Percy Bysshe Shelley a aidé Mary à fignoler son roman gothique, en lui suggérant maints ajouts ou correctifs.
À propos de « Il Tramonto », poème écrit en anglais mais traduit et chanté en italien, le programme nous apprend que c’est « un récit de style gothique. C’est une histoire dramatique structurée en trois temps […] que Respighi illustre à la fois avec douceur et passion : un jeune homme et son amante se promènent dans la nature en contemplant le coucher du soleil; nuit d’amour […] puis le matin, la femme se réveille et horrifiée, découvre auprès d’elle sont amant mort; le reste de sa vie se déroule dans la tristesse et la résignation. » Chacun à sa façon, Mary et Percy ont donc flirté avec le gothique.
Seriez-vous surpris d’apprendre que Mary et Percy se sont donnés l’un à l’autre nulle part ailleurs que… sur la tombe de la mère de Mary? C’est pourtant un fait historique. Gothique, quand tu nous tiens!
« Il Tramonto » est un long chant lent, voire même languissant, pour mezzo-soprano et cordes, dont ni la musique ni les paroles ne m’ont laissé de souvenir impérissable. À mon humble avis, qui ne fait certainement pas unanimité ou autorité dans le monde de la musique, l’œuvre est austère et ne risque pas d’engendrer de vers d’oreille puisqu’on n’y retrouve pas de langoureuses mélodies faciles à se remémorer et à fredonner. Cependant, une Sasha Cook à la voix puissante et parfaitement maitrisée, capable d’une infinité de nuances et d’une large palette d’émotions, nous a néanmoins rendu l’audition intéressante et agréable.
Crédit photo de la mezzo-soprano Sasha Cooke: Dario Acosta
Après l’entracte, la diva nous est revenue durant 20 minutes pour interpréter une suite de quatre chansons réunies sous le titre Du crépuscule à la nuit étoilée par Pierre Jalbert, compositeur américain né de parents d’origine québécoise.
L’œuvre est basée sur des poèmes composés par Walt Whitman, Amy Lowell et Stefen Foster. Les quatre chansons s’intitulent : « La nuit silencieuse », « Minuit juillet », « Battez! Battez! Tambours! » et « Dors ma bien-aimée ». La première est plutôt lente; la seconde est nettement plus vive; la troisième est excitante et spectaculaire, autant musicalement que vocalement; et la quatrième est une relaxante berceuse.
La création de cet ouvrage a eu lieu à Houston (Texas) le 23 avril 2015, par nulle autre que cette même Sasha Cooke. Elle était donc en territoire connu et en contrôle au moment de nous gratifier de son impressionnante interprétation.
En résumé, cette suite a représenté un très agréable moment à passer et un excellent moyen pour Mme Cooke de faire valoir son indéniable versatilité. La fin de sa performance a été accueillie, comme il se doit, à grands renforts d’applaudissements et avec l’ovation debout qu’elle s’est amplement méritée.
Finalement, le plat principal nous a été servi de belle et grandiose manière par un OM dirigé de main de maître par un chef inspiré. Le vol de « l’oiseau de feu » a été grandiose et spectaculaire. Les instruments à cordes ont été très éloquents, alors que les bois et les cuivres ont été brillants et omniprésents. L’apothéose de la soirée a duré 18 inoubliables minutes qui sont d’ailleurs passées beaucoup trop rapidement.
Crédit photo : site internet du chef Cristian Măcelaru
L’ovation debout finale a été aussi spontanée que généreuse mais ne nous a hélas pas valu de rappel. On en aurait bien volontiers repris et redemandé.
Incidemment, en début de soirée, Monsieur Jean R. Dupré, président-directeur général de l’Orchestre Métropolitain, a pris le micro pour nous souhaiter la bienvenue, nous demander de tousser discrètement durant le concert et de réserver notre enthousiasme pour la fin des œuvres. Il était surtout légitimement fier de nous annoncer que le 33e Grand Prix du Conseil des arts de Montréal avait été attribué à l’OM plus tôt dans la journée. Cet honneur est notamment assorti d’une bourse de 30 000 $. Bravo l’OM!
L’orchestre, dirigé par Yannick Nézet-Séguin, directeur artistique et chef principal, s’est mérité cet honneur principalement grâce au succès remporté par sa tournée européenne de l’automne dernier.
L’OM est un fleuron montréalais, québécois, canadien et d’envergure internationale dont nous avons toutes les raisons d’être fiers. On peut consulter l’agenda de ses activités sur son site internet, ici.