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Les 6 et 8 mars, la Maison symphonique était l'hôte de l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM), accompagné de l'un des plus grands pianistes contemporains, Jan Lisiecki. Sous la direction de l'excellent et très dynamique maestro Lionel Bringuier, l'OSM a interprété « Une nuit sur le mont Chauve », de Modeste Moussorgski, le « Concerto pour piano n° 2 en fa mineur, op. 21 », de Frédéric Chopin, « Métaboles » de Henri Dutilleux et, enfin, « L'Oiseau de feu » tellement fameux d'Igor Stravinsky. Une grande soirée d’ardeur et d'émotions!
En entrée, une pièce d'orgue a été interprétée sur le majestueux orgue de l'OSM, en mémoire de la grande mécène et mélomane Jacqueline Desmarais. Celle-ci, qui est décédée le 3 mars dernier, avait entièrement payé cet instrument nommé le « Grand Orgue Pierre-Béique », pour rendre hommage au fondateur et premier directeur général de l'OSM (de 1939 à 1970).
Puis, le maestro français Lionel Bringuier s'est installé au pupitre pour diriger de façon très énergique « Une nuit sur le mont Chauve », pièce ensorcelée et ensorcelante de Modeste Moussorgski, créée en 1867. Cette œuvre orchestrale raconte le sabbat des sorcières qui a lieu la veille de la Saint-Jean, (23- 24 juin) généralement sur les hauteurs de quelque montagne isolée : le Brocken en Allemagne, le Blokula en Suède et le Triglav (« Montagne Chauve ») près de Kiev. C'est là que sorciers, sorcières, démons et lutins hideux se rassemblent pour une nuit de festivités et de scènes orgiaques. C'est pourquoi cette pièce est si endiablée et le chef, si alerte. On sent vraiment « les voix souterraines et surnaturelles » au début de la pièce, puis l'« apparition des ténèbres et de Satan », suivie de la « Glorification de Satan et célébration de la messe noire » pour arriver, à la fin, à la délivrance et l'apaisement avec « L'aube naissante », lorsque tous ces esprits malfaisants s'en vont avec l'apparition de la lumière. Ces appellations imagées sont celles que Moussorgski avait données aux différentes parties de sa pièce. C'est donc tout en feu et en magie noire que le ton de la soirée a été donné!
S'en est suivi le très populaire « Concerto pour piano n° 2 en fa mineur, op. 21 », que Chopin avait écrit à l'âge de 19 ans seulement. Cette pièce, très belle, mais aussi techniquement très exigeante, a été jouée avec brio par le très jeune Jan Lisiecki, âgé seulement de 22 ans et considéré comme l'un des meilleurs pianistes de notre époque. Ce sont 32 minutes de jeu pianistique très intense, exécuté avec un aplomb, une maturité et une sensibilité hors du commun, qui ont laissé l'auditoire bouche bée…
Après l'entracte, la pièce « Métaboles » est venue mettre un point d'interrogation dans les yeux de plusieurs mélomanes, peu habitués à cette forme de musique. La métabole est une figure de rhétorique qui permet, en modifiant l'ordre ou l'aspect sous lequel les idées ou les mots apparaissent au sein d'une phrase, de changer plus ou moins profondément la nature et le sens de cette phrase. Transposé au domaine musical, cela donne une métamorphose des structures formelles traditionnelles. L'art d’Henri Dutilleux, compositeur du début du XXe siècle, demeure éminemment personnel. Parmi ses caractéristiques, on note une sonorité particulière qu'il appelait « la joie du son », l'absence de tout élément « programmique », une prédilection pour une croissance organique plutôt que pour des structures formelles traditionnelles et la fréquente mise en valeur d'instruments individuels ou de groupes d'instruments antagonistes à l'intérieur d'un ensemble. Personnellement, j'ai bien reconnu l'aspect « moderne » de cette pièce, qui avait quelque parenté – seulement dans son côté rebelle – avec Bartok. Les oreilles se questionnent, s'adaptent, et au final, j'ai beaucoup aimé le côté aérien de cette musique.
Enfin, le clou de la soirée, « L'Oiseau de feu », titre éponyme du concert, est venu charmer nos oreilles tout autant que faire fleurir notre imagination, par l'évocation des différentes phases du conte. Cette œuvre de Stravinsky constitue sa première musique de ballet complète et est une œuvre de commande des Ballets russes, tirant son origine de la légende de l'Oiseau de feu et de la vaste anthologie des contes russes d'Afanasiev. Igor Stravinsky est un magnifique illustrateur musical de cette fantaisie exotique qui nous fait réellement vivre toutes les phases de la légende: la nuit, les forces du mal et le mystère, puis les couleurs vives de l'Oiseau de feu; pour ensuite faire venir le caractère barbare et frénétique et, enfin, la gloire du Finale qui termine la pièce dans un véritable feu d'artifice.
Ce concert était une véritable ode à la vie, à la fantaisie, et au triomphe de la lumière sur les forces obscures... Pour découvrir le reste de la programmation de l’OSM, cliquez ici.