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Vendredi soir, 16 décembre courant, à la Salle Symphonique, Noël a prématurément débarqué, porté par une musique russe de circonstance, impeccablement interprétée par l’Orchestre Symphonique de Montréal sous l’habile et experte direction de Maestro Kent Nagano.
D’entrée de jeu, de Gueorgui V. Sviridov, les 1er et 3e mouvements de La neige tombe, cantate miniature. D’abord, Il neige, musique toute en finesse et en retenue évoquant la chute régulière de la neige et, ensuite, La nuit, plus allègre, alternant couplet chanté (par les 55 Petits Chanteurs du Mont-Royal) et refrain instrumental. Neuf calmes minutes de sereine beauté. Si la salle avait, à ce moment-là, été plongée dans le clair-obscur et que la vidéo d’une chute de neige, par enchanteresse nuit d’hiver, eut été projetée sur grand écran, nous serions encore tous assis dans nos fauteuils à rêvasser.
Ensuite, de Mykola D. Leontovych, avec la gracieuse participation du chœur des Petits Chateurs du Mont-Royal, la très charmante et courte (2 minutes) mais néanmoins grandement célèbre pièce Sonnent les cloches / Carol of the Bells dont le titre ne vous sonne peut-être pas une cloche mais que vous avez certainement déjà entendue. Vous pouvez allez vous rafraichir la mémoire en suivant ce lien :
Et avant l’entracte, de Piotr Ilitch Tchaïkovski, un incontournable, une valeur sûre, Casse-Noisette, suite tirée du ballet, op. 71a, vingt-deux minutes de féerie évocatrice et familière du temps des fêtes. Cette suite de huit pièces a clairement permis de démonter que beaucoup de spectateurs n’ont pas encore saisi qu’il faut s’abstenir d’applaudir après chaque morceau, qu’il faut réserver le tout pour la fin. La performance a été couronnée, comme il se doit, d’une solide salve d’applaudissements.
La 2e partie, d’une durée d’environ 60 minutes, a entièrement été consacrée au Folk Opera La nuit de Noël (extraits) de Nikolaï Rimski-Korsakov.
Tiré du programme de la soirée, en voici la trame : ‘’Sorcière, diable et créatures fabuleuses se joignent aux habitants d’un village d’Ukraine pour une veillée de Noël pleine de rebondissements. La nuit de Noël met en scène le robuste forgeron Vakula qui, pour gagner l’amour de la belle et capricieuse Oksana, n’hésitera pas à pactiser avec le Diable. De l’amoureux ou du démon, lequel parviendra à duper l’autre?’’
À la lecture de cette description j’ai immédiatement pensé ‘’ça c’est mon genre de scénario!’’ Cette histoire a tout pour me plaire, moi qui raffole du mélange des genres. Noël, sorcière, diable, créatures fabuleuses, quelle puissante concoction aux propriétés oniriques. Et ce forgeron qui se somme Vakula! Nom étrangement évocateur de… Dracula? Pure coïncidence ou l’auteur a-t-il eu de la veine?
Avant même le début du concert il fut annoncé que " le ténor Michael Weinius a accepté de chanter en dépit d’un problème de santé ". On aurait donc pu craindre pour la qualité de sa prestation. Or, il n’en fut rien… d’audible à mon oreille. Il s’en est malgré tout tiré haut la main et, quand il le fallait, les aigus furent au rendez-vous.
Mention plus qu’honorable également pour le reste de la distribution : la soprano Hélène Guilmette, la basse Tomislav Lavoie, les Petits Chanteurs du Mont-Royal, la narratrice Alice Morel-Michaud soutenus et portés par le très présent et efficace Orchestre Symphonique de Montréal dirigé de main de maître, et d’une baguette alerte, par son inspiré et inspirant chef.
À mon humble avis, que nul n’a obligation de partager, les arias de La nuit de Noël manquent de panache et ne sont pas vraiment accrocheurs, bien que les chanteurs y donnent leur pleine mesure. Par comparaison, on ressort d’une prestation d’un opéra de Verdi, tel Rigoletto ou La Traviata, avec plein d’airs en tête. Ces chefs-d’œuvre sont comme une suite ininterrompue de highlights (grands airs) mémorables, racoleurs, entrecoupés de très courts récitatifs. Les mélodies entrent dans notre cerveau, s’y incrustent et nous hantent pendant des jours.
Mais avec La nuit de Noël il en va autrement. La musique est certes évocatrice et harmonieuse mais elle ne laisse pas de souvenirs impérissables comme ce serait le cas avec Verdi, Bellini, Puccini, Rossini et tutti quanti.
Malgré ma réserve quant à l’austérité de l’œuvre, j’ai tout de même passé un agréable moment qui ne m’a cependant pas convaincu de me procurer le CD.
Pourtant, Rimski-Korsakov est indubitablement capable de mélodies envoutantes inoubliables comme en fait foi cet air remarquable, Song of the Indian guest (Song of India), extrait de son opéra Sadko, ici interprété par le ténor Nicolai Gedda :
En 1953, le célébrissime ténor Mario Lanza en a même fait un succès populaire sur disque dans une flamboyante version anglaise. Voyez et entendez :
Dans l’ensemble, ce Noël Russe de l’OSM fut un superbe concert dont je suis ressorti apaisé, satisfait et musicalement repu.
À la tombée du rideau, l’ovation debout fut quelque peu tardive. La salle (d’ailleurs quasi comble) ne s’est pas spontanément levée comme un seul homme. D’abord sporadique, elle s’installa progressivement, mais sûrement, et offrit finalement à l’ensemble de la distribution un hommage somme toute amplement mérité. Les applaudissements furent nourris et à la mesure de la prodigalité de l’OSM et de Maestro Nagano à qui je lève mon chapeau.