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Trois ans se sont écoulés depuis qu’Émile Bilodeau est entré pour de bon sur la scène québécoise avec Rites de passage. Hier soir, le premier de classe montait sur les planches du théâtre Fairmount pour le lancement officiel de son deuxième album, Grandeur mature.
Les sceptiques…
Des figurants portant des frocs médiévaux circulent dans l’assistance. La scène est jonchée de divers objets d’époque évoquant un banquet à la bonne franquette dans un petit bourg : vigne, armoiries, trône en bois, épée, tas de pierres… Tout de toc. Une petite musique médiévale retentit dans les haut-parleurs (en alternance avec le hit de Manau) en attendant le début du concert. Les figurants montent sur scène quelques fois, annonçant l’arrivée de la reine et du roi. On a même droit à une haie d’honneur pour célébrer l’arrivée de ces souverains des limbes. Des «vive le roi» retentissent, le chanteur est présenté comme un certain «Émile de la Water Bilo» et on grince un peu des dents… Tout ça fait tellement penser à l’Auberge du dragon rouge que ça donne faim et, à part de nous rappeler le jeu de mot douteux qui orne la pochette ainsi que le premier titre de l’album («Robin des bois»), on comprend mal la raison de toute cette mascarade.
Est-ce qu’on joue «pour s’amuser», comme un dilettante des jeux de rôle grandeur nature qui brandit l’épée de mousse pendant que son petit fait une sieste, ou on se prend au sérieux, comme celui qui veut tellement simuler la «vraie» expérience qu’il ne paie même pas une seule douche – ni même à son petit - durant son pèlerinage annuel à Bicolline? Que faisons-nous, là sur le Vieux Continent, dans une époque précédant la conquête des Amériques, alors qu’on est ici, au Fairmount pour entendre une des voix qui réussit le mieux à rendre notre langue musique? Le mot «mature» dans le titre de son deuxième album... Émile Bilodeau laissera-t-il vraiment tomber son côté espiègle, si attachant? «Monsieur Émile»? On sait que cette histoire d’Yves Beauchemin se termine de triste façon. Avec tout ce toc, on est loin des mots d’esprit de notre Longueuillois préféré, on est loin de sa légendaire candeur.
Durant la courte soirée, Émile Bilodeau réussira à nous convaincre, à nous conquérir à nouveau, comme il l’avait fait avec son premier album. Jusqu’à son arrivée sur scène, on nous a toutefois permis d’en douter.
…seront confondus!
Émile et ses musiciens arrivent sur scène. Ils ont beau porter des chapeaux de Robin des bois, le jeu s’arrête (enfin) ici : vêtus de vêtements «normaux» ils entament leur set tout en rock et les sparages cessent. «Robin des bois», très accrocheuse dans sa version studio (le clip est aussi à voir en passant…), passe très bien sur scène, mettant bien en valeur le beau riff de guitare sur lequel la chanson s’érige.
La mise en contexte aussi est bienvenue puisque nous étions sans doute plusieurs à craindre qu’Émile cherchait à nous signifier son envie de déjà prendre sa retraite avec les paroles «chu pas dans’ bonne profession».
En introduction à «Échec et mat», le chanteur explique aussi que son nouvel album se veut une célébration des différences et qu’il sent qu’en ces temps sombres, «plus on est de monde à chanter ces chansons-là ensemble, plus le monde ira bien». «Freddy Mercury», «une toune qui n’a aucun rapport avec Queen», vient ensuite, faisant briller le style de l’auteur, capable de déconstruire n’importe quelle image pour la faire parler du monde d’aujourd’hui. «Candy» permet au groupe de musiciens de bien se faire valoir et la version sur scène de cette chanson impressionne tant elle est fidèle aux arrangements originaux, si efficaces. «J’ai vu la France» nous prouve que le parolier est encore en grande forme. Avec ce titre, il réussit de main de maître à chanter l’amour du territoire sans tomber dans les fleurs du tapis constitutionnel. C’est durant l’introduction de cette chanson qu’il se montre le plus émotif, parlant de ses voyages à travers le Québec et des combats menés par les Abitibiens pour protéger les sources. Excellent morceau pour terminer une performance. Le (court) rappel, lui permet d’entamer l’unique chanson qu’il chante seul à la guitare, Yoga, dont le texte traite d’éco-anxiété sur une note humoristique de très bon goût.
Au final, après ces 7 chansons, on se demande où sont passées les 7 autres qui composent la nouvelle offrande de l’auteur-compositeur-interprète, mais on apprécie l'unicité de la soirée, où seules des nouvelles chansons ont été interprétées. Le temps est venu de mettre la main sur ce nouvel album d'Émile Bilodeau.
Grandeur mature sort officiellement le 4 octobre. Le jeune surdoué de la chanson québécoise initie une tournée qui le mènera aux quatre coins du Québec (ainsi qu’à Iqualuit) entre 10 octobre 2019 et le 1er mai 2020.