Auteur, compositeur et interprète, Yann Perreau demeure un artiste entier et unique en son genre depuis ses débuts sur la grande scène québécoise. Suite au lancement de son cinquième album, Le fantastique des astres, en avril 2016, Yann Perreau a entamé une tournée de spectacles qui s’étendra jusqu’en février 2018. Toutefois, c’est pour fêter le 10^e anniversaire de son spectacle Perreau et la lune que l’artiste était présent à la Place des arts ce vendredi 9 juin, lors des FrancoFolies de Montréal 2017.

Il y a dix ans, le spectacle Perreau et la lune foulait les planches du Quat’Sous et offrait un Yann Perreau tout en poésie, intime et magistral. Avec pour seul compagnon l’incroyable et talentueux musicien Alex McMahon, Perreau se dévoilait sur un fond musical mystique et savoureux. L’artiste émergent qu’il était a, depuis, acquis une solide expérience des arts de la scène tant au niveau théâtral que musical. C’est avec force, énergie, douceur et finesse que Yann Perreau nous revient avec Perreau et la lune, toujours avec pour seul complice de scène, Alex McMahon.

Il n’y a pas de mot

C’est soir de pleine lune en ce 9 juin 2017. Un délicieux hasard. Dans la petite Cinquième salle de la Place des arts, plusieurs générations attendent l’entrée sur scène du grand Yann Perreau. L’ambiance est à la détente, au plaisir d’être là, dans le moment présent, pour ce spectacle qui a déjà fait ses preuves il y a dix ans. Certains ont déjà vu le spectacle, d’autres piétinent de joie d’assister à ce tableau plus personnel de l’artiste.

Dès les premières notes, le public est conquis. Perreau danse sur scène, s’amuse et tourbillonne, entre ombre et lumière, seul sur son orbite. Offert dans sa version intégrale d’il y a dix ans, le spectacle Perreau et la lune propose par contre un Yann Perreau plus enraciné que jamais.

Yann Perreau a bien vieilli. En fait, il n’a pas vieilli, il a maturé. Certains rigoleront de cette affirmation, car qui dit Perreau ne dit pas nécessairement maturité au sens propre, mais la folie de l’artiste a bel et bien évoluée émotionnellement. De bien grands mots me direz-vous, mais sachez qu’il n’y a pas de mot pour décrire Perreau.

Le plus bel article finement ficelé autour de son art ne saurait lui rendre grâce. Et lorsqu’on assiste à Perreau et la lune, nous sommes encore plus abasourdis par la désinhibition, la folie, le talent brut de cet homme-ado-enfant qui se livre à travers son corps, son cœur et son âme. À lui seul il crée un monde à part, le monde de Perreau.

Un monde unique, coloré, buzzé. Ce monde est sa force, son repère, sa poésie, son exutoire. L’imaginaire de Perreau nous ramène indéniablement derrière le miroir de l’absolu.

Pas de place à la nostalgie ou au spleen de l’artiste déchu, Perreau a des ailes et nous soulève par ses mots, sa voix, sa face cachée.

La face cachée de la lune

Tant d’artistes, poètes et âmes sensibles se sont confiés à la lune et Perreau ne fait pas exception. On le sent tendre, fou, fragile et déluré, un peu plus en paix avec lui-même qu’il y a dix ans, un peu plus empathique envers tout ce qu’il est, sous tous ses visages, sans masque, entièrement lui.

Perreau se dévoile dans un style cabaret, à travers l’écho des voix anciennes qui ont jadis rempli les grands théâtres de Paris, par les vers poétiques des artistes solitaires, par l’intensité des grands chanteurs qui ont roulé leur bosse avec « sexe, drogue et rock and roll » tatoué sur le cœur.

Frôlant la psychose, l'exacerbation des sens et l’euphorie, l’art de Yann Perreau est à lui seul mille visages, personnages, un défi pour la raison, un exutoire franchement addictif. Le public, pourtant rassasié, en redemande encore à la fin du spectacle, Perreau enchaînant les rappels sans jamais raté sa cible : s’offrir entièrement.

L’authenticité émane de l’artiste comme de l’homme qu’est Yann Perreau. En dehors de ses activités professionnelles, il a depuis quelques années multiplié les expériences spirituelles et humaines et cela transparaît dans ses échanges avec le public.

À titre d’exemple, sachez que Yann Perreau s’implique depuis 2005 auprès de l’organisme Jeunes musiciens du monde, qui vise à permettre aux jeunes issus de milieux à risques de développer leurs capacités et leurs aspirations en offrant gratuitement des cours de musique, des activités d’expression musicale et un accompagnement personnalisé. Plusieurs objets du décor utilisé dans son vidéoclip Faut pas se fier aux apparences ont d’ailleurs été mis en vente au profit de Jeunes musiciens du monde.

Son dernier album, Le fantastique des astres, est à ce jour son album le plus vendu et sa tournée de spectacles promet d’être à l’image colorée du chanteur.

Soyez présent lors de son spectacle aux FrancoFolies de Montréal, ce lundi 12 juin 2017 à 21 heures sur la scène Bell. Perreau promet une soirée-happening avec les artistes Pierre Kwenders, Laurence Nerbonne, Philippe Brach spécialement conviés pour l'occasion, et d'autres invités surprises.