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« Très fort », voilà définitivement le qualificatif du concert d’hier soir à la Maison Symphonique dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal. On avait la chance d’y entendre deux grands interprètes/compositeurs en solo, accompagnés de petit matériel électro: Colin Stetson aux saxophones et clarinette contrebasse, puis Tigran Hamasyan au piano.
« Fort », oui c’est effectivement le mot. Dès son arrivée sur scène, Colin Stetson sort son artillerie lourde. Il ne fait pas de manières et se lance dans son trip complètement fou où à travers un simple saxophone, les voix se multiplient à l’infini, avec des boucles obsédantes et un beat obnubilant. Il joue vite, il joue fort, il joue longtemps, et il maîtrise à la perfection la respiration circulaire dans son instrument, ce qui lui permet de jouer en continu. Colin Stetson manie avec adresse les trilles en boucle au-dessus desquelles il ajoute un jeu de percussion avec les touches de son instrument, et une ligne mélodique avec sa voix. Autant vous dire qu’une simple pédale de Looper permet de faire bien des choses ! Le résultat est assez impressionnant ; le résultat est aussi fort, très fort, et peut-être trop fort, voire même agressif, si l’on se fie aux nombreux départs de spectateurs durant tout son show. En clair, on embarque, ou on n’embarque pas, mais alors vraiment pas. Pour saisir ce qu’il propose, une connaissance des instruments et des techniques permet effectivement de donner un peu plus de sens à sa musique. En effet, pour sa troisième toune, après le saxophone alto et le saxophone baryton, il enfourche sa clarinette contrebasse et tel un didjeridiste, il nous invite à découvrir toutes les variantes possibles sur une même note, à travers des vibrations irrégulières et des harmoniques très périlleuses. Cette introspection sonore se transforme peu à peu en dubstep infatigable auquel s’ajoute une mélodie lointaine, si particulière à Colin Stetson. Pour son sixième et dernier morceau, de nouveau au baryton, il perpétue cette introspection sonore en y ajoutant cette fois-ci de nombreux effets tels des flatt, quarts de ton, et harmoniques variés. Bref, toute une panoplie de techniques aux influences aussi diverses que Bach, Jimi Hendrix ou Albert Ayler, un artiste à découvrir ne serait-ce que pour la symbiose de tous ces éléments.
En deuxième partie, c’est Tigran Hamasyan qui fait son retour après trois ans d'absence sur la scène montréalaise, tout à fait simplement et de façon très touchante. Il débute sur son LaunchPad avec un thème tout simple qu’il transforme peu à peu, et auquel il ajoute, lui aussi, un chant en superposition. On est comme absorbé, et ce n’est que le début… Il poursuit au piano, à la voix et au beat box tout discret et pourtant indispensable à la structure rythmique. Difficile de décrire la grâce avec laquelle il nous enivre, difficile d’expliquer à quel point des mélodies si simples permettent de nous transporter si loin. Il est venu hier soir pour présenter son nouvel album, An Ancient Observer, véritable conte contemplatif sorti en mars 2017. Il est allé puiser son inspiration chez lui en Arménie, au pied du Mont Ararat, volcan turc recouvert de neiges éternelles, pour nous faire entrer dans son univers candide et nostalgique, sensible et poétique, où s'entremêlent danses baroques, synthés, beat box et voix surnaturelles. Il jongle d’un mode à un autre, d’une rythmique à une autre, d’un style à un autre, tout en restant parfaitement humble. Tigran Hamasyan est un artiste.
Pour plus d'informations sur le reste de la programmation au Festival International de Jazz de Montréal, qui se déroule jusqu'au 8 juillet prochain dans le Quartier des spectacles, cliquez ici.