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Le 5 août dernier, pour son dernier concert de la saison, le Festival de Lanaudière présentait À l'amour comme à la guerre, dédié essentiellement au grand compositeur russe Dmitri Chostakovitch. La musique était jouée par l'Orchestre Métropolitain, sous la superbe baguette du maestro Yannick Nézet-Séguin dont la réputation n'est plus à faire...
Sur l'immense terrain du magnifique amphithéâtre Fernand-Lindsay, nous étions plusieurs milliers de mélomanes à nous être donné rendez-vous pour écouter, en plein air, ces deux œuvres majeures de Dmitri Chostakovitch : le Concerto pour piano n° 2, op. 102 et la Symphonie n° 7 en do majeur, op. 60, aussi appelée « Léningrad ». C'est dans un silence respectueux et un plaisir partagé que nous avons recueilli la beauté de ces œuvres, jouées au piano par l'excellent et virtuose Marc-André Hamelin, dont le talent réside en sa capacité de livrer pleinement toutes les émotions exprimées dans la musique, et ce, quelle que soit la difficulté technique. Pour l'accompagner, un magnifique orchestre d'une soixantaine de musiciens, visiblement dans une forme olympique, et un chef énergique, vif et sensible, qui donne à tout cet ensemble un supplément d'âme et de vigueur rarement vu chez un chef d'orchestre !
Crédit photo: Pure Perception
C'est qu'il faut le voir s'activer, ce Yannick-Nézet Séguin ! Ses gestes amples et ronds embrassent les mélodies plus douces et intérieures, tandis que ses envolées majestueuses, vigoureuses et précises appellent la fougue et la pleine puissance de tous ses musiciens. Le voir diriger constitue, en soi, un spectacle à lui seul ! Il électrise littéralement l'orchestre et les spectateurs.
Les œuvres
La première œuvre, le Concerto pour piano n° 2, op. 102 est une œuvre légère, pétillante de vie, d'humour et de bonne humeur. C'est donc un excellent choix qu'a fait le Festival de Lanaudière, car c'est tout l'été qui exulte ici sa joie de vivre. Chostakovitch avait écrit cette musique pour son fils, lui-même pianiste, en 1957. Le dernier mouvement contient même une blague, pour tous les jeunes pianistes, avec une allusion au cahier d'exercices Hanon. Que de souvenirs m'a rappelé ce fameux cahier Hanon, alors que j'étais élève en piano au Conservatoire ! La finale, enflammée, se termine en feu d'artifice... et les spectateurs, debout, en ont bien sûr redemandé ! Marc-André Hamelin ne s'est pas fait prier et nous a offert, généreusement, un prélude de Rachmaninov, magnifiquement interprété. Puis, une pause a permis à tous et chacun d'aller se chercher un rafraîchissement et d'échanger sur les prestations qu'ils venaient d'entendre.
La deuxième œuvre, plus longue, a une histoire plus complexe et plus tragique. Composée en décembre 1941, alors que les Allemands envahissaient la Russie et se dirigeaient vers Léningrad, Chostakovitch a composé cette symphonie comme un appel à la résistance, au courage, au défi, à l'héroïsme et à la victoire souhaitée. Rarement œuvre classique aura ainsi servi à fouetter l'esprit des combattants... Elle est devenue le drapeau même des Russes, luttant contre l'envahisseur. Tout en présentant l'œuvre, maestro Nézet-Séguin a rappelé, à juste titre, que « les mots s'arrêtaient là où la musique commence. »
Le début de la symphonie exprime une grande confiance et une inébranlable détermination. Le deuxième thème est également lyrique, détendu, chanté par les violons en arrière-plan. Cependant, au lieu de continuer sur cette lancée et de développer les deux premiers thèmes, comme d'habitude, Chostakovitch rompt complètement le procédé standard en amenant une nouvelle mélodie rappelant la marche militaire. La caisse claire martèle le rythme de la marche militaire, jusqu'à en devenir obsédant.
Crédit photo: Pure Perception
Nous sommes en guerre. Les troupes allemandes, de plus en plus nombreuses, de plus en plus fortes, martèlent les pavés de Léningrad, au son de leurs grosses bottes lourdes. L'évocation musicale devient de plus en plus forte, de plus en plus impressionnante, jusqu'à devenir une force colossale, brute et brutale, qui domine la ville assiégée. Au sommet de l'implacable offensive musicale, la symphonie reprend le thème du début, mais en do mineur... mode qui marque en soi la tristesse et la mélancolie... Cela indique, sur le plan symbolique, le début de la capitulation et en même temps un geste héroïque de défi...
Après le chaos, la lutte, la guerre et la souffrance exprimés musicalement par, entre autres, d'imposants cuivres et tambours, arrive ensuite, vers la fin de ce mouvement, le chant des altos, telle une chanson réconfortante. Le dernier mouvement revient au climat de guerre et nous transporte dans un maelström de puissants sentiments, appelant la force héroïque et la victoire ultime.
Quelles pièces ! Quel spectacle ! Le public debout est transporté, et c'est rempli d'enthousiasme et de reconnaissance qu'il applaudit à tout rompre ce magnifique chef et son orchestre tout aussi flamboyant.
Le Festival de Lanaudière nous reviendra l'an prochain. Soyez à l'affût des dates et des spectacles à venir...