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Dans le cadre de Montréal en Lumière, on a souvent un choix difficile à faire quand on décide d’aller voir un spectacle, étant donné la programmation riche en talents. Le 10 mars dernier, je vous avouerais que prendre une décision n’a pas été très difficile de mon côté. Bien que je n’aie découvert Devendra Banhart qu’il y a deux ans environ, découvrir sa musique a chamboulé ma vie au quotidien. Hier, donc, c’est à grandes enjambées que je me suis rendue à son concert qui débutait à 20h au Métropolis.
Première partie assurée par ses musiciens
Le spectacle s’est ouvert avec la performance d’abord solo de Josiah Steinbrick, le bassiste multi-instrumentiste aux mille facettes de Banhart. Il a commencé le spectacle tout en douceur, avec une longue chanson libre et spontanée jouée à l’aide d’un kalimba, et ensuite en crescendo d’intensité en utilisant, entre autres, un « loop station ». Lorsque Rogov l’a rejoint sur scène, le ton est resté doux et chaud, avec une approche cette fois plus folk et des effluves un peu plus assumées qui sentaient la plage. On a senti alors qu’on se rapprochait de Banhart… L’acte non dénué d’intérêt était apaisant et créait une atmosphère « peace and love ». Devendra n’a pas manqué de souligner chaleureusement le talent ainsi que l’amour qu’il ressent pour ses complices de scène, un peu plus tard dans la soirée.
« Ape in Pink Marble », « Mala », « What Will We Be », etc…
Bien entendu, nous étions beaucoup à être fervents et tendus d’excitation dans l’attente de voir le chanteur enfin monter sur les planches du Métropolis. Dès son entrée sur scène avec « Saturday Night », extrait sorti de son dernier-né Ape In Pink Marble, on a rapidement compris que c’était un Banhart fidèle à lui-même qui nous rendait visite dans la métropole, sa nonchalance sympathique caractéristique l’habitant plus que jamais. En effet, avec sa moue joueuse et sa gestuelle grandiloquente, il a cédé à l’envie soudaine, par exemple, de jouer avec la hauteur d’un pied de micro tout en chantant, ce qui a donné lieu à une situation absurde dont il semblait se régaler.
Au travers des « Good Time Charlie », « Mi Negrita » et « Fur Hildegard Von Bingen » (Mala), en passant par plusieurs de ses anciens succès du temps de What Will We Be, The Charles C Leary, Cripple Crow et Niño Rojo, il a semblé nous faire l’honneur d’une série d’expérimentations gestuelles et de déplacements scéniques dénudés de logique ou de mise en scène cohérentes. On l’a vu tantôt devant ou derrière l’un de ses acolytes, devenant par moments lui-même l’observateur de son propre acte. On s’est douté toutefois que ces charmantes interventions, quoique d’apparence spontanées, faisaient partie du personnage singulier. Cette attitude pourrait à la limite être teintée d’arrogance pour quiconque n’a pas l’attitude enfantine, le naturel désarmant et le « swag » de Banhart. Bien entendu, sa voix unique et sa musique aux sources éclectiques (rock, alternatif, soul, folk) que certains qualifieront même de psychédélique, sont aussi de grands facteurs de la popularité de ses représentations.
Le chanteur et artiste visuel de 35 ans nous a généreusement partagé sa musique recherchée sur environ 75 minutes d’un spectacle diversifié qui nous a même parfois fait danser, secondé par Noah Georgeson (guitare, voix), Gregory Rogove (batterie, voix), Josiah Steinbock (basse, instruments multiples, voix) et Todd Dahlhoff (guitare). Vers la fin, il nous a offert quelques-uns de ses titres en solo dont « Quedate Luna» de Cripple Crow, à la demande spéciale d’un fan. On a pu en entendre plus d’un dans la salle chanter cette jolie pièce. Ses musiciens lui sont revenus par la suite pour « Golden Girls » (Mala), la finaliste, avant de quitter la scène une première fois. Les artistes sont ensuite réapparus pour un rappel précédé d’une dédicace ̶ sarcastique, on se le doute ̶ à Donald Trump avant « Fig In Leather », un bon tube «funky- groovie ». Pour ma part, mes coups de cœur de la soirée ont été : « Daniel », « Golden Girl », « Won’t you Come Over » (Mala), « Middle Names », « Good Time charlie », « Jon Lends a Hand » et « Fig in Leather » (Ape in Pink Marble)… Bien sûr, il faut tenir compte du fait que mon objectivité a été plutôt influencée par le fait que ce sont ces derniers opus qui m’ont fait découvrir l’artiste.
À ne pas passer sous silence…
En résumé, ça aurait été une magnifique, voire incroyable soirée si on pouvait oublier un certain désagrément majeur. Je ne peux pas passer sous silence la colère et la tristesse qui se sont emparés de moi lorsque j’ai réalisé qu’environ le tiers des personnes dans la salle parlaient de façon très loud. J’ai tôt fait de comprendre que j’en devrais faire le deuil pour la soirée. Des amis et moi, on a essayé de faire taire poliment certains effrontés qui nous entouraient et nous nous sommes rendus rapidement compte, à notre grande stupéfaction, que c’étaient nous les « étrangers » du lot. Une jeune femme nous a même répondus « Pourquoi j’arrêterais de parler. J’ai le droit… ».
Je ne sais pas si c’est une nouvelle mode qui est en train de s’emparer de la métropole et quelles sont les raisons exactes, à l’origine, qui peuvent légitimer ce manque de respect… Jason Bajada, un artiste montréalais, a même fait un post sur son journal pour témoigner de sa déception. Une chaîne de commentaires s’est aussitôt empressée d’approuver son message, dénonçant cet improbable dénouement de soirée. Est-ce que Devandra Banhart est un artiste si prisé qu’il attire à la fois des « fans » et un genre de public mondain qui court simplement les événements de type « M’as-tu vu » ? Est-ce pour cela que certaines personnes n’étaient apparemment pas là pour apprécier la qualité de l’artiste, qui se déployait pour nos oreilles et devant nos yeux? Je me pose encore aujourd’hui beaucoup de questions, et trois jours n’ont pas suffi à effacer ce sentiment d’amertume et d’inquiétude qui m’ont prise de court vendredi dernier.
Ceci dit, la musique de Banhart étant souvent douce, nuancée, son univers devient intrinsèquement lié à son contexte… il a été difficile pour beaucoup d’entre nous de se concentrer sur la musique belle et nuancée de l’Américain. Je me permets de clore ce paragraphe en répondant à la jeune femme dont j’ai mentionné le commentaire plus haut : « Oui, tu as le droit… tu as aussi « le droit » de mettre tes pieds sur la table lors d’un souper en famille…». Bien sûr, qu’il ne s’agit pas ici de questions de droits civils; mais plutôt d’un droit éthique que je considère pour le moins tout aussi important.
J’espère sincèrement que les salles de concert vont réagir à cette nouvelle vague, en resserrant les règlements et la supervision dans la salle. Jeudi dernier, pour la première partie de Peter Peter au Club Soda, le même genre d’incident avait retenu mon attention.
Longue vie Devendra Banhart. Nous tenons à nous détacher complètement de cette minorité de personnes qui t’ont manqué de respect vendredi.
Amour, tes fans montréalais.