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Le samedi 20 janvier à Montréal, la salle Bourgie a été envoûtée par l’Ensemble Caprice et OktoEcho, qui ont fait voyager leur public de l’Inde à l’Europe, en suivant les traces de la musique gitane.
Dans l’ancienne église qu’est la salle Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), la magie peut facilement arriver. C’est ce qui s’est passé samedi dernier, lors du concert de l’ensemble canadien Caprice, qui avait invité l’ensemble OktoEcho à partager l’affiche pour un programme au nom évocateur : « De l’Orient aux gitans baroques ». Interprétant des musiques indiennes, retranscrites par un lord anglais au XVIIIe siècle, et des musiques gitanes retrouvées en Europe, les musiciens ont charmé leur public. L’Ensemble Caprice et OktoEcho n’en sont pas à leur premier essai, puisque la musique gitane a déjà eu les faveurs de leurs deux précédents programmes, l’un consacré à « Vivaldi et les gitans » et l’autre à « Telemann et les gitans » – dont un extrait a figuré au programme du 20 janvier. Ce troisième programme, « De l’Orient aux gitans », est donc le dernier volet de cette trilogie, qui revient sur l’histoire des premiers métissages musicaux entre Orient et Occident.
La majeure partie du concert était composée de pièces tirées de deux manuscrits quasiment inconnus. Le premier, The Oriental Miscellany (paru à Calcutta en 1789), est constitué de mélodies indiennes, que le compositeur anglais William Hamilton Bird a transcrit et arrangé pour guitare et instruments occidentaux. Celles-ci ont été jouées tantôt sur des instruments baroques occidentaux (flûtes, viole de gambe, violon et guitare baroques), tantôt sur des instruments orientaux (oud, tabla et kanun), tantôt par tous les instrumentistes et la soprano Ariadne Lih ; l’Ensemble Caprice et OktoEcho menant leur propre interprétation de cette musique indienne avec une liberté toujours musicale et avec une touche d’humour. L’autre manuscrit mis à l’honneur par les musiciens était une œuvre datant de 1730 et découverte à Uhrovska (Slovaquie), compilation de 350 airs gitans retraçant les pérégrinations de ce peuple nomade à travers l’Europe de l’Est. Des pièces d’auteurs plus classiques se mêlaient au reste : par exemple, une œuvre de Telemann, ce compositeur allemand de l’époque baroque et auteur de pièces inspirées des musiques gitanes, qu’il raconte avoir écrites au milieu des gitans. Le public a ainsi pu les (re)découvrir avec les musiciens de Caprice et d’OktoEcho.
Si le lien entre la musique gitane et la musique indienne peut paraître assez mystérieux, Matthias Maute – le flûtiste et chef de l’Ensemble Caprice – l’a expliqué par l’histoire du peuple gitan, parti de l’Inde au premier millénaire et arrivé en Europe quelques cinq cents ans plus tard, et dont la musique est faite de tous les lieux qu’il a traversés. Il n’en reste pas moins que l’on passait d’un univers à un autre à chaque pièce, ce qui m’a parfois un peu frustrée, tant chaque univers évoqué par ces pièces méritait qu’on s’y attarde. Mais cela n’a pas empêché le triomphe : le concert s’est achevé sur un tonnerre d’applaudissements, le public debout, conquis.
Ce concert, mosaïque musicale chaleureuse et mystérieuse, nous rappelle que les métissages musicaux ont une longue histoire. En jouant ces manuscrits quasiment oubliés de tous, l’Ensemble Caprice et OktoEcho poursuivent une belle entreprise musicale faite de rencontres et d’échanges. Soyez à l’affût pour leur prochain concert !
Pour repérer les prochains concerts des artistes, c’est par ici pour OktoEcho, et par là pour l’Ensemble Caprice. Sinon, jetez donc un œil au programme de la salle Bourgie par la Fondation Arte Musica, où se côtoient musique classique, baroque, jazz et musiques du monde, en cliquant ici.