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Avant de finir leur tournée québécoise à Gatineau, le groupe franco-marocain Bab l'Bluz s’est arrêté deux soirs à Montréal. Les quatre musiciens aux influences multiples ont présenté leur musique sur la scène de la Maison de la culture de Villeray mercredi 30 novembre devant un public réceptif et captivé.
Le programmateur de la salle avait découvert le groupe lors l’édition 2021 de l'événement RIDEAU, qui présentait des vitrines de talents, en ligne - je n’ai pas besoin de vous rappeler pourquoi! Il était ravi de pouvoir enfin accueillir le groupe, et on comprend pourquoi!
La rencontre entre la chanteuse et musicienne marocaine Yousra Mansour et le musicien Brice Bottin lors d’une résidence artistique à Marrakech en 2016 marque le début de l’aventure. Ils se rejoignent dans leur intérêt commun pour les instruments gnawa traditionnels aux sonorités trances et composeront alors ensemble les chansons du premier album. Ils seront ensuite rejoints par Jérôme Bartolomé et Hafid Zouaoui et formeront ainsi le groupe complet Bab l’Bluz qui puise ses inspirations dans la musique Gnawa traditionnelle, le rock et le blues psychédélique.
La culture Gnawa est issue de la rencontre entre traditions sahéliennes, berbères et musulmanes et se retrouve principalement au sud du Maroc et regroupe croyance, rite et musique.
Même si le gnawa semble être l’influence principale du groupe, leur formation musicale pourrait presque être qualifiée d’une fusion rock classique - avec bien sûr quelques différences. Les habituelles guitares et basses électriques ont été troquées pour des instrument gnawa traditionnels légèrement revisités. Le musicien Brice prend le rôle de bassiste avec un Guembri, instrument essentiel dans la musique gnawa. C’est un instrument à trois cordes pincées fait d’une caisse de résonnance en bois massif creusé recouvert d’une peau de dromadaire tendue et d’un manche cylindrique en bois où sont accrochées trois cordes en boyau. La chanteuse, elle, enchaine les solos endiablés sur son Awicha électrique, petit guembri plus aigüe d’une octave, comme le ferait le lead guitariste d’un groupe de rock. Pas de remplacement pour un instrument traditionnel du côté du batteur. Néanmoins, il est accompagné par le quatrième membre du groupe qui alterne entre plusieurs percussions maghrébines dont le Taârija, un petit tambour et les Qraqeb, formées de deux pièces de métal, que l’on entrechoque pour former un son (autre instrument indispensable dans la musique gnawa). Entre ses interventions à la percussion il colore également l’univers musical à l’aide d’une flûte nord-africaine appelé ghayta.
Le groupe nous offre une belle fusion entre la musique gnawa traditionnel grâce aux instruments et au dialecte marocain, le « darija », dans lequel chante Yousra Mansour et un rock blues électrifiant et psychédélique que l’on reconnait notamment dans les effets sonores et dans l’organisation de certains des morceaux. Il s’ancre dans le mouvement « Nayda », qui peut signifier « réveil » ou « debout » en darija, mouvement culturel marocain récent synonyme de renouveau qui est associé à une ambiance festive et décontractée mais aussi à un réveil intellectuel. Le groupe nomme d’ailleurs son premier album du même nom que le mouvement.
Seul bémol de la prestation : la salle était uniquement composée de places assises, il était donc assez compliqué de danser comme il se doit face à l’énergie brute des musiciens. Mais contre toute attente, une petite moitié des spectateurs ont répondu à l’appel des musiciens, se sont levés et sont descendus danser devant et sur la scène pour les dernières chansons. Un beau moment de partage lors duquel une des spectatrices a même rejoint Jérôme Bartolomé dans les percussions en jouant tour à tour des Qraqeb et du Taârija.
Si vous êtes intéressés ou intrigués par ce type de musique, ne manquez pas Gnawa Diffusion, un grand groupe algérien de musique gnawa, qui passera le 9 et le 10 décembre à la Salle Désilets à Montréal, à l’occasion de leurs 20 ans de carrière. Un incontournable pour les amateurs de gnawa!