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Les Éditions Sémaphore ont vu le jour en 2003 et publient des œuvres inspirantes qui amènent les lecteurs à rêver, à se positionner et à réfléchir sur les différents thèmes abordés par les auteurs. L’une de ces écrivains, Mireille Gagné, a publié en novembre 2018 son dernier livre Le syndrome de takotsubo, magnifique recueil de nouvelles qui déclenche tant notre pulsion de vivre que notre vulnérabilité face à la vie.
« Le syndrome de takotsubo [...] se définit par une forme rapide et transitoire de défaillance cardiaque aiguë, déclenchée par un stress émotionnel ou physique intense. »
Chaque livre de Mireille Gagné se découvre comme un monde à part entière, une immersion en soi, en l’autre, une ouverture sur des personnages qui ne sont en fait que de simples êtres en proie aux interactions avec l’extérieur et à leurs remous intérieurs.
Le syndrome de takotsubo se révèle tout autant poétique que dramatique, autant chaleureux que destructeur. Il y a dans chaque nouvelle un désir profond d’émerger de la grande surface qu’est le joug émotionnel, de dépasser nos propres limites, de nager à contre-courant.
Les 17 nouvelles qui composent le livre Le syndrome de takotsubo témoignent des liens qui nous unissent aux autres et aux situations, et qui définissent la relation que nous avons avec nous-mêmes. Comment réagissons-nous, quels choix faisons-nous? Et si le pire nous arrivait, notre coeur, fidèle phare, cesserait-il de battre?
Chaque relation nous détermine
Le lien que nous entretenons avec notre mère est la première relation symbolique de notre vie. Les première, huitième et dix-septième nouvelles du livre nous font réaliser l’importance que le regard de la mère peut avoir sur notre propre vision de nous-mêmes, sur nos désirs, sur notre besoin d’être reconnu à notre juste valeur.
« Pendant que je me demande si j’arriverai à retrouver mon chemin sans GPS, j’entends ma mère soupirer très fort. Je me retourne vers elle; tout ce que je vois, c’est un trou noir, de la colère, puis de la déception, une vieille déception qui prend racine très creux dans sa poitrine, un vide, un fossé impossible à remplir: je n’ai jamais été à la hauteur. »
Cette impression de vide, de ne jamais pouvoir satisfaire les besoins de l’autre et encore moins les nôtres, prend souvent racine dans la petite enfance. Dans la seconde nouvelle qui porte sur le lien maternel, l’auteure raconte l’histoire de Mélanie, fille ordinaire qui désire être aimée pour ce qu’elle est, mais qui est détruite par les commentaires de la mère nourrice.
« Célibataire depuis toujours, tu considères que c’est parce que tu n’es pas mémorable. Tu te sens beige tapisserie. »
Mélanie ira à un rendez-vous réservé par sa mère sur internet pour y rencontrer un homme fier, mais tellement laid en-dedans. Elle se vengera plus tard dans le recueil, à la dix-septième nouvelle. Son cœur vaut mieux que lui. Elle se choisit malgré les idéaux de sa mère.
La relation au père est également abordée dans Le syndrome de takotsubo.
« Il ne voulait pas partir, mon père. Ma mère a eu beau essayer de le convaincre pendant des jours d’aller vers la lumière, de se laisser aller. Rien n’y faisait. Il était crispé dans le présent. »
La mort de nos parents apporte toujours une insécurité en nous, une perte de repères, peu importe l’âge où le décès survient. La sixième nouvelle est une ode au père, grand chasseur, homme de peu de mots, pour qui la jeune femme aura toujours un amour grand et pur.
L’amour ne se traduit pas toujours en mots; il se ressent et se transmet de cœur à cœur, sans tout dire, dans le but ultime d’être entier avec lui.
Être
Si l’on ne perçoit pas de lien entre les premières nouvelles du livre, on est agréablement surpris de constater que la suite de certaines nouvelles se retrouve dans une autre nouvelle. Certains chapitres, par contre, demeurent orphelins, tels certains pans de notre vie qui ne sont que passagers. Il y a des relations qui se veulent ancrées à tout jamais en notre cœur et d'autres, sans être moins importantes, qui ne demeurent qu'un souffle sur nos voiles.
Mireille Gagné nous propose de brefs passages sur le destin de certains personnages qui se trouvent à la croisée des chemins, à un moment où le choix à faire est dans le ici et maintenant, instinctivement.
Il y a Zoé-Léa, dite Zléa, qui un jour a décidé de sauver sa peau dans une limousine, alors qu’elle faisait son quart d’escorte. Dans une autre nouvelle, l’auteure nous révèle le vrai visage d’une femme qui a tout, mais dont le mari ne peut concevoir d’enfant. Le quittera-t-elle, ou ira-t-elle combler par elle-même le vide qui meurt en elle? La décision lui appartient et ce qui ne devait durer qu’un soir sera remis sur son chemin d’une façon hasardeuse. Fabuleux coup de maître de l’auteure de nous rappeler que toute décision, aussi passée soit-elle, peut nous revenir brusquement dans la face au moment présent!
Le paraître ne survit pas longtemps sans être. À la dixième nouvelle, on rencontre une femme-mère-épouse, dont la famille paraît bien sur les réseaux, mais qui court tellement après le temps qu’elle n’a plus le temps d’embrasser sa fille avant de partir. On rigole de la voir courir au boulot, répondre aux appels, se faire des notes à elle-même et puis, bang!
Un accident lui fait prendre conscience de savourer la vie, de jouir de chaque moment. Ralentir le mouvement. Prendre le temps. Magnifique!
La relation avec nos bourreaux est également un thème récurrent dans le livre de Mireille Gagné. À la troisième nouvelle, on rencontre une femme en prison pour le meurtre de son mari. Peut-on aimer au point d’haïr, peut-on souffrir au point de tuer? Face à la mort, cette femme tiendra la main d’un autre prisonnier dont la cause de sa mise à mort est d'avoir été entièrement lui devant les autres.
« Il est né dans le mauvais corps, juste un peu de travers, juste assez pour se sentir de trop. Ni fille ni garçon, quelque part entre les deux, dans un fuseau horaire différent des autres, le cœur déjà brisé. »
Son erreur aura été de dévoiler qui il était en lui, ou plutôt en elle. Cette erreur lui coûtera sa vie, son être. Tous deux croiseront le regard du bourreau, dans un rayon de soleil, libres.
Tout est relatif
Les ennemis que vous voyez en les autres, l’inconnu qui vous effraie, le vide que vous tentez de remplir chez les autres ne sont que votre propre reflet. Nous sommes tous inter-reliés. Parfois nous ne savons pas ce qui justifie la réaction de l'autre. Et nous nous faisons des hypothèses qui, à elles seules, créent une suite d'événements incongrus.
La septième nouvelle parle d’un homme profondément amoureux dont la femme, de jour en jour, dépérit. Elle ne dit rien, mais est de plus en plus absente. Un jour, elle n’est plus là. Il la cherchera et attendra son retour, mais une simple carte postale, une seule phrase, « Pour survivre, il faut vivre », a changé le destin d’un homme passionnément amoureux. Il avait le choix entre vivre encore plus ou vivre un peu moins.
À la treizième nouvelle, on apprend la véritable raison du départ de la jeune femme. On est en droit de se demander si elle n’aurait pas pu tout expliquer à son amoureux plutôt que de le laisser aussi bêtement dans l’ignorance. Mais parfois, nous n’avons tout simplement pas la force d’expliquer.
Tout se rejoint, tout peut changer du jour au lendemain et on n’a pas d’autre choix que de suivre ce que notre cœur dit et d’en prendre soin du mieux que nous pouvons.
Nous ne pouvons vous transmettre dans un seul article toute la beauté du livre Le syndrome de takotsubo, mais nous pouvons fortement vous suggérer de vous le procurer afin d’en tirer toute la splendeur des écrits de l’auteure Mireille Gagné. Découvrez les autres publications des Éditions Sémaphore en cliquant ici.