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La vie est un jeu où l’on perd parfois des plumes, où l’on virevolte d’une situation à l’autre, où l’on s’accorde avec certaines personnes, créant ainsi un flot de souvenirs qui s’imprègne en nous. Il y a des moments, des gens, des temps indélébiles. Le jeu de la musique de l’auteure Stéfanie Clermont nous présente une gang d’amis au fil des années, à travers des fragments de leur vie passée et présente, entre silences et crescendos, unis à la vie à la mort.
« Un jour, tu viens au monde. Quelqu’un entre dans ta vie et tu ne sais plus ce que tu savais hier. Tu n’es plus celle que tu étais hier. Quelqu’un vient chercher en toi quelque chose qui allait mourir et lui sauve la vie. Tu es étonnée de n’avoir pas toi-même pensé à sauver la vie de ce quelque chose. Tu es étonnée d’avoir été de ceux qui se laissent mourir. Toi qui aimes tant la vie. Toi qui veux tant aimer. Quelqu’un vient te chercher et tu n’es plus dans ta tête. »
Le jeu de la musique paru chez Le Quartanier est le premier livre de la jeune auteure Stéfanie Clermont qui a reçu pour celui-ci le Prix du Conseil des Arts et des Lettres du Québec – Œuvre de la relève à Montréal 2017.
L’auteure marque le début d’une nouvelle ère littéraire de par la structure peu orthodoxe de son livre certes, mais aussi et surtout par son souci de respecter le rythme de ses personnages, d’être au diapason de leur chemin de vie et d’accompagner humainement ceux-ci à l’intérieur de leur existence saccadée.
Stéfanie Clermont a su creuser au plus profond du vide, là où plusieurs trop-pleins d’incertitudes se sont logés. À l’écoute de la génération actuelle, fragmentée entre tradition et désir de liberté, elle observe et transmet les crises existentielles auxquelles ses pairs font face dans le « ici et maintenant », à travers un passé toujours vivant et bruyant.
Le jeu de la musique offre un vibrant hommage à la vie dans tout ce qu’elle a de plus laid, de plus vrai, de plus humain et de plus grand.
Faire face à la musique et au jeu de la vie
Le jeu de la musique aborde plusieurs thèmes : le suicide, le deuil, la fille qui se fait battre par son chum et qui finit par trouver le courage de partir, la mère monoparentale, le racisme, la rupture, les agressions sexuelles cachées par la honte, l’amour qu’on cherche chez les autres, les relations familiales/amoureuses/amicales/professionnelles, les traumas qu’on tente de banaliser, la recherche identitaire, la dépression, etc.
Chaque personnage porte en lui toute sa marginalité et ses incertitudes face au monde hyperstimulé, hypercontrôlé, hyperengagé d’aujourd’hui. Où sont les repères, les phares, les appartenances de cette génération avide de crier, de parler, d’échanger dans le brouhaha du quotidien?
« Je regrettais tous les mauvais choix, toutes les journées gaspillées à errer et à me prélasser qui m’avaient menée jusqu’ici, au bureau d’Emploi-Québec, forcée de présenter les preuves de ma pauvreté et de "tenter de m’en sortir", forcée d’enlever les lunettes roses qui m’avaient permis de prendre mes déambulations pour des expériences de vie enrichissantes, forcée de voir ces déambulations pour ce qu’elles étaient, des détours du droit chemin, des excuses pour ne pas mettre un pied devant l’autre et avancer dans la vie, du sabotage de petite conne. »
Les réflexions de Zoé, Céline, Sabrina, Jess, Cassandre et tous les autres sont profondément humaines et teintées de ce vide qui nous effraie tous à différents niveaux. Il y a aussi Vincent, discret jusqu’au jour de son suicide. Sa présence presque passée inaperçue dans la première moitié du livre devient omniprésente par son souvenir. Ce sont souvent ceux qui parlent le moins, les eaux dormantes, qui un jour font le plus de bruit par leur silence. Les photos utilisées dans cet article sont préparées par le studio alif.media à la commande de notre projet.
« Tu es mon premier mort, Vincent. Je ne suis pas ton mort, as-tu répondu aussitôt. Je suis juste mort. Je suis mon propre mort. Et il faut que tu m’aimes comme ça. Ok, ai-je accepté, mais ça me semblait impossible. Je voulais t’aimer vivant, je voulais juste t’aimer vivant. »
Il y a de la poésie dans les écrits de Stéfanie Clermont, de la narration, des scènes théâtrales, des positions et… de la musique! Il y a aussi des murmures et des cris qui disent tout sans rien dire.
« Pour moi, il n’y a pas d’autres façons d’avancer. Je ne peux pas vivre, je ne peux pas guérir en essayant de me convaincre que le viol, l’abus, la domination, ce n’est pas si pire que ça, ou qu’il suffit de ne pas y penser. Je ne peux vivre qu’en me disant : oui, c’est si pire que ça. Je vais aller au fond des choses, je vais rencontrer celles qui ont vu la mort et qui sont encore ici, et je vais leur confirmer que ce qu’elles ont vécu, ça donne en effet envie de mourir, mais que si elles veulent rester, je reste moi aussi. » - Stéfanie Clermont
Le jeu de la musique est une œuvre qui se lit, s’écoute, se ressent, où le temps n’existe pas et où le jeu prend toute la place. Encore fallait-il en connaître les règles…
Le jeu de la musique
Stéfanie Clermont
Le Quartanier