Développer l’ouverture et l’empathie chez les enfants est très facile lorsqu’on prend différents moyens pour y arriver; le partage entre frère et sœur, parler ensemble de nos émotions, poser des questions à un enfant qui vient d’un autre pays, faire des recherches sur un pays particulier, essayer de comprendre pourquoi l’autre réagit de telle façon sont quelques exemples de moyens pour apprendre à s’ouvrir à la réalité de l’autre et à s’identifier à lui dans ses ressentis.

Voici quelques suggestions de lecture à faire en famille, en classe ou entre amis.

Parfois je suis un renard. Éditions Scholastic. 4 à 7 ans.

Par Danielle Daniel.

Parfois je suis un renard est un livre impossible à classer tant son unicité est remarquable. L’artiste métisse nous offre ce premier album comme une ode à l’enfance, au monde animal, à la tradition anishinaabée.

« Dans la tradition anishinaabée, tout le monde appartient à un clan animal. Ce dernier est décidé à la naissance et c’est généralement celui du père. »

L’auteure nous illustre 12 totems, 12 clans et nous décrit chacun d’eux en mots et en images. Chaque clan animal symbolise les aptitudes que l’on doit acquérir pour servir notre bande.

Force, sagesse, courage, vulnérabilité ne sont que quelques traits abordés dans cet album magique, fascinant et surprenant.

« Même si les enfants peuvent s’associer aux différents animaux-guides […] on estime généralement qu’un seul animal joue le rôle de guide principal […] L’animal instruit et protège l’enfant au fur et à mesure qu’ensemble, ils font l’expérience de leur vie physique et spirituelle. »

Un livre à savourer tant pour l’art qu’il contient que pour l’apprentissage qu’il peut nous apporter.

La princesse de l’eau claire. Éditions Scholastic. 5 à 8 ans.

Par Susan Verde et Georgie Badiel. Illustré par Peter H. Reynolds.

L’illustrateur de Joyeux rêveur nous émeut encore avec ses dessins pleins de chaleur et d’émotions. Inspirés par les souvenirs d’enfance de Georgie Badiel, Peter H. Reynold et Susan Verde nous offrent un album profondément engagé pour une cause dont ne peut ignorer l’importance vitale : l’eau potable.

Gie Gie est une magnifique petite fille du Burkina Faso et chaque matin elle se lève pour aller chercher de l’eau potable.

« Chaque matin, elle se lève avant le soleil pour marcher jusqu'au puits. Lorsqu'elle revient à la maison, après avoir fait bouillir l'eau pour la boire et pour nettoyer les vêtements de sa famille, Gie Gie pense à ce voyage que demain amènera. Et elle rêve. Elle rêve d'un jour où son village africain aura une eau claire et limpide. »

La princesse de l’eau claire est une magnifique histoire à lire en famille ou en classe pour conscientiser les enfants avec douceur sur l’importance de conserver notre eau et aussi prendre conscience que nous sommes si choyés en Amérique du Nord d’avoir accès à cette source naturelle. Le livre permet aussi aux lecteurs de connaître la réalité des enfants d’ailleurs, ce pour quoi ils travaillent dès le petit matin.

Les mots volés. Éditions Scholastic. 6 ans et plus.

Par Melanie Florence. Illustré par Gabrielle Grimard.

Difficile de créer un livre plus touchant et criant que Les mots volés de l’auteure Melanie Florence.

Les mots volés est un livre-hommage au grand-père de l’auteure qui a imaginé l’histoire d’une petite fille qui aimerait que son papi lui apprenne la langue crie.

Lorsqu’il était petit, des hommes et des femmes ont volé les mots de papi en même temps qu’ils l’ont éloigné de sa famille.

« Ils ont pris nos mots et les ont enfermés. Ils nous ont punis pour nous forcer à oublier ces mots et à parler comme eux […] »

La petite fille aimerait retrouver les mots volés à son papi. Un jour, elle revient de l’école avec un livre de poche « Introduction à la langue crie. »

Sous les doigts de papi défilent les mots qu’il croyait avoir oubliés. Mais on n’oublie jamais. Et son histoire est toujours là, bien présente en lui.

Les illustrations de Gabrielle Grimard sont tendres et appuient les mots de l’auteure tant dans la tristesse du récit que dans l’espoir qu’il comporte. Vous pouvez également vous délecter de ses œuvres dans le livre Lila et la corneille.

Voici Viola Desmond. Éditions Scholastic. 6 à 10 ans.

D'Elizabeth MacLeod. Illustrations de Mike Deas.

Viola Desmond a été entrepreneure et pionnière pour l’égalité raciale au Canada. Elle est née et a grandi à Halifax.

En 1946, Viola décida d’aller au cinéma pendant que sa voiture se faisait réparer. Elle s’installa dans la section réservée aux Blancs. Lorsqu’on lui demanda de changer de place, elle refusa, alléguant avoir payé son billet. Elle fut arrêtée par la police et jugée coupable.

« Certaines amies lui disent d’engager un avocat pour se défendre. Elles pensent que Viola pourrait contribuer à faire changer les choses pour les Noirs du Canada. D’autres suggèrent à Viola de faire comme si rien ne s’était passé. Même son mari lui conseille d’accepter le fait que les Noirs seront toujours traités injustement. »

Viola ira jusqu’en Cour suprême de la Nouvelle-Écosse pour défendre ses droits.

Dans cet album illustré, on apprend que Viola Desmond a suivi des cours d’esthétique à Montréal parce qu’aucune école d’Halifax ne donnait de cours aux gens de couleur.

Après ses cours, Viola Desmond a ouvert son propre salon. Bien qu’elle ait perdu sa cause, elle a reçu l’appui de plusieurs personnes, toutes couleurs confondues.Sa sœur Wanda poursuivra ses efforts pour faire avancer la cause après le décès de Viola et recevra des excuses du premier ministre de la Nouvelle-Écosse… en 2010!

Je ne suis pas un numéro. Éditions Scholastic. 7 ans et plus.

De Jenny Kay Dupuis et Kathy Kacer. Illustrations de Gillian Newland.

Histoire vraie de la grand-mère des auteurs. Sur la réserve de Nipissing, Irene, huit ans, se fait arracher à sa famille et est amenée au pensionnat, là où on lui coupe les cheveux, là où elle n’est qu’un numéro. L’histoire est sombre et désarmante, mais il est essentiel de la connaître.

Les magnifiques dessins de Gillian Newland reflètent les émotions refoulées de la petite Irene et les mots des auteurs nous poignardent le cœur. Ce livre devrait être obligatoire dans toutes les classes primaires de notre pays.

Parvana : Une enfance en Afghanistan. Éditions Scholastic. 10 à 14 ans.

De Deborah Ellis.

Inspiré par le livre de l’auteure Deborah Ellis et du film réalisé par Nora Twomey, Parvana : Une enfance en Afghanistan raconte l’histoire de Parvana, 11 ans, qui vit avec sa famille à Kaboul. Lorsque son père est arrêté, Parvana doit se faire passer pour un garçon afin de protéger sa famille; les femmes n’ont ni le droit de travailler ni le droit de sortir sans un homme.

Parvana lutte avec sa famille pour un avenir meilleur et la liberté. Elle ira à la recherche de son père et travaillera afin que sa famille survive.

« La paix est loin de régner en Afghanistan. Même si les lois ont changé, de nombreux hommes croient toujours que les femmes sont leur propriété. »

Encore aujourd’hui, beaucoup d’abus sont exercés sur les enfants et les femmes. L’auteure Deborah Ellis a versé plus d’un million de dollars de ses droits d’auteure à des organisations qui viennent en aident aux enfants et aux femmes. Un bel exemple pour une vie meilleure.