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Attendre chez le dentiste…
Bon, nous le savons depuis notre toute première expérience à vie, nous n’aimons pas notre rendez-vous annuel sur la chaise du dentiste. La bouche écartée en essayant toutefois de retenir notre salive afin d’éviter l’asphyxie fatale, soumis à des manipulations invasives avec un néon flanqué dans la gorge. À quel point se sent-on vulnérable?
Et si le début de ce sentiment d’affliction prenait naissance dans la salle d’attente? Assis, sur un fauteuil gris, dans une salle couleur blanc cassé, où l’appréhension nous noue le ventre au son du bruit infernal de la perceuse qui résonne dans la tête. C’est sans doute pour tenter de diminuer l’angoisse de ses patients que Docteur Marc Raper, chirurgien-dentaire, a décidé d’unir sa clinique à une galerie d’art.
La Galerie, anciennement nommée La Galerie Dentaire, située au 1200 de la rue Amherst à Montréal, ouvre son espace sur un grand hall, ensoleillé, plutôt jet set comme ambiance et dont les murs agrémentés de cadres laissent percevoir l’imaginaire de différents artistes. Je vous assure, ça vaut le coup du déplacement, et pas besoin d’avoir recours à des soins dentaires pour visiter La Galerie, puisqu’elle est en elle-même, à part entière, une entreprise.
Un trio qui vaut le détour
Présentement à La Galerie, et ce jusqu’au 11 mai. s’affichent les toiles de trois artistes : Dave Lavoie, Keithy Antoine Ladyspecialk et Olivier Dumoulin, un ensemble d’œuvres variées qui pourra assurément en satisfaire plus d’un. Lors du vernissage de cette exposition tenu samedi le 23 avril dernier, j’ai eu la chance de discuter avec chacun des peintres afin d’apprendre à mieux connaître qui se cache derrière ce travail.
D’abord, Dave Lavoie, un artiste émergent qui en est à sa première exposition à vie! Encouragé par l’un de ses amis, D. Lavoie dit que cela est arrivé bien rapidement. « Au début, on voulait venir porter juste une toile et finalement, c’est cinq qui sont accrochées aux murs. » dit-il ébahi. On contemple attentivement ses acryliques sur bois dévoilant à travers des formes colorées et abstraites des visages au regard perçant. « Je commence toujours par peindre les yeux, ensuite, découle le reste, » explique t-il.
Travaillant en architecture, la peinture est devenu un hobby. « Ça fait seulement 2 ans que j’ai l’impression que ça à l’air de quelque chose ce que je peins, » lance t-il en riant. Cela semble un excellent début pour Dave Lavoie qui, par le mélange d’éléments abstraits et concrets, réussit à intriguer et à attirer les regards.
La pluridisciplinaire, Keithy Antoine Ladyspecialk, née à Port-au-Prince en Haïti et arrivée à l’âge de 2 ans à Montréal, elle dit se sentir foncièrement Québécoise. Également architecte de formation, diplômée en graphisme en plus d’un certificat en communication, elle laisse savoir qu’elle ne s’était jamais considérée comme une artiste. « Je trouvais ça un peu prétentieux au départ, mais là j’ai décidé d’aller au delà de mes rêves et j’ai osé », dit-elle l’air épanoui.
Pour elle, exposer dans une galerie est chose récente et cela a été plutôt le résultat d’un concours de circonstance puisque son ancien partenaire d’affaire, qui était également son conjoint avec qui elle avait lancé des lignes de t-shirt et conceptualisé des affiches, est décédé l’année dernière. Sereine, elle déclare avoir eu envie de célébrer le travail qu’ils avaient fait ensemble. C’est à ce moment que les curatrices de La Galerie, lui ont offert leurs murs. « En juin dernier, c’était ma première expo. Maintenant, c’est ma deuxième et je pense avoir la piqûre. Je pense que je peux dire que je suis une artiste, » dévoile t-elle. Ses sérigraphies représentant des symboles ainsi que des icônes comme Nelson Mandela, démontrent un esprit critique et quelque peu revendicateur. Pop art contemporain, le style de K. A. Ladyspecialk est un mélange de logos et de portraits, d’hommes et de femmes, franchement délimités par des couleurs contrastantes. Intéressant et assurément beau à mettre sur un mur ou sur un prêt-à-porter.
Olivier Dumoulin, dit le peintre « magico-réaliste », en est maintenant à sa 2e exposition à La Galerie. Ayant commencé à peindre à l’âge de 8 ans, il fait sa première exposition à 14 ans. « Les vernissages deviennent un peu comme un réflexe », dit-il en ricanant. « Peindre à longueur de journée en solitaire, enfin en sortir, rencontrer le public et voir leur réaction face à notre travail, c’est comme un peu la cerise sur le sundae. Après 6 mois de travail, il y a enfin cette journée magnifique. »
Dumoulin raconte qu’il n’est jamais à cours d’idée. « J’aurais besoin de 130 ans minimum pour faire tout ce que je voudrais faire. », raconte t-il enjoué. À travers les années, son axe de travail se serait modifié. « Auparavant, j’y allais toile par toile mais maintenant, j’aime bien regrouper mon travail autour d’un concept. », explique t-il.
Pour cette exposition-ci, il aurait décidé de mettre à l’honneur les quatre éléments classiques, la terre, l’air, l’eau et le feu, représentée à l’aide d’archétypes. « J’ai voulu représenter chaque élément contrôlé par des espèces de génies ». Une idée qu’il résume en prenant exemple des êtres surnaturels du Moyen-Orient et de l’histoire mythique des fées dans la culture celtique au Nord-Ouest de l’Europe. D’ailleurs, l’un de ces tableaux se trouvant présentement à La Galerie s’appelle « Ondine », un nom associé au génie des eaux dans les mythologies germanique et scandinave. L’esprit ouvert, O. Dumoulin semble aimer inviter les gens à visiter les limites de la réalité en dévoilant à travers ses toiles différentes façons de regarder le monde. C’est aussi ce qui semble le motiver pour son prochain projet : les masques.
Le pont et une couronne
Danielle Bédard, galeriste de La Galerie, également présidente et fondatrice de Pop Up Art Montréal, explique que le concept « Dentisterie-Galerie » vient de Londres. M. Raper aurait vécu à Londres avant de venir s’installer à Montréal. Là-bas, il existerait plusieurs entreprises adoptant des concepts « fusion » et lorsque lui et un de ses amis ont visité l’espace du 1200 de la rue Amherst, celui-ci ressemblait plus à une galerie d’art qu’à une clinique dentaire. Ils ont donc eu l’idée de fusionner ces « business ».
Depuis son ouverture en 2003, 150 différents artistes ont exposé sur ces murs. Surtout des artistes émergents dont la plupart sont du Québec. M. Raper exprime son honneur de faire partie de la scène des arts émergents depuis les 13 dernières années. Dans un endroit où les patients de la clinique dentaire peuvent se sentir plus relaxés tout en étant exposés à de l’art communautaire.
À l'affiche jusqu'au 3 mai à La Galerie.
Mariklöde Tardi
Artiste & Reporter indépendante
Collaboratrice au Fil Culturel de atuvu.ca
Blogueuse à Feather And Birds www.featherandbirds.wordpress.com
Chroniqueuse pour Aube à Radio CIBL 101,5 FM
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