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Jusqu'au 24 février 2019, le Musée des beaux-arts de Montréal présente l'exposition Alexander Calder : un inventeur radical. L'œuvre multidisciplinaire de cet artiste américain a influencé bien au-delà des frontières en matérialisant la représentation du mouvement. atuvu.ca vous en dit plus sur la rétrospective qui lui est consacrée.
La captation du mouvement
Né en 1898 aux États-Unis de parents artistes, le petit Alexander s’intéresse dès son plus jeune âge aux résidus industriels (notamment tout ce qui est en métal, aussi bien les feuilles que les fils) qu’il tord, tourne et transforme en petits animaux. Voyez ce chien à gauche, ou ce canard à droite qui, si on regarde bien, est capable de se balancer vers l’avant, mimant le mouvement de la bête.
En grandissant, Alexander s’éloigne un peu de son hérédité artistique. Préférant des études en génie mécanique, il occupe nombre de métiers avant de recommencer à peindre en 1923 et de fréquenter des écoles d’arts à New York et à Paris.
C’est son talent de dessinateur qui lui permet de décrocher un contrat afin de suivre une troupe de cirque pour une gazette, expérience déterminante où son intérêt pour le mouvement et les animaux va prendre son envol à jamais. Il publie alors, en 1926, un livre de sketching d’animaux donnant des conseils précieux sur la captation du mouvement de la faune.
C’est également à cette période qu'il produit nombre de tableaux des arts du cirque. On voit apparaître ses sculptures en fil de fer représentant les artistes en spectacle, dont il arrive à transposer toute la légèreté et le mouvement.
Sa réputation de « maître du fil de fer » le précède quand il arrive dans les cercles artistiques parisiens, comme un hommage à ce nouveau style sculptural dont l’apogée sera atteinte avec la constitution du fameux Cirque Calder.
Désormais conservé au Whitney Museum of American Art car trop fragile, le spectacle est composé d’une succession de numéros de cirque dont les artistes sont des sculptures animées via des mécanismes ou de simples bouts de ficelle. Tout est fait à base de fils de fer agrémentés de tissus; que cela soit pour les chevaux, les cavaliers, les trapézistes, les danseuses ou encore les colombes glissant le long d’un fil de fer torsadé, l’illusion des performances artistiques est saisissante.
La découverte de l’abstrait
Pour la petite histoire, c’est en visitant les ateliers du peintre Mondrian dans les années 1930 que Calder s’initie à l’abstrait. Célèbre pour ses tableaux épurés se concentrant sur l’essence des objets grâce à des couleurs limitées et des lignes géométriques, c’est surtout la disposition de l’atelier de Mondrian en lui-même qui va transcender Calder. Les perspectives, les objets qui apparaissent ou disparaissent de la vision quand on déambule dans l’atelier marquent profondément l’artiste. Bien qu’il réalise deux toiles en 2D largement influencées par Mondrian, il retourne rapidement à ses feuilles de métal et à son approche tridimensionnelle.
Calder ne crée plus des sculptures mais des mouvements
En 1931, l’artiste se met à créer des tableaux mécanisés pour ajouter de la cinétique à la sculpture : c’est le début de la sculpture abstraite. Le fameux Black Frame illustre parfaitement ce mélange avec les éléments qui bougent à leur rythme, créant un effet d’optique généré par le mouvement qui joue sur les couleurs et les effets.
Ces œuvres mécanisées vont être progressivement délaissées dans les années 1940 à cause du coût d’entretien des mécanismes, mais aussi parce que les mouvements deviennent trop prévisibles et répétitifs.
Avec la fin de la guerre et le retour de la disponibilité du métal, Calder reprend l’étude de ses modèles abstraits. Mais, ceux-ci ont désormais une forme plus organique héritée du bois utilisé pendant la guerre, et en opposition avec les formes plus nettes de ses contemporains.
Il n’aura de cesse de travailler autour de deux concepts, le mobile qui s’anime au gré du vent, et le stabile autour duquel il faut se promener pour en apprécier tous les détails.
L’artiste joue sur les formes, découpant et polissant chaque pièce du mobile. Il n’aime pas les rectangles car ils bloquent les mouvements, il préfère alterner les formes pour créer des mouvements verticaux ou horizontaux, qui jamais ne se touchent et dont les rotations sont décidées par les aléas du vent.
C’est précisément cet assemblage et cet équilibre qui incroyablement marchent dès la première fois, confèrent cette sensation de légèreté, de poésie et leur donnent leur potentiel méditatif. Jouant aussi bien sur les formes propres que les ombres projetées par les éléments du mobile, Calder va jouer avec les tailles, alternant entre de petits mobiles et des constructions beaucoup plus grandes qui interagissent plus largement avec leur environnement.
Un orfèvre du métal
Depuis toujours, Calder aime tortiller, aplatir, torsader, bref, donner vie au fil de métal; notamment via la production de nombreux bijoux, pièces uniques réalisées par l’artiste qu’il se refuse inlassablement à faire reproduire malgré les très nombreuses propositions reçues. Il veut en effet que les destinataires de ses cadeaux gardent la conviction que ces derniers venaient directement de l’artiste, et qu’ils étaient faits pour eux.
Toute sa vie il en produira, dès son plus jeune âge pour les poupées de ses sœurs, et il n’aura cesse d’en offrir, notamment aux femmes de ses amis comme la célèbre Bella Chagal.
L’homme de Montréal
Lors de l’exposition de 1967 à Montréal, les organisateurs passent une commande à l’artiste pour illustrer le thème de la Terre et des hommes. L’artiste crée pour l’occasion une sculpture gigantesque qu’il appellera les 3 disques, faite à base de nickel brut car les financiers de ce projet ne sont autre que des fabricants de nickel.
Les organisateurs exultent. L’harmonie entre l’œuvre et la vue de Montréal en arrière est saisissante!
Constituée de 6 pieds fuselés dont 3 finissent en pointes et 3 en cercle, Calder crée ainsi un mouvement ascendant fluide qui confère des qualités humaines à l’œuvre, celle-ci semblant être en train d’exécuter une danse à l’harmonie asymétrique. Bien que l’artiste dément avoir voulu représenter autre chose qu’une forme agréable à regarder, il ne s’oppose pas à ce que la sculpture soit renommée L’homme par les organisateurs.
D’ailleurs, autre anecdote, Calder n’aime pas donner des noms à ses œuvres. Ce sont généralement les marchands qui les nomment à sa place.
Cette œuvre a mis près d’un an à voir le jour, les feuilles de nickel du Canada étant envoyées dans l’un des rares établissements plébiscité par l’artiste, la Fonderie Biémont à Tours en France, avant de revenir être assemblées ici.
Actuellement en travaux pour un projet visant la création d’une avenue Calder au parc Jean Drapeau, le stabile trône toujours en face du Saint-Laurent, même s’il a été déplacé de près de 300 m par rapport à son installation d’origine et fait désormais partie de l’identité de la ville de Montréal.
L’exposition Alexander Calder se tient du 22 septembre au 24 février 2019 au Musée des beaux-arts de Montréal. Pour plus de renseignements, suivez ce lien.