Grande nouvelle pour les amoureux de culture qui ont fait 3 fois le tour de Wikipedia ;  le premier ministre François Legault a récemment annoncé que les musées québécois peuvent rouvrir leurs portes et ainsi accueillir de nouveau du public, sous des conditions sanitaires strictes. À Montréal, plusieurs musées se préparent et attendent impatiemment de retrouver leurs visiteurs!

Le déconfinement progressif de la culture commence. En effet, François Legault a récemment annoncé que les musées, les comptoirs de prêt des bibliothèques et les ciné-parcs du Québec pourront reprendre leurs activités, dès maintenant. Ces réouvertures se feront progressivement, les musées doivent se préparer à accueillir de nouveau le public, tout en assurant sa sécurité et celle de ses employés. Car avec la Covid-19 qui couve toujours, particulièrement à Montréal, la prudence est de mise et il faut s'adapter pour éviter que ces sites culturels ne deviennent des lieux d'éclosion de la maladie. Quoi qu'il en soit, « ils ne pourront pas rouvrir avec le même nombre de visiteurs à l'intérieur » confirme le premier ministre, ils devront notamment respecter strictement les consignes de la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail , la CNESST.

crédit : MBAM

Respecter les consignes sanitaires

Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), qui rouvrira ses portes le 6 juin, prépare le retour des visiteurs depuis le début du mois d'avril. L'équipe du musée a élaboré un guide des visiteurs accessible en ligne, relatant toutes les mesures de sécurité pour assurer une visite sereine. « Les visiteurs doivent notamment acheter leurs billets en ligne et sélectionner la date et l'heure de leur visite », indique Maude N. Béland, chargée des relations médias au MBAM, qui précise que les membres doivent également se plier à cette règle. Le musée, qui distribuera du gel hydroalcoolique dans les aires d'accueil, recommande aux visiteurs le port d'un couvre-visage. « Pour le moment, seule l'exposition Momies égyptiennes : passé retrouvé, mystères dévoilés est accessible », explique Maude N. Béland, pour lesquels les visiteurs devront suivre un parcours à sens unique. « Des indications au sol les aideront à respecter les mesures de distanciation physique en vigueur », rajoute-t-elle. Les collections du MBAM seront accessibles à une date ultérieure, encore à définir. Des audioguides sont accessibles gratuitement sur l'application mobile du musée, mais le personnel sur place pourra répondre aux interrogations de chacun. Certains services comme les vestiaires, la location sur place d'audioguides, la restauration, les ateliers, les visites guidées et les espaces éducatifs ne seront pas disponibles.

Permettre aux visiteurs de revivre des expériences uniques

Pour sa part, Marie-Josée Robitaille, directrice des communications du musée Pointe-à-Callière, est fébrile à l'idée de revoir du public au sein de son établissement. « Nous avons mis en place diverses initiatives numériques pour permettre une expérience immersive qui s'est avérée indispensable ces dernières semaines, mais nous avons hâte de retrouver les visiteurs », assure-t-elle. Le musée situé dans le Vieux-Port de Montréal rouvrira ses portes le 25 juin. L'établissement a mis en place deux parcours distincts pour le public, qui pourra choisir de visiter soit l'exposition temporaire Les Incas... c'est le Pérou! (prolongée jusqu'au 4 octobre), soit l'exposition Dans la chambre aux merveilles (prévue jusqu'en janvier 2021), et terminer sa visite par la découverte des vestiges de la ville de Montréal. « Pour assurer une parfaite transition entre virtuel et réel, nos diffusions en direct sur Facebook les 11 et 18 juin seront consacrées à ces expositions, durant lesquelles nous parlerons de leur contenu et de leur histoire », annonce Marie-Josée Robitaille. Seule la salle de spectacle où est diffusée Génération MTL restera temporairement close. 

crédit : Caroline Thibault

Tout comme le MBAM, le musée Pointe-à-Callière mettra en place des mesures sanitaires strictes, pour assurer une expérience optimale et sécuritaire. Du gel hydroalcoolique sera distribué à l'entrée et à plusieurs endroits sur les parcours, l'hygiène a été renforcée et un plexiglas a été installé à la billetterie. « Les employés porteront un masque, nous encourageons fortement les visiteurs à faire de même, tout en respectant les distanciations sociales et les parcours fléchés », espère Marie-Josée Robitaille. Le musée Pointe-à-Callière a profité de cette pause forcée pour développer son contenu numérique et a réussi a attirer un public francophone mondial. Sur le plan financier, il est encore trop tôt pour connaître les conséquences de cette fermeture de plus de deux mois. « La subvention fédérale à l'emploi nous a permis de conserver nos salariés, mais nous attendons plus de détails sur le plan d'aide à la culture du gouvernement québécois. Nous aimerions savoir quelle part sera consacrée aux musées », patiente Marie-Josée Robitaille.

Difficultés financières pour plusieurs mois

Enfin, le musée McCord rouvrira ses portes le 23 juin et le musée Stewart – situé sur l'Île Sainte-Hélène, le 25 juin. « Ce sera une grande joie d'accueillir nos premiers visiteurs et soyez certains que nous travaillons très fort pour que leur expérience soit sécuritaire et agréable », s'enthousiasme Suzanne Sauvage, président et chef de la direction des deux établissements. La direction recommande au public de se procurer un billet en ligne, un nombre limité de visiteurs (325 au musée McCord) sera admis et devront là aussi respecter distanciation sociale et parcours fléché. Les activités de groupe restent suspendues, du gel hydroalcoolique sera également à disposition du public, qui est encouragé à porter un masque. 

Les visiteurs pourront admirer au musée McCord les expositions Chapleau – Profession caricaturiste et Jean-Claude Poitras – Mode et inspirations (cette dernière a été prolongée). Au musée Stewart, l'exposition Nuits a elle aussi été prolongée. « Pendant cette fermeture, nous avons dû replanifier notre programmation pour les mois qui viennent, tout en continuant de préparer les expositions de l'année prochaine. Nous avons également consacré notre temps à entretenir nos relations avec nos membres et nos visiteurs en leur proposant des contenus novateurs en ligne », rassure Suzanne Sauvage. « Dès le début du confinement, nous avons pris des mesures pour tenter de limiter nos pertes, tant par des mises à pied temporaires que par des réductions salariales et le contrôle de nos dépenses. Nous avons heureusement pu bénéficier du programme fédéral d'aide aux entreprises et organismes à but non-lucratif, mais nous devons tout de même composer avec une situation financière qui aura des conséquences sur les deux prochaines années », se désole-t-elle.