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Le Musée des beaux arts de Montréal (MBAM) a inauguré samedi 9 novembre la nouvelle aile Stéphan Crétier et Stéphany Maillery dédiée aux arts du Tout-Monde, située au 4e et dernier étage du pavillon Jean-Noël Desmarrais.
Avec ces 10 nouvelles salles, le MBAM propose un parcours autour des grandes zones géoculturelles de notre histoire, de la Méditerranée, à l’Orient, l’Asie, L’Afrique, l’Océanie et l’Amérique. Issu de la collection privée du musée et enrichi de prêts, c’est près de 1 500 objets et œuvres d’artistes originaires du monde entier qui sont présentés aux visiteurs venus nombreux pour l’occasion.
Atlas Fractured, 2017, © Theo Eshetu.
La Méditerranée
Dès la première galerie toute en longueur et dédiée à la Méditerranée, le fil d’Ariane de l’exposition se laisse entrevoir : d’un côté les artefacts découverts lors des nombreuses fouilles archéologiques et qui témoignent de l’illustre passé de cette région avec ces mystiques sarcophages égyptiens en passant par ces délicats vases romains ou encore ces ébauches de statues de nu grecques aux proportions canoniques. Et de l’autre, à l’histoire plus récente de la région comme le tableau représentant une farandole de colons blancs dansant autour d’un Obélix brisé rappelant le pillage artistique des conquérants ou encore les photos d’amas de gilets de sauvetage utilisés par les migrants désespérés cherchant à rejoindre l’Europe sur des embarcations de fortune et au péril de leur vie.
Vient ensuite l’Orient
Le visiteur se retrouve à nouveau plongé dans cette discussion entre passé et présent. En un froissement de voile, l’univers feutré de l’Orient apparaît devant les yeux du visiteur via les magnifiques pièces de murs ornés d’arabesques et autres motifs si caractéristiques de cette culture, de vaisselles d’une extrême finesse des maîtres artisans d’antan ainsi qu’un magnifique tapis trônant au centre de la pièce. Aux murs, c’est la place de la femme qui invite à la réflexion. D’un bord le romanesque avec des représentations de femmes parées d’étoffes somptueuses, une danseuse du ventre en tenue de scène et de l’autre des photos mettant en scène des femmes de nos jours, toutes de noir voilées.
Harem no 2, de la série « Harem »,©Lalla Essaydi,2009
Une galerie dédiée à l’Asie du Sud et Sud-ouest
Elle met à l’honneur le bouddhisme et les symboles les plus largement utilisés pour représenter cette religion dont le message de compassion inclusif trouve écho dans le monde entier, le Canada y compris. Et à côté de ce sublime Bodhisattva afghan et de cette tête de Bouddha en grès, les photos nous rappellent les enjeux actuels : la mondialisation avec ce navire échoué dans une casse sur plage et le manque de liberté de nombreux peuples symbolisé par ce masque qui dissimule le visage et uniformise les individus.
On découvre ensuite la Chine avec sa fameuse et renommée porcelaine bleue d’une incroyable finesse et fragilité. Depuis toujours la Chine fascine par son mode de vie comme on peut se l’imaginer avec ce lit d’alcôve en bois laqué de rouge et d’or ou encore cette sublime robe dragon aux cinq symboles impériaux, tous deux issus de la dynastie Qing. Mais les caravanes de la route de la soie de jadis ont laissé place à une immense route commerciale terrestre et maritime confrontant le pays à des enjeux titanesques en matière d’infrastructure et de gestion environnementale.
Le visiteur est invité ensuite à découvrir l’univers fascinant et codifié du Japon qui depuis son ouverture au monde sous le règne de l’empereur Meji (1868-1912) n’a cessé de piquer la curiosité de l’occident. Au centre de la pièce se dresse une impressionnante armure de samouraï toute de rouge laquée. À sa droite et à sa gauche, près de 350 des 3 000 boites à encens Kojo issus de la collection privée de l’ancien président du conseil français George Clemenceau sont exposées, de toutes formes, de toutes couleurs et de toute beauté. On apprend aussi que le Canada, grâce à la passion nourrie de William Van Horne, possède une des plus anciennes collections d’objets japonais de l’époque Édo. Mais il reste difficile à savoir si ces coupes à saké ont déjà servi !
Armure de type tôsei gusoku avec dragon et lion shishi, 17e s. MBAM, Photo MBAM, Jean François Brière
Faisant front et dos à notre samouraï et à la rigidité de cette société impériale extrêmement hiérarchisée, le MBAM a sélectionné des œuvres kitch et pourtant si critique de la société de Takashi Murakami et Tetsumi Kudo, parodiant pour l’une le danger nucléaire et l’autre le bling-bling consumérisme de la société nippone.
Sage, 2014. Collection Lune Rouge. ©Takashi Murakami/Kaikai Kiki Co.
Un continent fait d'îles
Rendant hommage aux peuples disséminés dans l’immensité du Pacifique, la salle du Continent Bleu met à l’honneur la richesse culturelle des quelque 25 000 îles qui composent ce continent. Entre les bouleversements liés à la colonisation et l’éloignement géographique aux confins des cartes établies, seuls les petits objets transportables en bateau sont parvenus pendant longtemps en occident, s’échangeant d’intermédiaire à intermédiaire et perdant progressivement leur signification et leur utilisation originelle. Mais les courants qui emmenaient les bateaux charrient désormais des milliers de déchets plastiques, un nouveau continent est en train d’apparaître mettant ses cultures aux premières loges des enjeux environnementaux mondiaux.
Puis vient l’Afrique
Continent victime de la colonisation, des missionnaires, et des grandes compagnies qui continuent de piller les ressources naturelles. Victimes des braconniers, les éléphants se meurent comme le rappelle cette œuvre où ils ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, massacrés pour leur ivoire dont l’exposition de plusieurs objets finement sculptés rappelle l’enthousiasme pour cette pratique. Le pillage de l’art africain par l’Europe, conséquence de la confiscation des biens lors de la colonisation, invite à prendre une approche interculturelle et mondiale à l’art africain pour établir des dialogues entre l’histoire connue et la réalité. Active et présente dans le monde entier, la scène artistique africaine revisite son histoire et s’affirme, poussée par la jeunesse et l’envie d’exister enfin de sa population.
Phila I, Parktown, de la série « Somnyama Ngonyama », 2019, muralephotographique. © Zanele Muholi.
Pour finir nous voici de retour en Amérique
En commençant par les illustres civilisations vivant au sud. Lors de la découverte de la cité impériale du Machu Picchu en 1911 par un Anglais, l’intérêt pour ces cultures a explosé ainsi que les acquisitions d’objets et tissus en provenant de cette région du globe et cela avant l’instauration des lois pour la préservation des biens historiques. On retrouve ainsi des objets provenant du Mexique, de Bolivie, du Pérou, comme des bouteilles à anses, des figurines, des bijoux. L’Or qui fascinait tant les conquistadors est bien présent sous diverses formes, reflétant la grande accessibilité et maitrise de ce métal par ces civilisations.
La dernière salle est dédiée aux artistes canadiens d’origine indienne qui petit à petit revisitent et s’approprient aussi l’histoire récente de leur continent, racontant leur vérité à travers le prisme de la société capitaliste nord-américaine, assez bien résumé par ce tableau d’un indien pensant « rond » quand un blanc américain pense « triangle », en hommage à la Playstation du fabricant de consoles de jeu japonais Sony.
David Garneau, Not to Confuse Politeness with Agreement, 2013, huile sur toile. Photo MBAM, Christine Guest
Toutes les informations pour planifier votre visite de cette nouvelle aile se trouvent ici. Bonne visite.