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Cela ne prendra « qu’une seule minute » de votre temps.
Cet automne et jusqu’au 5 mars, l’installation-expérience immersive Dernière minute de Claire Bardainne et Adrien Mondot est diffusée du mercredi au dimanche au centre PHI sur la rue St-Paul Ouest, dans le centre-ville.
Avant d’arriver, je craignais d’être en retard pour la diffusion – comme c’est à mon habitude. Je suis arrivée d’avance, mais cela m’a laissé le temps de me rendre compte qu’un nombreux groupe d’étudiants du secondaire visitaient l’installation. Les gens à la réception m’ont informé qu’avec une soixantaine de personnes dans l’expérience, cela la rendrait bien moins immersive. Tour de passe-passe, j’ai pu assister à une diffusion intime avec deux autres personnes. Dans la salle, des problèmes techniques nous ont obligés de recommencer l’œuvre. Loin de moi l'idée de faire ici une critique négative, mais cela m’a rappelé qu’en ce qui a trait aux installations, il est toujours extrêmement difficile pour une salle d’exposition d’arriver à rendre justice à la vision d’un ou d’une artiste. La diffusion fine prête, nous étions good to go.
L’installation consiste en une toile, haute comme le plafond, au milieu d’une large pièce de quatre immenses murs. Une combinaison de cinq ou six projecteurs est réunie pour produire une projection complexe qui se réverbère sur la toile et sur le sol, comme contenu par les murs. Le tout commence sur l’image mouvante de vagues d’eau claire près d’une berge. J’entends la dispersion de ce qu’une narratrice nous explique être les cendres de son père. Cette narratrice est enceinte, et son père dispersé dans la nature coïncide avec la formation de son enfant en elle, par le même saupoudrement, simultanément… et cet instant s’étire… et cette minute s’inscrit… et la musique commence.
J’entends un rythme cardiaque qui est rapidement accompagné d’une pulsion, visible dans l’eau projetée sur la toile. La pulsion crée des ondes de plus en plus frappantes. Des vagues viennent maintenant envahir le sol et nous partons réellement. Tandis que l’eau disparait tranquillement en un fondu, de petites lueurs scintillantes bougent avec l’onde, nous rappelant des lucioles ou des étoiles. L’image figurative de la nature laisse place à des propositions abstraites et le rythme s’accompagne de plusieurs mélodies. S’ensuit une myriade d’images qui dissimule des nuées de fumés, de la neige, des vagues, et autres éléments naturels. Le tout accompagné d’un éventail de musique, allant de la musique contemporaine dissonante, à la house-music, en passant par des chants et des tambours qui rappellent le teueikan, le tambour innu. Toutes les images sont en noir et blanc, mais des flashs de lumière stroboscopique – épileptiques, soyez averties – vont laisser voir des nuances de jaunes, de bleues et de violets.
J’avais un horaire assez chargé cette journée-là, et les délais des problèmes techniques m’ont empêché d’oublier la montre que j’avais dans ma poche. Par chance, avant même que je la regarde, je me suis souvenu que tout cela ne durait qu’une seule minute, et que je n’avais pas à réfléchir au temps. Trente minutes plus tard, j’étais sorti de la pièce, comme si la réflexion sur cette longue genèse et ce long deuil s’étaient dissimulés entre deux instants de ma vie.
Adrien M. et Claire B. sont exposés au centre PHI jusqu’au 5 mars et leur installation sera accompagné de performances les samedis 3 et 17 décembre et 14 et 11 janvier, pour approfondir vos expériences.