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À l’heure où le monde culturel connaît à nouveau un début d’année difficile, il est important de réaliser la place essentielle des institutions qui mettent l’art en valeur. On aborde aujourd’hui l’apport de Tangente, un organisme de diffusion spécialisé en danse contemporaine, au paysage artistique montréalais, avec trois artistes qui ont malheureusement vu leurs représentations annulées à la suite des fermetures annoncées en janvier.
Depuis 1980, l’organisme Tangente travaille à soutenir la création et l’innovation dans le domaine de la danse, et cherche à rapprocher le public aux artistes émergents qui sont à l’origine de ces initiatives. C’est dans cet esprit qu’allait être présenté le programme double Proto-Type et The Tagore Project du 15 au 18 janvier 2022. Les représentations ayant été annulées, nous avons tout de même voulu recueillir les témoignages des artistes derrière ces deux projets.
Proto-Type ou l’apocalypse en couleurs
Charles et Roxanne se sont connus alors qu’ils étudiaient tous les deux à l’École de danse contemporaine de Montréal. Amis et collaborateurs de longue date, ils ont développé le duo Proto-Type comme première cocréation. Un duo aux influences multiples qui nous plonge dans la vision d’un futur dystopique, mais loin d’être terne. « Dans l’idée de Proto-type, les personnages arrivent dans une sorte de safe space, un lieu de passage pour d’autres personnes qui vont éventuellement passer », raconte Charles. « À travers ça, nous on y lègue une série de mouvements, on lègue notre énergie, on lègue des tissus, des parties de nous-mêmes, des bandages, des blessures… Une histoire quoi! », enchaîne-t-il.
C’est Roxanne qui a voulu y ajouter une signature colorée. « Esthétiquement, je suis obsédée par les couleurs, et tout ce monde-là qu’on ne touche pas vraiment en danse contemporaine. C’est souvent très sombre, les costumes n’ont pas toujours d’importance, et moi je ne suis pas d’accord. Alors dans ce spectacle-là, on a mis beaucoup de couleurs, et beaucoup d’énergie dans une belle conception de costumes », confie-t-elle.
Roxanne Dupuis et Charles Brecard. Crédit: Julien Cadieux
Lorsqu’il est question de Tangente, les deux reconnaissent l’apport de l’organisme dans la scène de la danse à Montréal. « C’est notre première œuvre ensemble, donc on est vraiment contents d’avoir été programmées. Je sais aussi qu’ils font de la médiation culturelle, qu’ils sont très ouverts à présenter des spectacles aux écoles, à des gens qui n’ont peut-être pas la chance d’en voir beaucoup, donc c’est vraiment une belle opportunité pour des jeunes chorégraphes. On aime beaucoup travailler avec ces gens-là », dit Roxanne. « Tangente a aussi pris le mandat de l’expérimentation, donc ça nous enlève un petit peu de pression », ajoute Charles avec le sourire.
Le projet Tagore pour renforcer une connexion avec ses racines
The Tagore Project est l’initiative de Tanveer Alam et d’Atri Nundy pour rendre hommage au monument de la culture bengali qu’est la musique et la poésie de Rabindranath Tagore. Les deux artistes se sont rencontrés sur un projet à Toronto il y a quelques années, et ont créé des liens à partir de leur bagage culturel commun. « En discutant, on a réalisé que nos parcours avec le travail de Tagore était similaire », raconte Tanveer. « Particulièrement dans le contexte diasporique, la poésie et la musique de Tagore entretiennent une sorte de nostalgie pour les générations avant nous, pour nos parents. Tous les deux, depuis notre jeune âge, on a participé à des spectacles de communauté bengali où on montait ses chansons, ses pièces de théâtre, etc. Tous les deux, on partageait cette trajectoire avec son travail. On était aussi rendu à un moment où on voulait célébrer cette partie de notre identité culturelle ». Ainsi donc a vu le jour le projet Tagore, issu des expertises respectives de Tanveer et d’Atri dans les danses classiques indiennes Kathak et Bharatanatyam respectivement.
Atri Nundy et Tanveer Alam. Crédit: Kendra Epik
« Ce que Tangente offre qui est spécial, c’est que c’est une place où je vois qu’il y a un désir de développer une compréhension et d’ouvrir un dialogue avec des artistes qui travaillent dans des pratiques non euro-centriques », affirme Tanveer. « Je pense que les arts en général peuvent avoir une vision du contemporain qui est très ancrée dans ce qui est européen, qui vient en danse du ballet ou de la danse moderne américaine. Je pense que Tangente et certains autres milieux à Montréal cherchent à aller au-delà de cette trame narrative, en s’ouvrant à une expression contemporaine issue des arts diasporiques.»
À la lumière des annulations récentes, nous ne pouvons qu’exprimer notre solidarité envers les artistes et les espaces de diffusion comme Tangente. Nous souhaitons de tout cœur revoir leur travail bientôt.
Pour plus d'informations à propos de Tangente, visitez leur site web au tangentedanse.ca