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Pour cette création originale, le chorégraphe Ivan Cavallari n’hésite pas à multiplier ses sources d’inspiration. Il tire l’origine de la tragédie de la Divine Comédie de Dante Alighieri, une oeuvre au cours de laquelle le poète voyage dans les tréfonds des Enfers. Il y rencontre les familles Capulet et Montaigu ainsi que les amoureux Francesca da Rimini et Paolo Malatesta qui inspireront l’intrigue de William Shakespeare. Sur une musique composée en 1935 par Sergueï Prokoviev et interprétée par l’Orchestre des Grands Ballets, les danseuses et danseurs s’approprient une histoire d’amour qui fut chorégraphiée par des danseurs majeurs du XXe siècle, tels que Rudolph Noureev et Angelin Preljocaj.
Pour le retour des Grands Ballets Canadiens sur scène (après plusieurs mois de pandémie), Ivan Cavaleri veut dépasser le cadre traditionnel du ballet. S’il reste fidèle à l’histoire originale, il crée de nouvelles intrigues amoureuses entre les parents Montaigu, les parents Capulet et la Nourrice ajoutant une profondeur psychologique à des personnages habituellement relégués au second plan.
Dans cette énième version, on reconnait la formation néoclassique du chorégraphe qui laisse aux danseurs une véritable liberté dans le processus créatif. Le travail de la compagnie semble moins reposer sur le besoin d’homogénéisation et de synchronisation du corps de ballet que sur la recherche d’une singularité chez chacun pour faire transparaître des émotions à travers les mouvements du corps. En entrevue avec Radio-Canada, Kiara DeNae Felder et Hamilton Nieh qui interprètent respectivement les rôle de Juliette et de Roméo disent « avoir ressenti tout au long de ces répétitions une liberté dans l’interprétation de leurs rôles respectifs. » À ce jour, il s’agit pour les interprètes du plus grand rôle de leur carrière. Qu’à cela ne tienne! Ils offrent une interprétation d'une sensibilité et d’une puissance inégalées auxquelles s’ajoute une réelle complicité qu’ils avouent partager depuis longtemps: « on a déjà dansé ensemble et on a une belle connexion, en plus d’être amis dans la vie » explique Hamilton Nieh.
Célestin Boutin et André Santos interprètent, quant à eux, les amis de Roméo, Mercutio et Benvolio. Ils ajoutent avec une énergie impressionnante, des touches d’humour et de légèreté, appréciées du public qui les couvre d’un tonnerre d’applaudissement. Leurs pitreries sont accentuées par le choix de costumes fantaisistes et cousu main. Portrait du désordre du monde, l’accumulation de couleurs et de formes géométriques des 140 costumes étourdissent le spectateur qui ne sait plus où donner de la tête. Mais l’extravagance des costumes, crée un effet de contraste et magnifie les solos et duos des interprètes, jusqu’à l’apothéose du duo final entre Roméo et Juliette. Dans leur agonie, leurs corps nus se fondent l’un dans l’autre sans qu’aucun artifice ne soit nécessaire à leur amour. Outre leur éclat, les costumes signent la modernité d’une création où les danseuses ne sont pas tenues de porter uniquement jupons et robes; elles les alternent avec des leggings moulants et des pantalons fluides.
Les 26 danseurs brillent sur une scène au décor unique et épuré pour laisser à la danse la « possibilité de tout expliquer ». Les actes évoluent au sein d’une arène quadrillée, clin d’oeil aux cercles des Enfers de Dante, bordée d’arbres dont les branches fixes arborent des couleurs changeantes. Trois rivières traversent la scène et défient les lois de gravité, déplaçant l’intrigue hors de Vérone, dans un univers onirique. Tantôt source d’un amour grandissant, rivière de sang ou encore crucifix des amoureux, ces rivières s’écoulent avec l’intrigue et deviennent les miroirs des thèmes shakespeariens: elles sont traversées par l’innocence, la passion, la mort et la quête de rédemption.
L’intemporalité des costumes et des décors appuie également l’universalité de la célèbre histoire d’amour de Roméo & Juliette, qui relie tous les êtres humains, aussi bien dans leurs ressemblances que dans leurs différences. L’interprétation par une danseuse noire et un danseur d’origine américano-hongkongaise des personnages de Juliette et de Roméo casse les préjugés encore extrêmement présents sur la scène classique et offre la possibilité, comme le suggère Kiara DeNae Felder: « de passer un message fort, d’amour universel ».