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Pour la 18e édition du Festival TransAmériques, voici retour sur trois spectacles engagés, soit Prophétiques (on est déjà né.es) de Nadia Beugré, The Cloud de Atom Cianfarani et Alexis O’Hara et Floreus de Sébastien Provencher. Ces trois œuvres ont en commun la volonté de passer un message qui nous questionne sur les codes imposés par la société et de nous inviter au respect de ce qui nous entoure.
Prophétiques (on est déjà né.es)
La musique se fait entendre avant même de rentrer dans la salle. Est-ce que je suis au bon endroit ? Est-ce qu’ils répètent encore ? C’est bien un accueil en fête de la part des performeuses dès la porte passée, on est pris dans l’ambiance avec l’envie de monter les rejoindre sur scène. À coup de déhanchés sur une musique au rythme endiablé et un DJ qui prend à cœur d’enjailler le public, chacune des artistes nous montre son meilleur pas de danse. Puis le calme arrive, on est projeté dans leur quotidien, assis sur une chaise en plastique dans un salon de coiffure, des fils pendus en arrière donnant l’image de marionnettes, qui discutent de leur vie, de ce qu’elles ressentent et de comment elles vont s’habiller pour la soirée à venir.
Dans cette représentation, la chorégraphe Nadia Beugré met en avant la communauté transgenre d’Abidjan, d’où elle est originaire, avec des personnages qui révèlent leur véritable identité à la nuit tombée à travers des mouvements de coupé-décalé et de voguing, de la communauté trans. Entre théâtre et performance, elles nous racontent le regard qui a été posé sur leur différence alors qu’elles sont parfaitement intégrées à la société le jour, coiffeuses ou esthéticiennes, et qu’elles ne peuvent complètement se dévoiler que la nuit. Leur courage est inspirant et c’est ce que Nadia Beugré a voulu montrer en prenant des danseuses non-professionnelles pour témoigner de leur propre histoire.
«Je n’ai pas travaillé avec des danseuses professionnelles habituées à la scène, mais avec des personnes qui ont leurs histoires, leurs bagages, leurs traumatismes, qui sont sur le chemin de devenir ce qu’elles souhaitent être, mais ne le sont pas encore, et c’est ce qui m’intéresse.»
L’œuvre de Atom Cianfarani et Alexis O’Hara nous invite à réfléchir sur la société actuelle qui nous entraîne à consommer toujours plus alors que les experts nous alertent sur la catastrophe climatique. Est-ce qu’il y a une solution alternative au capitalisme ? Iels et leur chien Brutus nous invitent avec art et humour dans cette œuvre queer anti-capitaliste DIY à nous questionner sur nos décisions.
«L’humour est une manière très efficace pour faire passer des concepts difficiles. Si l’on veut aller en profondeur, il faut de la légèreté et de la distance, sinon les gens résistent et dressent des murs. L’usage de la satire permet de rire de nous-mêmes plutôt que d’être sur la défensive.»
Le titre de l’œuvre évoque cet espace dématérialisé où sont stockées les données qui nous permettent d’accumuler toujours plus d’informations rendu possible par toujours plus d’exploitation des ressources naturelles. La promesse du Cloud est ainsi interrogée et représente la part invisible du capitalisme.
Inspiré de la science-fiction, l’histoire nous fait pénétrer dans l’intimité d’un couple qui se demande à travers un dialogue acerbe comment changer le monde, dans un décor qui ne cesse de s’encombrer de plastiques.
Le FTA propose en première l’œuvre de Sébastien Provencher dans un lieu unique. On ne sait pas trop à quoi s’attendre lorsque l’on arrive dans la chapelle de la Cité-des-Hospitalières, les fleurs disposées de part et d’autre nous laissent penser que l’on va assister à une cérémonie. Ce lieu empreint de religion est en décalage total avec l’œuvre proposée. Sébastien Provencher se joue en effet de ce paradoxe pour passer un message politique tout en douceur : la communauté queer, longtemps exclue de nombreux espaces publics, reprend possession des lieux en se mélangeant aux différentes matières qu’offre le non-vivant illustrant la possibilité d’un monde plus égalitaire.
«Il faut dire aussi que nous essayons de communier avec tout ce qui nous entoure, pas seulement avec les fleurs. Nous opposons notamment la tendresse et la sensualité aux codes sexuels de la brutalité en interagissant avec des éléments non-vivants tels que le marbre. La dureté de cette matière dicte les possibilités du corps. Cela peut d’ailleurs traduire la difficulté d’être queer dans un monde encore trop rigide sur le plan de la tolérance et de l’acceptation des différences.»
Tout en lenteur, les danseurs, en harmonie avec les fleurs, occupent délicieusement les lieux et nous dévoilent une sensualité qui éveille les sens. Accompagnés par la voix sublime de Drew Bathory, on est invités à les suivre dans un parcours onirique jusqu’au jardin de la Cité-des-Hospitalières.
Dans cette œuvre, les fleurs sont au cœur du processus de création de Sébastien Provencher qui a commencé son exploration par de la photographie, de la composition florale puis par de la découverte des représentations florales en dessin de l’artiste canadien Zachari Logan. Le chorégraphe montréalais s’est particulièrement intéressé aux fleurs qui poussent comme des mauvaises herbes, à la fois représentatives de la «marginalité de l’identité queer» et à la fois témoignant de sa sensibilité à l’écologie.
Retrouvez notre couverture de la 18e édition du Festival TransAmériques en cliquant ici.