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De retour à Montréal, la compagnie Nederlands Dans Theater qui fait l’évènement partout dans le monde, propose trois créations renversantes, spécialement conçues pour le public québécois.
Jusqu’au 14 mars, la scène du Théâtre Maisonneuve accueille quatre chorégraphes majeurs de la danse contemporaine - Hofesh Shechter, la Canadienne Crystal Pite et le duo Paul Lightfoot et Sol León - qui proposent chacun une création unique sur des thèmes et rythmes d’une grande variété. Pour son 60e anniversaire, la troupe néerlandaise établie à La Haye explore la folie contemporaine à travers trois créations distinctes. Une folie diablement festive avec la première pièce intitulée Vladimir, une folie chirurgicale et inspirée de nos pires réunions de travail avec The Statement imaginée par l’excellente chorégraphe canadienne Crystal Pite, et enfin, avec Singulière Odyssée, la folie passagère, l’irrémédiable attente et le va-et-vient constant d’une gare.
Dans chacune, on peut souligner la virtuosité des langages chorégraphiques et l’interprétation parfaite délivrée par le groupe de 25 danseurs venant de partout dans le monde. Et ce brassage des cultures se ressent notamment dans la première pièce, Vladimir, à la puissance époustouflante. Un groupe de danseurs urbains vogue de fête en fête, mettant en scène une panoplie de danses folkloriques revisitée à la Hofesh Shechter. Comme un hommage et une réflexion sur la multiculturalité de notre monde globalisé. Ce chorégraphe et compositeur des partitions musicales atmosphériques nous entraîne alors dans un crescendo de mouvement et de son. Dans ce tourbillon de fierté, de passion et de sensations fortes, la violence peut parfois vous surprendre, au coin de la rue...
Le soin de la mise en scène a été porté sur des décors de type spectaculaires qui sont installés durant des entractes d’une quinzaine de minutes. Les jeux de lumière inscrivent aussi les créations dans un cadre très novateur, notamment pour la seconde œuvre The Statement. Cette pantomime de réunion est accompagnée d’un enregistrement vocal, énoncé de manière caricaturale, à la manière d’un mauvais sitcom et fait preuve d’une bonne dose d’humour. Peu à peu, les corps se libèrent du carcan des bureaux, mais le discours, lui continue de boucler. Les corps dansent la vacuité de nos vies enfermées dans le contrôle permanent, le jugement moral et la pensée stratégique. De toute beauté!
Singulière Odyssée, dernier arrêt
La dernière œuvre apaise le jeu et offre une danse beaucoup plus calme et maniérée, moins viscérale. La pièce se déroule dans une gare, inspirée de la salle d’attente art déco de la Gare Centrale de Bâle. Les interprètes vont et viennent à la manière de passagers en transit, sauf un personnage qui reste là, immobile, à contempler le flux constant des voyageurs, dans un moment figé dans le temps. On repassera... ou pas.