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L’Agora de la danse ouvre sa saison avec Mains moites (du 6 au 9 septembre avec prolongation les 13 et 14 septembre), une création de Francis Ducharme, Brigitte Haentjens et Catherine Gaudet. Seul sur scène, l’acteur-danseur redéfinit le mythe du héros tragique dans une performance évolutive où il casse le traditionnel quatrième mur et s’adresse au public.
Le théâtre comme la danse coule dans les veines de Francis Ducharme qui, en 2017, est à l’origine d'une rencontre entre Brigitte Haentjens (metteuse en scène) et Catherine Gaudet (chorégraphe), figures phares des deux disciplines. Après un projet collectif entre 10 acteurs « qui bougent » et 10 danseurs « qui parlent », Francis Ducharme leur propose de le co-diriger en solo. À ce moment, il sort tout juste d’une interprétation d’un Néron (Britannicus) remarqué au Théâtre du Nouveau Monde (mis en scène par Florent Siaud en 2019) et porte en lui les marques et codes de la tragédie. Avec évidence, ils décident de se concentrer, à trois, sur le mythe du héros tragique. « Il y avait l’idée d’explorer les alexandrins avec une gestuelle complexe (…). De marier les deux et de faire quelque chose de virtuose et poétique: entre parlé et dansé. » Le trio travaille alors l’interdisciplinarité possible entre danse et théâtre; autrement dit à une mise en mouvement d’un corpus de textes rassemblant les plus grands classiques tragiques. Ils dissèquent ensemble les mythes et travaillent l’« être héroïque », une figure équivoque, démesurée et extrêmement fragile.
Durant trois années de recherche et création, les trois artistes ont modelé et remodelé la matière artistique pour en faire un fantasme statufié du héros tragique, créant une pièce « très bien ficelée », pensée et maitrisée à tout les niveaux. En partant de cette rigueur artistique, Francis Ducharme se permet aujourd’hui de sortir des carcans imposés par les mythes, pour créer une autre vision du héros, « beaucoup plus insaisissable ».
« Il y a eu la création et maintenant je suis en pleine dé-création. »
En conception depuis plusieurs années, Mains moites - comme toute oeuvre d’art vivante - n’est pas figée et continue d’évoluer. En l’espace de trois ans, dont deux années de pandémie, le regard des artistes sur la signification de leur pièce a naturellement eu le temps de changer. Francis Ducharme nous explique qu’après leur travail d’une précision excessive, « ça manquait de danger, de nécessité et surtout d’un lien avec le spectateur. »
Dorénavant, il se détache du héros de Sophocle ou de Racine, et crée une figure libérée des représentations littéraires: « j’ai plus envie de poser des questions, que de me battre. » Si Brigitte Haentjens et Catherine Gaudet gardent un oeil extérieur sur l’évolution de l’épopée, elles lui laissent aujourd'hui beaucoup plus de liberté.
À l’instar des héros grecs, l'acteur-danseur opère ainsi en solitaire et tente de casser les codes; que ce soit ceux qui enserrent le héros, ou bien ceux du théâtre classique, comme le quatrième mur. « Il y a une volonté pour moi de proximité, d’un réel échange, de soutenir les regards, d’entendre les respirations, qu’on devienne une unité qui respire ensemble. » Il ne veut plus incarner la figure tragique et décadente, aveuglée par ses propres obstacles, mais préfère plutôt entrer avec humilité dans l’arène contemporaine et redonner au public son importance. Dédié totalement à l’oeuvre, il emploie la méditation pour plonger à l’intérieur de lui-même et se réapproprier le héros - ou l’anti-héros - qu’il souhaite incarner sur scène. Il se décolle ainsi petit à petit de l’objet muséal de la statue grecque, et lui préfère « un rituel, plus vivant et plus païen. »
« J’ai envie de déconstruire l’image qu’on a de moi comme artiste et d’être dans un endroit où on ne m’attend pas. »
Et en effet, le projet titanesque a fait un bon bout de chemin depuis l’idée originale; en construction continue, Mains moites se présente différemment de ce qui avait été annoncé. Mais la pièce porte toujours l’héritage des textes classiques et la partition gestuelle épique conçue par trois piliers du milieu artistique.
Un défi ambitieux qui se jouera du 6 au 9 septembre (prolongation les 13 et 14 septembre) prochain à l’Agora de la danse! Pour plus d'informations, rendez-vous ici!