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Pour les 10 ans de sa compagnie, la chorégraphe Virginie Brunelle mêle musique classique et danse sur la scène, dans une création aussi entraînante que répétitive.
Célébrée au Théâtre Maisonneuve à la Place des Arts, sa nouvelle pièce Les corps avalés témoigne de sa volonté de mettre l’humain avant toute chose. Sur scène, les corps de sept danseurs et danseuses s’enlacent et s’entrechoquent sous le son du Quatuor Molinari, un collectif de musiciens composé d’un violoncelle, de deux violons et d’un alto. Pris entre un désir de fusion et la fuite en avant des corps, les sept interprètes s’épuisent mutuellement sous les lumières déployées pleins phares. Ainsi, la volonté de se rassembler semble ici à tout moment pouvoir fragilement retomber dans l’individualisme ambiant de nos quotidiens débordés.
« J’aime beaucoup faire dans la répétition », affirme la chorégraphe Virginie Brunelle dans la discussion qui suivra le spectacle. Et on pourrait dire qu’elle abuse parfois du dispositif. La douleur est très présente dans la pièce, clin d’œil et continuum de son ancienne œuvre À la douleur que j’ai, créée en 2016 à l’Usine C . Sans cesse, en effet, Les corps avalés s’affrontent, se rencontrent, s’excitent, jouissent ou se meurent. En tas de corps déposé à même le sol, ou retourné comme une plante verte sur la scène, le corps s’objective et perd de sa substance existentielle, non sans une touche d’humour appréciée.
À contrario, la musique jouée en live par le Quatuor Molinari s’étire parfois dans des tonalités dramatiques, à la limite du tire-larmes. À vouloir dépeindre une atmosphère qui fait écho au « chaos socio politique » actuel, les corps devenus bombe ou source de jouissance matérielle, rapide et facile, se vident de leur substance spirituelle. Ils se traînent à terre, attachés comme un boulet au pied de leur partenaire, dans des pauses lointainement inspirées de Café Müller de Pina Bausch. Ainsi l’œuvre Les corps avalés résonne de manière nihiliste, semblant chercher de l’espoir dans un sensationnalisme émotionnel. Mais la recette manque de surprise et cruellement d’imagination.
Même la musique jouée en live est parfois substituée par un enregistrement qui amoindrit notre plaisir du direct. Néanmoins, les corps donnent littéralement envie de se perdre et l’agencement des différents tableaux dansés démontre une bonne maîtrise du rythme. On alterne entre rire, larmes, danse flamenco, rebondissement circassien, solo de smurf, etc. À vouloir ajouter des couches d’émotions, on en oublie l’essentiel. Ainsi, le mieux est parfois l’ennemi du bien.
Chorégraphie Virginie Brunelle.
Interprètes Isabelle Arcand, Claudine Hébert, Sophie Breton, Chi Long, Milan Panet-Gigon, Peter Trosztmer, Bradley Eng.
Musiciens Quatuor Molinari - Olga Ranzenhofer (violon, directrice artistique), Antoine Bareil (violon), Frédéric Lambert (alto), Pierre-Alain Bouvrette (violoncelle).
Lumières Alexandre Pilon-Guay.
Costumes Elen Ewing.
Scénographe Marilène Bastien.
Concepteur sonore Ben Shemie.
Conseiller à la dramaturgie Gabriel Charlebois-Plante.
Répétitrice Isabelle Poirier.
Directeur technique François Marceau.
Sonorisateur Jean-François Gagnon.
Directrice de production Dominique Bouchard.
Coproduit par Danse Danse.