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La compagnie Part+Labour_Danse, composée du duo montréalais David Albert-Toth et Emily Gualtieri investit la scène de l’Agora de la Danse pour présenter le solo À bout de bras du 2 au 5 novembre. Dans une entrevue, le danseur David Albert-Toth nous fait part de ses réflexions pour cette nouvelle pièce dont il est l'interprète.
Le désir de solitude et son revers, la crainte de l’isolement sont à l’origine de l’oeuvre des danseurs bilingues. Ils s’interrogent... être « à bout de bras » ou being « at arm’s length » ne signifie pas la même solitude ; et pourtant l’une se dit être le miroir traduisible de l’autre. D’une langue à une autre, notre façon d’apparaitre au monde et de le penser diffère : en français, la solitude est celle subie au coeur de la foule, en anglais il s’agit plutôt de chercher à s’éloigner, à refuser le groupe. Ce jeu linguistique donne à voir les différentes facettes de la solitude et permet aux deux danseurs de décortiquer le sens de notre solitude humaine.
Pour expliquer ce lien inextricable entre solitude subie et désir de solitude, les artistes s’inspirent de la figure de Tantale, condamné à supporter la faim et la soif pour l’éternité. Le mythe est ré-écrit par le dramaturge Etienne Lepage qui s’inspire de cette idole déchue et des paradoxes de la solitude pour offrir une relecture contemporaine. La danse pensée par David et Emily se mêle avec le texte pour créer une osmose où ni la chorégraphie, ni le texte n’empiète sur l’autre.
« Le texte a surtout informé des états corporels que des mouvements en soi. »
Bien que la pièce soit née avant la pandémie, ce désir inassouvi de solitude que le mythe met à la surface, vient aujourd’hui se frotter à deux années de confinement. Le sujet, qui ne se veut pas une simple réflexion sur la pandémie, remet à la surface les vécus d’une génération post-pandémique.
Pour David Albert-Toth, parler de solitude c’est émettre une réflexion critique sur notre société individualiste et capitaliste qui a tendance à démultiplier les possibilités de chacun et chacune à être et à faire seul.
« Aujourd’hui, on est de plus en plus à même de faire des choses seuls tout en étant conscient que ça nous fait du mal de rester seul. Et pourtant, on arrive pas à s’en échapper. »
David Albert Toth déplore les distances prises par l'humain avec l'Autre. Que ce soit une distance prise avec l’autre naturel ou l’autre humain, la pièce critique la solitude capitaliste qui enferme l’être et qui débouche sur des désastres écologiques.
« J’adore être en solo mais ça fait très peur parce qu'on est dans le vide, dans le néant. »
Dans À bout de bras David Albert-Toth monte seul sur scène et explore des angoisses et désirs qui l’ont parcouru pendant longtemps. Une recherche qui n’est pas de tout repos et qui s’avère être un véritable challenge. Avec le regard externe de la chorégraphe Emily Gualtieri, ils sondent ensemble le « moi intérieur » du danseur en dialogue non seulement avec ses autres « moi extérieurs » mais aussi avec les différents « moi » du public.
Étonnement, ce solo sur la solitude, est, depuis le début de la création pensé en relation avec le public :
« On veut inviter le public a un reflet sur lui-même. Comment les spectateurs se placent-ils dans leur groupe d’amis, dans la société, comment est-ce que le public contribue-t-il à ses questions sur l’isolement et sur le désir ? »
Dans À bout de bras le danseur et la chorégraphe tentent de rendre compte de la multiplicité de nos identités. À travers un corps seul face aux corps multiples des spectateurs, ils explorent les visages (ou masques) que l'on porte pour nous-même, avec nos amis et nos familles ou encore ceux que l’on choisit de porter en société.
La compagnie s’essaie pour la première fois dans une relation plus classique entre chorégraphe et interprète. Alors qu’habituellement, David et Emily travaillent de paire, en co-chorégraphe, dans À bout de bras, la relation est renouvelée : Emily est chorégraphe et David collaborateur et interprète.
« Si je prends le pas de l’intérieur, Emily prend le contrôle de l’extérieur. Elle devient la metteuse en scène. C’est une formule qu’on a revisité et qui nous laisse une plus grande liberté dans nos tâches respectives. »
Dans l’Odyssée Tantale, en proie à une soif éternelle, est plongé dans l'eau jusqu'au cou, mais ne peut jamais s'abreuver car le liquide fuit dès qu'il tente d'y tremper les lèvres. Pour connaitre dans quel liquide métaphorique est plongé le corps de David Albert Toth dans À bout de bras, rendez-vous du 2 au 5 novembre à l’Agora de la danse !