Pour marquer la reprise des représentations en ce mois de février, Danse-Cité accueille 18 P_R_A_C_T_I_C_E_S, une pièce en solo de 60 minutes chorégraphiée et interprétée par Andrew Turner. Entre humour, intimité et interaction avec le public, cette création est un excellent moyen de (re)commencer à explorer la scène artistique montréalaise. Rendez-vous donc à La Chapelle Scènes Contemporaines du 17 au 19 février 2022 pour y assister !

La pièce 18 P_R_A_C_T_I_C_E_S incarne l’inattendu: en 60 minutes, les tableaux s’enchaînent, s’entrecoupent ou se prolongent avec une diversité surprenante et plaisante. Loin de n’être qu’une proposition chorégraphique pure et simple, le solo est un habile mélange de danse, d’anecdotes, de chant, de vidéo et d’humour, dont les scènes sont parfois construites en direct devant le public. On se laisse facilement guider dans l’exploration et les questionnements intimes de l’artiste, qui n’hésite pas à briser le quatrième mur pour se raconter en anglais et en français. 

Crédit: Sandra Lynn Bélanger

Comme expliqué au début de la pièce, chaque pratique s’inspire d'une traduction récente de l'Odyssée d'Homère par Emily Wilson (2017), « la première version rédigée par une femme savante et acclamée pour sa perspective critique contemporaine sur ce mythe fondateur ». Dans cette version, un Ulysse bien moins héroïque est dépeint comme « un capitaine raté [qui] arrive seul à Ithaque après avoir mené son équipage à la mort, un homme asocial et infidèle, une figure coloniale menteuse et profiteuse. » C’est donc influencé par cette oeuvre qu’Andrew Turner interroge sa propre psychologie, en passant par des questionnements sur sa conception de la masculinité et de la virilité:

 « La pièce cherche à explorer les traces complexes et superposées des récits et des comportements existant sous le « je » apparemment stable. »

Ces pratiques reflètent aussi les obsessions de l’artiste (comme chanter à l’envers ou explorer de nouvelles partitions dansées) et donnent naissance à une introspection illustrées en tableaux, avec une préférence personnelle pour l’épisode du sabre laser, un passage amusant mais aussi particulièrement esthétique et poétique.  

Cette exploration est bien sûr ponctuée de phrases dansées empreintes de variété dans leur exécution: mouvements répétés jusqu’à la décomposition, tantôt discontinus, tantôt fluides, mais toujours ancrés et terre-à-terre. Dans sa composition chorégraphique, Andrew Turner expérimente mais n’ennuie pas. Le support musical et la mise en lumière encadrent efficacement les scènes et soutiennent le projet en y apportant une part de mystère, parfois de folie.    

Pour assister à 18 P_R_A_C_T_I_C_E_S, rendez-vous à La Chapelle Scènes Contemporaines: 

18 février 2022 — 17 h 30 + 20 h

19 février 2022 — 15 h 30 + 19 h 30