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Le Festival Montréal Complètement Cirque a pignon sur Montréal depuis le 7 juillet et se poursuit jusqu’au 17 juillet à différents endroits dans la ville. Honte à vous si vous n’avez pas encore participé à l’un des nombreux spectacles proposés, car la programmation 2016 est riche en diversité et en qualité. Ce festival unique en son genre est bien loin du cirque conventionnel tel que nous l’avons connu autrefois et promet une expérience humaine bien personnelle à chaque représentation. Parmi les spectacles proposés, Smoke and Mirrors, du duo The RICOCHET project s’inscrit dans les œuvres à ne pas manquer.
Il y a dix ans, la compagnie The RICOCHET project voyait le jour dans les régions rurales du Nouveau-Mexique. Les deux interprètes et concepteurs, Cohdi Harrell et Laura Stokes, artistes multidisciplinaires, tentent alors de concevoir des spectacles alliant corps et âme, âme et cœur. Leur pratique s’inscrit dans l’authenticité et la profondeur de l’être, gravitant autour des arts du cirque.
Cohdi Harrell, danseur et trapéziste autodidacte, et sa partenaire Laura Stokes, ancienne gymnaste et ballerine, offrent aux spectateurs une combinaison harmonieuse des arts acrobatiques dans leur dernière présentation Smoke and Mirrors à l’Espace Go jusqu’au 17 juillet. Danse contemporaine, acrobaties aériennes et mise en scène juste et astucieuse font de leur interprétation une œuvre criante de vérité sur la condition humaine ancrée dans des balises capitalistes.
À quoi nous rattachons-nous, quelle est notre voie, sommes-nous victimes d’une dictature qui nous enchaîne dans un monde qui pourrait être libre et heureux? Rêvons-nous? Si notre âme est prisonnière du mental, que nos gestes deviennent mécaniques et non plus gestes d’amour, si la peur prend le dessus sur l’amour entre êtres humains et qu’aucune communication ni communion n’est possible en dehors du carcan intellectuel, que reste-t-il de l’être en son essence même?
Plusieurs interprétations sont possibles autour du spectacle Smoke and Mirrors et chaque spectateur en ressort avec son propre reflet. Derrière un brouillard d’incompréhension, notre propre visage se dessine. Troublant.
Notre mode de vie pourrait être libre et magnifique
« (…) nous avons perdu notre voie.
La cupidité a empoisonné l'âme de l'homme,
A barricadé le monde entier derrière la haine
Nous a fait entrer au pas de l'oie dans la misère et le carnage
Nous avons augmenté la vitesse,
Mais nous nous sommes enfermés en nous
La machinerie produisant l'abondance nous a laissés dans le besoin
Notre savoir nous a rendu cyniques et notre intelligence,
Froids et cruels. » - Charlie Chaplin, The Great Dictator
Sur un fond musical brumeux, les deux interprètes de la troupe The RICOCHET project nous proposent deux personnages aux tenues d’affaires, pantins sociaux, crispés, aux gestes mécaniques et attendus, prisonniers d’une routine impersonnelle. Les vêtements tombent un à un, en même temps que les masques et attaches se dissolvent. Libération charnelle et cérébrale.
L’homme et la femme partagent certes la même scène, mais leurs personnages évoluent parallèlement, chacun dans sa bulle, comme si l’union de leurs mondes ne se pouvait plus. Emprisonnés par les dogmes sociaux sous-entendus, les témoins que sont les spectateurs s’imprègnent des images proposées par ce « couple » typique.
Les chaînes mentales sont puissantes, frôlant la psychose, le corps ne répond plus des attentes de son cerveau. Le corps se dénude, expire ses émotions, il est fragile et vulnérable, fort de son souffle, mais pas à l’abri des ficelles qui le manipulent. Un espoir. Les corps se touchent, s’allient dans un seul espace. Les âmes partagent un langage d’amour. Reconnexion à soi, à l’autre.
Les habiles prestations acrobatiques avec trapèze et cordes ainsi que le jeu des lumières rendent grâce à la fois à la déchéance de l’être, mais aussi à son désir de se libérer. On élève l’enchantement du pouvoir que possède chaque personne en son sein. On revendique une liberté d’être, de vivre, d’être vivant.
Nous réfléchissons trop et ne pensons pas assez
Sous un créneau capitaliste, les nœuds se resserrent autour du corps, le cœur menotté au temps ennemi. Loin du paraître se dessine la quête de liens vrais et humains, de compassion et d’empathie. L’être cherche à s’habiter.
Si les interprétations diffèrent d’une personne à l’autre à la suite du spectacle Smoke and Mirrors, les numéros rejoignent incontestablement un tronc commun : l’humanité
.
La succession des numéros se fait tout en mouvement et en douceur. On joue avec le temps, on prend le temps. On revendique l’espace désiré. L’être reprend ses droits sur son temps, son espace, sa liberté. L’individu entre en lui et va naturellement vers l’autre.
La vie est.
Mais il appartient à chacun de définir sa propre suite, de choisir son libre arbitre. Est-ce que l’être en est capable? Est-il prêt à être maitre de lui-même au-delà des normes prescrites?
Il serait désolant pour vous, chers lecteurs, de ne pas vous arrêter à l’Espace Go pour vivre cette majestueuse performance. Il ne vous reste que ce vendredi et ce samedi pour en profiter. Soyez prêt à faire face à votre propre reflet.
Smoke and Mirrors
Festival Montréal Complètement Cirque
À l’Espace Go vendredi et samedi à 21 h