El Nucleo présentait ce mercredi, dans le cadre du festival Montréal Complètement Cirque, sa toute dernière création, Somos. Notre collaborateur Maxime Hébert-Lévesque s’est rendu à La Tohu pour y assister.

Somos s’éloigne de ce qu’on peut attendre d’un spectacle de cirque traditionnel. C’est-à-dire que dans une construction plus « classique », il y aura des numéros qui réuniront tous les artistes et d’autres qui mettront l’accent sur la spécialité de chacun. On pourrait donc y voir, par exemple, un numéro à la corde, un au mat et d’autres en groupe axés sur des projections. Somos, c’est différent ; Somos, c’est l’unité du début à la fin.

Un rythme plutôt lent

Je dois dire que j’ai été surpris par la dynamique et la rapidité de la trame narrative. Lorsque l'on consulte la brochure et que l'on remarque qu’il s’agit d’un spectacle regroupant six acrobates, à défaut, on s’attend à voir du muscle et de la puissance. On a l’impression qu’on va assister à un spectacle ponctué de vifs enchainements de sauts et de prouesses herculéennes. Or, ce n'est pas le cas ! La dernière création d’El Nucleo est plutôt douce et gracieuse ; une façon originale qu’a eue la troupe colombienne de ne pas tomber dans les stéréotypes. Par moment, on peut même se croire à un spectacle de danse. Néanmoins, il ne s'agit que d'une première impression puisque le rythme s’accélère après les 20 premières minutes. Si l’œuvre regroupe quelques numéros reposant sur la dynamique des corps et leur relation à la lumière en première partie, la troupe enchaîne les performances acrobatiques avec projections lors de la seconde moitié du spectacle.

Un esprit joueur

Comment illustrer les relations qui peuvent se créer parmi un groupe de six compagnons ? Somos semble bien répondre à la question en mettant l’accent sur l'esprit enfantin, espiègle et taquin qui existe entre meilleurs amis. Le spectacle commence par une bataille de boules de neige (qui sont en réalité des sacs de poudre à main) et finit par un combat similaire.

Le moment fort de la soirée a été un numéro de ballet. Un des protagonistes se met à l’écart du groupe pour revenir vêtu d'un tutu de danseuse, ce qui fait sourire le public, et les artistes également. Nous nous retrouvons face à cet homme habillé en ballerine, se tenant fièrement en position classique et... rien ne se passe. Un instant s’écoule, durant lequel les autres circassiens le toisent. Et puis finalement, lorsque l'on croit qu’il y aura conflit ou rejet, c’est l’ensemble de la troupe qui se met à danser sur une musique remixée rappelant Le Lac des Cygnes. Un numéro hilarant, bien pensé et bien monté, qui ne dure malheureusement pas assez longtemps. Nous en aurions demandé davantage !

Des projections et des tours humaines

Lors d'un spectacle mettant en avant des acrobaties avec projections, on s’attend généralement à trouver parmi la troupe quelques circassiennes. Il est toujours saisissant de voir deux hommes projeter une artiste à plusieurs mètres dans les airs. Cela l'est encore plus lorsqu'il s'agit uniquement d'hommes. On aurait pu penser que les projections seraient moins hautes, mais ce ne fut pas le cas. Les portés et les tours humaines étaient tout aussi spectaculaires.

Somos est une œuvre qui se distingue malgré son rythme un peu lent et ses numéros intéressants un peu court. Dans son ensemble, le public a passé une agréable soirée avec la troupe franco-colombienne qui a été chaudement applaudie.

La troupe franco-colombienne n’a pas fini de surprendre puisqu’elle s’est installée dans la métropole québécoise jusqu’au 14 juillet ! Un spectacle différent, mais bien ancré dans l’esprit circassien que nous vous invitons fortement à aller voir ! Pour en connaître un peu plus sur la programmation du Montréal Complètement Cirque, c'est par ici. Et pour profiter de nos offres pour les différents spectacles du festival, c'est par là !