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Notre immense aréna s’est convertie en cirque! Du 19 au 30 décembre, le Cirque du Soleil est de retour à Montréal pour présenter Corteo. C’est tout un univers qui envahit le Centre Bell, entre ciel et terre, entre humour et tragédie. C’est surtout une rare chance de voir jouer, chez nous, cette production créée en 2005 par Daniele Finzi Pasca (créateur de Luzia). Hâtez-vous!
À la première du spectacle mercredi soir, peu avant 19h30, les spectateurs ont délaissé le tapis rouge et les comptoirs à popcorn, à hot-dog et à boissons, pour se glisser entre les portes d’une salle obscure. Ils traversaient, sans savoir, la limite entre l’illusion et la réalité. Un voyage qui ne commence qu’à la mort. Ce voyage a emporté son premier public en 2005 et, après Montréal, s’envolera pour cette tournée, jusqu’en 2020, en Amérique du Nord et en Europe.
Dans les gradins, les premiers arrivés se sont assis, se laissant envelopper de douces notes mélodiques. Leur regard a parcouru la moitié de l’aréna, puis la partie visible de la scène, demi-lune débordant sous l’immense rideau. À travers ce tissu peint à l’aquarelle, ils ont cru deviner... leur propre reflet. Un miroir?
Le rideau a été hissé. Les yeux ont exploré, sur la scène circulaire, le dessin d’un labyrinthe – celui de la cathédrale gothique de Notre-Dame de Chartres. Et derrière la scène, ils ont reconnu un autre public. En divisant l’aréna en deux, Corteo instaure une double perspective : deux publics se font face et performent l’un pour l’autre.
Le « cortège », honorant les funérailles du clown Mauro, a débuté. Avec sa ribambelle de personnages – le clown géant, le duo de petits clowns, la clownesse, les chevaux, les anges qui veillent sur le clown décédé – ce corteo vire à tout moment à la fête, tant et si bien qu’au paroxysme de la frénésie, le vieux Mauro devra s’écrier, interrompant un défilé aux airs de carnaval sur un rythme de samba : « Silencio! Silencio! Questo dovrebbe essere un funerale! » Silence! Silence! Ce devrait être des funérailles! La trame théâtrale est ainsi instaurée, basculant parfois dans le ludisme, la spontanéité, la fête foraine et le charme de l’imparfait, parfois dans de somptueux tableaux vibrant de nostalgie.
Le public s’est esclaffé en faisant rebondir, au-dessus de l’assistance, la petite clownesse, accrochée à un immense bouquet de ballons. Les fous rires ont aussi fusé avec le spectacle de marionnette des petits clowns Roméo et Juliette, ou encore le numéro de mini-golf avec une balle-tête. Tous se sont moqués de Mauro avec le numéro de planche sautoir, celui de soccer ou simplement pour ses remarques maladroites, lancées dans un italofranglais boiteux. Dans cette pièce, quelques tirades ont emprunté l’accent québécois, ce qui est plutôt rare pour le Cirque du Soleil, mais bien apprécié des Montréalais. Comme « mon grand-père disait toujours »...
Sans aucun temps mort, Corteo est ainsi cousu de dualités : ridicule-tragique, grand-petit, force-fragilité. Reconstruisant la vie de Mauro à travers ses souvenirs ou son imagination, le public découvre l’homme fort et le fils à maman, l’homme autoritaire et l’amoureux fragile. Enfin, on découvre, simplement, l'humanité en chacun de nous. Et on se questionne sur la mort, en écoutant ces paroles : « Ritonare a la vida ».
Parmi les tableaux les plus virtuoses : la marche des paires de souliers en mouvement sans jambes pour les mener; la scène des lustres suspendus où quatre artistes de cirque aérien rappellent les anciens amours de Mauro; celle des quatre roues de Cyr circulant en duo autour et à l’intérieur du labyrinthe; le numéro d’une acrobate à la force inouïe sur une pôle suspendue; d’une contorsionniste et ses innombrables hula hoop, en mouvement autour d’un bras ou d’une jambe en split; les courroies aériennes; le duo Adagio, les verres de cristal et les bols tibétains...
En bordures de la scène, les musiciens ont soutenu chaque moment, chaque émotion. Claviers, saxophones, bruitage, guitare, basse, accordéon, batterie, violon, clarinette, chants... L’album Corteo a rassemblé 61 musiciens. Dans un éventail de styles, ils ont donné suspense et sens à notre voyage. Pour le revivre, il suffit de le réécouter chez soi, en fermant les yeux, jusqu’à entendre encore, à la toute fin, Mauro clamer : « Ritonare a la vida »