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Du 7 juillet au 31 août, la
Cinémathèque québécoise se met en mode séduction avec son tout nouveau cycle
intitulé "Une histoire de l’érotisme". Au programme, 105 films de « fesses,
de cuir et de queer » pour braver la censure et flirter avec les
interdits.
En cette journée de forte chaleur, je m’engouffre dans la salle de projection déjà pleine avec autant de curiosité que d’appréhension. Dans l’assistance, je guette avec amusement le verbe graveleux et le regard coquin. La Cinémathèque inaugure aujourd’hui son cycle de projections estivales de films érotiques.
Le directeur général de la Cinémathèque, Marcel Jean, rappelle en costume des années 1960 et un verre de cocktail à la main que « la cinémathèque, c’est un endroit sérieux ». En effet, ce cycle a donné aux équipes l’occasion très sérieuse de fouiller dans plus d’un siècle d’histoire de la pornographie au cinéma. Et d’en dénicher des trésors de péchés et des bijoux de luxure.
Films bibliques, voluptueux, queer, expérimentaux, muets, d’animation : les archives de la cinémathèque offrent cet été 105 occasions de se (re)plonger dans la mythique Sodome et de se pencher plus sérieusement sur les écrits d’Apollinaire.
Sur l’écran, la bande annonce d’À bout de sexe, de John Thomas (pseudonyme du réalisateur français Serge Korber), use et abuse de qualificatifs pour garantir une expérience de film « très très raide ». Jean-Louis Trintignant évoque l’œil lubrique les enlèvements mythiques des femmes par des cygnes dans Le jeu avec le feu d’Alain Robbe-Grillet. Plus tard, on modèle, rabote, apprête et malmène les corps des Èves futures du français Jacques Baratier. Dans le Peep Show du jeune réalisateur italien Rino Stefano Tagliafierro, La grande odalisque d’Ingres se retourne et on entrouvre concrètement L’origine du monde de Courbet.
(Peep Show)
Dans la salle, on sourit et on rit beaucoup, des poses lascives et de cette audacieuse succession d’envolées lyriques et de répliques explicites. Le cinéma érotique populaire est un divertissement. Un assemblement pas toujours très subtil d’images colorées et de scénarios affranchis des codes de la bienséance et de la vraisemblance. Une ode uniforme à la liberté du salace et à la gloire de la concupiscence.
L’érotisme au cinéma, c’est aussi et surtout, comme l’indique Marcel Jean, « une affaire de regard et de désir ». Un travail sur le corps et sa perception, et une authentique expérience de voyeurisme au cœur d’un art esthète et libertin.
La séance se termine par les violentes estampes du japonais Toshio Saeki animées par le réalisateur français Michel Boschet dans Demain, la petite fille sera en retard à l’école. L’enchaînement frénétique assorti de cris de plaisir et de douleur confère à l’ensemble une dimension magnétique.
On finira la soirée au bar-salon à siroter nous aussi notre cocktail et échanger nos impressions de voyeurs, visiblement conquis par cet échantillonnage exalté et captivant de cinéma érotique.
Une histoire de l’érotisme, à savourer dans son entièreté et dans toute sa complexité du 7 juillet au 31 août à la Cinémathèque québécoise.
Parmi les films projetés, on retrouve entre autres : Monika d’Ingmar Bergman; L’ange et la femme de Gilles Carle; Valérie de Denis Héroux; Belle de jour de Luis Buñuel; Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick; Deux femmes en or de Claude Fournier; Love de Gaspar Noé; Exotica d’Atom Egoyan; et Happy Together de Wong Kar-wai.
Pour la programmation complète, visitez le : http://www.cinematheque.qc.ca/fr/programmation/projections/cycle/une-histoire-de-lerotisme
En complément à cette programmation spéciale, l’exposition Le corps exquis sera présentée à la Cinémathèque du 5 au 30 août prochain. L’œuvre sera développée autour de la projection en boucle du film expérimental The Exquisite Corpus, dans lequel le cinéaste autrichien Peter Tscherkassky entraîne le spectateur dans une exploration qui va du cinéma naturiste des années 1960 aux représentations pornographiques des années suivantes. Les visiteurs pourront également apprécier une exposition d’affiches et de photos de films pornographiques.