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Toni Erdmann a fait sensation quand il a été projeté en première mondiale au dernier Festival de Cannes. Plusieurs prédisaient à cette comédie allemande de près de trois heures la prestigieuse Palme d’or. Toutefois, le jury présidé par l’Australien George Miller l’a complètement écarté du palmarès. Cela n’a pas empêché le film de connaître un beau parcours depuis. Plusieurs critiques l'ont inclus sur leur liste des meilleurs films de l’année, l’Académie européenne du cinéma l’a sacré Film européen de 2016 et il est en lice pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère. Des reconnaissances amplement méritées pour ce récit de reconnexion entre un père et une fille.
Ines (Sandra Hüller) est une consultante pour une grande entreprise allemande pour laquelle elle s’est expatriée à Bucarest, en Roumanie. Femme d’affaires fort occupée, sa vie est rythmée par la sonnerie de son téléphone portable. Lorsque son père, Winfried (Peter Simonischek), débarque en Roumanie pour lui rendre une visite surprise, Ines est grandement déstabilisée par la présence de ce papa facétieux. Après quelques jours passés en compagnie de sa fille, Winfried constate que le quotidien de celle-ci n’est animé que par le travail et le moindre plaisir en est évacué. Il quitte sa fille en ayant bien l’intention de remédier à la situation. Winfried se crée un personnage : Toni Erdmann. Un homme affublé d’une perruque aux longs cheveux bruns et aux dents écartées. Tantôt coach de vie, tantôt ambassadeur d’Allemagne, Toni Erdmann est un farceur avec l’aide duquel Winfried compte bien faire réaliser à Ines l’essentiel du quotidien… au grand désarroi de celle-ci.
Toni Erdmann n’est pas une comédie où l’on rit du début à la fin. Au contraire, le film offre des moments parfois tendres, parfois dramatiques et beaucoup de réflexions sur des thèmes caractéristiques de notre époque. D’abord, sur la relation parent-enfant et son évolution à travers le temps. Winfried est un enseignant vieillissant, divorcé, dont le chien est mort (littéralement) et qui n’a plus que sa mère dont il a à s’occuper. De son côté, Ines est prise dans ses ambitions professionnelles, déconnectée et séparée physiquement de sa famille en Allemagne. Winfried, en tant que père, est préoccupé par la vie que sa fille mène ou, plutôt, celle qu’elle est en train de manquer. Ines n’a que peu d’intérêt pour son père et ses bonnes intentions. Ensuite, le film aborde aussi la réalité du marché du travail contemporain. Un environnement ultra compétitif, qui s’immisce dans toutes les sphères de la vie des carriéristes. Même lorsqu’elle visite ses proches en Allemagne, Ines ne peut pas, ou ne veut pas, délaisser son téléphone portable. Lorsque son père débarque en Roumanie, elle le considère plutôt comme un fardeau dans son horaire chargé. Toni Erdmann expose aussi la réalité des femmes et du sexisme qu’elles subissent sur le marché du travail. De l’aveu de la réalisatrice Maren Ade, elle n’a pas voulu faire de son film une dénonciation du phénomène, mais plutôt un constat. Son héroïne, Ines, évolue dans un « boys club » au sein duquel elle est traitée avec condescendance malgré ses compétences.
Maren Ade a réuni un tandem qu’elle a su diriger de main de maître pour incarner le père et la fille. L’Autrichien Peter Simonschek et l’Allemande Sandra Hüller sont savoureux dans ces rôles comiques. Simonschek offre un Winfried fort attachant et hilarant alors que Hüller amplifie le comique des situations grâce au stoïcisme et la froideur de ses réactions. La complémentarité de ces deux interprétations donne tout son humour et toute son humanité à Toni Erdmann.
Toni Erdmann est à l'affiche le 17 février au Québec.